C'est toi Jeass ? Ah non, toi t'es un gars ! ft. Noah de Mii

Ft.
Noah

Vrouuumvrouuuuuum

C'est toi Jeass ? Ah non, toi t'es un gars !

Je marche depuis si longtemps que mes pattes me font mal.

Depuis si longtemps que je marche que je ne sais plus depuis combien de temps. Des jours, des semaines. JE ne sais plus. Je ne sais même plus à quand remonte mon dernier repas. C'était ce matin ? Ou alors il y a deux jours ? Je me rappelle avoir bu dans un ruisseau, il y a quelques heures, mais déjà ma gorge me tiraille.

Je cligne des yeux. Ils sont tout secs. Ca m'étonne, de ne pas pleurer. Comme si mon coeur était devenu dur. Mes yeux ne pleurent plus. Pourtant je sens toujours mon coeur battre, c'est comme ça.

Je place une patte avant une autre, je marche toujours plus loin. Je dois rejoindre les Hikari, je les rejoindrai. Quitte à m'écrouler aux pattes de leur Alpha. Je ferme les yeux un instant. J'inspire profondément, et expire toute l'air contenue dans mes poumons. Je trébuche sur une branche et m'étale.

Crotte de buse ! Fallait vraiment que ça m'arrive ! Je cherche à taton la terre.
Pourquoi elle n'est pas à sa place la terre ? Elle a tourné ? Je cligne des yeux une fois deux fois. Je cherche à nouveau, me relève, m'ébroue. Une douleur sourde jaillit par onde de ma patte avant. Aie.

Je la repose délicatement. Bon, ça fait un mal d'ours, mais au moins elle tient sous mon poids.

Je reprends ma marche.

Quelques temps plus tard, une demi heure peut-être, je tombe sur un loup derrière un buisson. Jeass. Même fourrure, même museau. Ma gorge se serre :

- Jeass ?

Le loup se retourne et je recule. Non. Ce n'est pas Jeass. Maintenant que je le regarde de face, je remarque qu'il est bien plus grand. C'est un mâle d'ailleurs.
Le museau est un peu plus court. Les yeux plus foncés.

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- Jeass ?

Le chaman se retourne, ses yeux chocolats portent peu de chose. Son visage arbore encore et toujours ce petit sourire moqueur, qui semble toujours se moquer de vous même sans vous connaître. Il voit alors ce qui l’a interpellé. Une louve, jeune à n’en pas douter, noire. Elle recule, fait-il peur ? Peut être, malgré son statut de non combattant, Noah demeure un loup, et la nature ne l’a pas insulté. Ses yeux perçants repèrent facilement l’état de son interpellatrice, pas épaisse, boiteuse, hagarde. Son diagnostique est sans appel. Que la louve soit encore debout démontre une grande volonté.
Noah se lève mais ne parle toujours pas, son sourire toutefois frémit, semble s’agrandir alors qu’il s’approche tranquillement de la louvette. C’est quand il se trouve être au plus proche, sa gueule au dessus de la sienne de part sa grande taille, que Noah incline la tête et toise longuement la noire. Ses yeux flash d’un doré éclatant.

- En voilà une créature pathétique. Déshydratée, affamée, blessée, fatiguée. - son ton est là, net, implacable, avec cette petite pointe derrière qui t’empêches tout juste de lui sauter à la gorge, insulté.

Il bouge la tête, bouscule l’épaule et observe la noiraude tomber. Il l’observe là longuement avant de se pencher vers elle, ouvrant la gueule et la refermant autour de la nuque fragile. Maintenant ses crocs bien en place, il entreprend de traîner la louve jusqu’à l’eau, prudent et attentionné malgré ses paroles rude, veillant à ne pas blesser son corps traîné au sol ni sa nuque entre ses crocs.
Ils ne tardèrent pas à arriver jusqu’à l’eau, claire, limpide. Noah s’avance, ses pattes perçants le liquide sans le faire frémir. Il s’avance avec la louve, se tourne et pose la tête de la jeune sur la rive, le corps reposant dans l’eau. L’eau n’étant pas assez profonde, son corps n’est pas entièrement immergé, mais ce n’est pas ce que désir Noah, aussi ne s’en préoccupe t-il pas. Il remplit sa gueule d’eau et revient devant la louve, faisant goûter le liquide sur sa truffe. Il la désire réveiller et non pas endormit. Le corps à bout de la noiraude, couché et bercé par l’eau, lui, voudra lâcher et se reposer. Mais Noah l’oblige à réveiller son esprit. Il lui ai déjà arrivé par le passé de nourrir et faire boire des loups qui n’avaient pas la force de mâcher ou de se redresser pour laper le précieux liquide. Même si ils venaient à être entourés de ces choses.
Il a l’habitude donc, et si il constate la louve dans un état semblable, il saura juste quoi faire.

