Je me relève d’entre les morts, marchant avec difficulté sur la terre sèche. Je ne savais pas où j’allais, mais je m’y rendais. Laissant mon cœur guider mes pas, j’avançais au fil des secondes, voyant le paysage défiler comme si je marchais à la vitesse d’un escargot. Les douleurs étaient atroces, rien que de mettre une patte devant l’autre était un véritable supplice pour mes membres.
Après une demi-journée de marche, je me retrouve devant une forte odeur, une odeur qui m’est familière, mais je ne retrouve pas de nom à mettre dessus. C’est si fort, comme si je devais m’en éloigner, amis, je sens un appel dans cette direction alors j’avance. J’essaye de poser de nouveau une patte sur le sol, mais c’est trop tard. Mon corps ne pouvait plus supporter tous ces efforts, s’en était trop pour lui. Je m’effondre sur le sol, voyant les arbres dansaient dans tout les sens. C’était un véritable supplice mon estomac vide criait famine et ma gorge sèche par les kilomètres effectué ne pouvait plus sortir un seul mot.
Mes pupilles commencent à se refermer, tandis que je vois un corps blanc s’approcher, est-ce un ange ? Ma dernière heure n’allait sûrement pas tarder à arriver et mon esprit divaguait une fois de plus. Un grand vide s’installait en moi, pourtant, je sentais une chaleur, cette même chaleur que j’avais déjà ressentis par le passé. Chaud et doux, une odeur de plante qui ne m’était pas inconnu, un visage apparaissait faiblement, puis le néant reprenait sa place parmi mon esprit affaibli.
Dans cette obscurité sans fin, je sens l’appel des créatures qui m'ont aidé à survivre, je les entends peu, mais je les sens. Ils ont peur, comme moi. Qui étaient-ils ?
Parfois la nuit je rêve. Le cauchemar le plus récurent est celui de Nehëmah. Je le vois. Mais à chaque fois que je m'approche, il s'éloigne deux fois plus. Encore, et encore, et encore. Jusqu'à ce que ses traits se brouillent. Jusqu'à ce que je ne puisse plus le voir. Et alors que mon fils n'est plus qu'un point minuscule dans le grand loin, je me réveille en sursaut. Même les paroles douces de Ysael ne peuvent calmer les battements affolés de mon coeur.
Si je vous dis ça, forcément, c'est que c'est ce qui est arrivé cette nuit. Je bats des paupières pour chasser des gouttes de sueur de devant mes yeux -ça pique, ça embrouille la vue.... bref, c'est pourri.
Du coup, je me lève, m'étire et vais courir. Longtemps. Si longtemps que mes muscles finissent par hurler. Si longtemps que le soleil passe de inexistant à haut dans le ciel. Et quand enfin mes membres crient grâce, je retourne à ma tanière. A peine y suis-je entrée qu'un bruit de pas irrégulier me vient.
Je sors, intriguée. Le spectacle dehors me glace le sang. Nehëmah. Mon précieux fils. Rampant plus que marchant.
- Nehëmah ?
Je suis si stupéfaite que je ne peux bouger. Mes muscles ne me répondent plus. Son regard hagard se pose sur moi, mais il ne semble pas me reconnaître. Une lueur presque délirante brille dans ses yeux, avant que ces derniers se ferment et que le corps de Nehëmah s'affale au sol. Alors seulement mon propre organisme me répond et je me précipite à côté de lui. Je vérifie ses signes vitaux, le coeur, la respiration. Si le tout est irregulier, sa respiration est profonde, ce qui est déjà quelque chose de positif. Puis je regarde ses blessures. Et ce n'est pas beau. Non, ce n'est pas beau.
Je décide de le laisser dans la cour, trop dangereux de le traîner, ça risquerait d'aggraver ses blessures. Alors je vais chercher mes plantes, et je reviens m’atteler à la longue tâche qu'est le remettre sur patte.
Utilisation du soin automatique o/
Fiche du Loup État de Santé: Moyen Santé: (43/100) Loup:
Loup
Description
Âge
2 ans et 8 mois
Sexe
Mâle
Meute
Vagabond
Rang
//
Pouvoir
Trinité des Ombres
Puissance
Phoenix - Grenat
Nehëmah
Vagabond
Messages : 241 Feux Follets : 32
Sujet: Re: On se connaît [PV -Zenaïs] soin Mar 9 Oct - 20:35
J’entendais une voix, mais elle semblait si lointaine. Mon corps me faisait moins souffrir, comme si les ténèbres enveloppaient mon âme pour me soulager de l’épreuve passé. Il était dur de résister à cette douceur qui entourait mon corps, je me sentais si bien en cet instant de paix, plus rien n’avait d’importance, tout était parfait.
Quelques tache rouges apparaissaient dans le néant, comme si des voix m’appelaient, elles disaient un nom mais je ne comprenais pas. Peu à peu, elles s’évanouirent dans cette obscurité, et mes paupières battirent doucement. L’arôme des plantes avait titillé mon esprit qui me laissa redevenir moi-même.
Voulant me relever, mon corps s’écroula sous la douleur de mes plaies. Je ne pouvais plus bouger et la peur me gagna peu à peu. Auprès de moi, se trouvait une femelle, qui avait l’air très sympathique, mais le refus de mon corps m’empêcha de comprendre quoi que ce soit. J’étais trop faible pour me défendre et l’envie de m’enfuir n’était plus possible. D’instinct, je montrais les crocs, je voulais faire croire que j’avais encore la capacité de me battre s’il le fallait. Seulement, mes forces n’étaient plus et ma vision se brouilla pour faire tourner le monde comme un manège. La nausée me prit et ma tête retomba violemment sur le sol. Respirant fortement, je ne décrochais aucun mot, essayant de me concentrer sur une chose fixe pour ne pas laisser ressortir le peu de chose que j’avais mangé.
Je me sentais si faible, si seul, comme si mon esprit était vide, il me manquait quelques choses, j’avais besoin d’une chose qui était essentiel à ma vie, mais je ne savais pas ce que c’était. Des larmes coulèrent le long de mes joues, qui étais-je ? Pourquoi pleurais-je ? Plus rien n’avait de sens, je n’étais qu’un insecte.