Se réveillant, je sortis de la tanière, je ne me souvenais plus de ce qui c’était passé la veille. Mon corps me faisait souffrir, je regardais mes flancs et y aperçus des traces de sang. Je regardais l’endroit où je mettais endormis, une auréole de sang, dessinant ma silhouette. Je ne comprenais pas, la mémoire ne me revenait pas. Je sortis, le regard vide, mes voix me parlait doucement dans le creux de l’oreille.

Ne t’inquiète pas, nous sommes là pour toi… Fais-nous confiance maître. Ne pense plus à tout ça, laisse nous sortir, laisse nous jouer. Nous te protégeons, on est ta véritable famille.

Ma peur disparue, mon regard devint vide, je les laisser prendre possession de mon corps et me guider jusqu'à la tanière de Zenaïs. Je marchais doucement, enfin, je suppose que je marchais, je ne ressentais plus rien, je n’avais pas fermé complètement mon esprit, il me gardait un minimum conscient, je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je les laisse faire, ils sont ma famille, ils ne veulent que mon bien après tout.

J’approche de la tanière, j’aperçois la guérisseuse au loin, mon cœur bat fortement, mais ils le retiennent avec leurs crocs, il reprend son battement originel, prenant un peu plus le contrôle sur mes émotions. Le regard froid, vide, sans sentiment, je l’observais, je la voyais à travers mon regard. Belle comme toujours.

« Bonjour, j’ai besoin de soins sil-te-plait. »

Différent, je n'étais pas moi-même, elle s’en serrait rendu compte, il prenait ma voix, mais ce n’était pas moi, je devais les laisser faire, je leur faisais confiance, je ne voulais plus souffrir, j’étais faible, mais pas eux.

Nous l’observons à travers ses yeux, il s’enfonce dans l’abîme. Un sourire né sur son doux visage. Elle espérait revoir son enfant. Un rire intérieur faisait surface, on approcha bien plus de la femelle, passant notre museau à côté de ses oreilles. Le sourire sur les babines, notre souffle sur son doux pelage. L’espoir faisait et à cet instant nous la détruirons.

« Ta voix ne le ramènera plus, tu ne nous enfermeras plus au fond de son âme avec ta voix enchanteresse… »

On recula, emprisonnant notre maître au fond de son esprit, il ne lutter pas, il n’entendait plus. Sa mémoire devait disparaître, désormais, on avait le pouvoir. Il ferait les paupières, se laissant bercer par nos douces paroles, chacun notre tour, on le gardait prisonnier, on devait rester éveillé pour pas qu’il reprenne son corps. À tour de rôle, on l’enfermait entre nos griffes spectrales, gardant son esprit en sécurité de la voix de sa « famille ». Tous des menteurs, des manipulateurs, mais nous, on était là pour le protéger et le sauver de ces canidés pensant qu'a leur propre personne.

Il le rendait faible, faible comme tous ces oméga, notre tempérament n’allait pas avec ce mode de vie, peu à peu, on lui chuchoter des mots doux, peu à peu, il nous refaisait confiance comme par le passé. Puis, nous l’avons pris, on avait réussi. Pour son bien, pour son bonheur, on avait dû l’enfermer dans ta tête.

On observait la femelle, elle était toujours devant nous, nos soins allé tout de même venir à nous, car au fond, c’est le corps de notre maître qui souffrait, pas le nôtre. Son côté maternel n’accepterait pas de faire souffrir davantage le corps de notre maître et de son fils.

Elle savait que l’on avait raison, d’ailleurs, elle craqua assez tôt. On l’observait soigner le corps de notre maître, il dormait au fond de notre esprit, sans aucun rêve, se laissant submerger par le néant, mais dans peu de temps, il se battra pour reprendre le contrôle. Le temps n’était pas encore idéal pour contrôle complètement son esprit et ce corps parfait. Il nous fallait encore l’amadouer et pour qu’il nous laisse dompter tout son âme. Un jour, il sera à nous.

Sans dire un mot de plus, on la laissa faire sont devoir de guérisseuse. On ne ressentait rien, ni de joie, ni de haine, était-ce parce qu’on ressentait encore ses sentiments ? Arrivait-il encore à avoir un quelconque contrôle sur nos sentiments ? Cela aller bientôt se terminer pour laisser place au vide, et à sa perte. On devait tous les oublier, les effacer de sa mémoire si facilement manipulable. À la fin des soins, elle repartit sans rien dire dans sa tanière. On s’en allait nous aussi de notre côté, laissant notre maître dormir encore un peu avant qu’il reprenne possession de son corps.

« Prenez soin de lui.»

Sa voix traversa le vent pour s’engouffrer dans nos oreilles. Le cœur de notre maître battait fortement, nos pupilles devenaient plus fines, la voix nous perdait presque. On reprit vite le contrôle sur son être.

On n’était pas faible ! Mes crocs spectraux se refermèrent sur son esprit, pour qu’il reste inconscient le temps que Dagon contrôle son corps. On était tous présent pour le sauver, il n’était pas encore temps qu’il se réveille ! Endors-toi mon maître, laisse nous te guider.

« Il est notre seule famille… »

Du coup de l’œil, on l’observait, Dyros venait de prendre possession du corps durant ses brèves paroles, avant de me le redonner pour s’installer auprès de notre maître. Je repris une marche normale. S’enfonçant dans l’obscurité de la forêt pour s’endormir et laisser le corps cicatrisé.