- Tu ne dors pas tout de suite. - ordonne t-il sans perdre de son sourire, ses yeux pétillants légèrement - Tu bois d’abord puis tu mangeras. Ensuite tu pourras dormir. - ses yeux se perdent momentanément dans les siens - Hoche la tête si tu penses pouvoir mâcher et boire par toi même, ou parle si tu en as la force. Si non, ne fais rien. -

Patient, l’animal s’assoit devant elle et la fixe longuement, attentif mais toujours détendu.

Ft. Noah

Vrouuumvrouuuuuum

C'est toi Jeass ? Ah non, toi t'es un gars !

Le grand mâle s'avance. Waouh, il est grand quand même, plus grand même que moi, c'est la première fois que j'en vois un plus grand que moi ! Plus son pas se fait long, plus son sourire prend en taille. Bientôt, il lui dévorera le visage, c'est sûr.

- En voilà une créature pathétique. Déshydratée, affamée, blessée, fatiguée.

Pathètique ? Je manque de m'étrangler. Je tiens à peine sur mes pattes, d'accord, mais il va voir ce gars ! Nan mais il se prend pour qui ? D'accord je l'ai pris pour Jeass, mais quand même, c'est pas elle, c'est pas ma soeur. Alors un peu de respect mon grand, ou ton museau sera raccourci de quelques queues de souris, je te le promets.

Sa tête part sur le côté. Non mais il veut qu'elle tombe ou quoi ? Puis il se jette en avant, attrape ma nuque dans sa grande gueule et me traîne jusqu'à un petit étang. Il fait attention à ce que ma tête n'aille pas sous l'eau. Bon, ok, j'avoue, l'eau qui se referme autour de mon corps, c'est hyper agréable. Comme... C'est une sensation de quand j'étais toute petite. JE devais être un tout petit louveteau. Peut-être même avant qu'on parte de chez les kuragari. Une sensation d'être dans des plumes.

Le grand loup me verse de l'eau sur la tête. Beurk. Heurk ! Ca me donne envie de recracher tout son truc. Mais bon, ok, c'est agréable. Il continue son manège autour de moi. Et puis il reprend la parole :

- Tu ne dors pas tout de suite. Tu bois d’abord puis tu mangeras. Ensuite tu pourras dormir. Hoche la tête si tu penses pouvoir mâcher et boire par toi même, ou parle si tu en as la force. Si non, ne fais rien.

Et là dessus, il va s'asseoir et me fixe. Je cligne des yeux, furieuse. Nan mais il se prend pour qui à la fin ! D'abord, il m'approche. Ensuite, il me traîne. Puis il essaie de me noyer dans sa bave. Et maintenant il veut me nourrir ?!

Cette simple idée me redonne un éclat d'énergie. Je me relève, et dans le même geste, dans le même mouvement, je me jette sur lui. Au dernier moment, je retiens ma patte et griffe seulement son museau. Ok, il saigne. Mais c'est pas si profond que ça !

Je recule brusquement et grogne. Mon pelage dégouline, mais je ne me sens plus faible du tout. Mais il me prend pour qui le gars ? Je le dévisage.

Il est toujours immobile. Il n'a même pas bougé quand je l'ai attaqué. De petites rigoles de sang coulent le long de sa truffe. Beurk, y'a même une goutte qui vient de se glisser dans sa narine. Pourquoi il est toujours calme !? C'est pas un loup ça. C'est pas un loup...

- T'es qui ?, je crache.

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