Il y a deux ans et demis, j’étais à l’intérieur de ma mère. A mes côtés, un second être se développait en même temps que moi. Un mois après, nous sommes sorties de son corps pour vivre à ses côtés. Au début, je ne voyais pas bien clair, c’était flou, sombre, mais étrangement chaud. De temps en temps, je sentais des coups qui venait de ce second être.

Un mois passa et ma vue commençait à s’améliorer. Je pouvais percevoir les formes ainsi que les couleurs. C’est de cette manière que j’ai pu rencontrer ceux qui m’avait créé. J’ai pu faire la connaissance de l’individu avec qui je partageais l’utérus de mère, une boule blanche, avec de magnifiques yeux rouges. Je me suis tout de suite attaché à cette famille.

Père n’était pas un canidé violent, c’était le contraire de mère, pourtant les deux vivaient en parfaite harmonie. Qui aurait pu croire que deux être aussi différent pouvait s’aimer et vivre ensemble si longtemps ? J’ai reçu, une éducation digne de ce nom. Apprenant à me battre, savourer la chair qui traversera mes crocs, mais aussi à être calme et réfléchit. J’avais reçu toutes les qualités pour survivre et protéger les miens.

La grande noire nous avait entraînés, mais un jour, elle a dû nous quitter. On était assis, près de la tanière, mère semblait déboussolé et père l’observait. Dans son regard, il semblait comprendre, j’étais resté muet, assis à contempler le corps de ma génitrice. Âgé de 1 an et 2 mois, ma vie venait à peine de commencer, c’est à cet instant que j’avais compris les leçons de notre père. Il nous disait que la vie était dure, que par moment on devait laisser ceux qu’on aimait partir, que cela nous rendrait plus fort, car notre rôle était de les honorer.

Je n’ai pas versé de larme en la voyant partir, elle semblait heureuse, mais en même temps triste de nous quitter. Nous la reverrons un jour, on le savait, car père faisait parti de son cœur. Il a continué notre entraînement. Ce n’était pas aussi douloureux qu’avec mère, il n’aimait pas se battre, mais on a pu apprendre la sagesse du monde pour faire des choix tactiques pour sauver nos vies.

Quatre mois après la séparation du couple, Mahina et mois avions quitté notre père pour commencer notre vie. Je désirais intérieurement retrouver notre mère, j’avais le préssentiment qu’on serait tous de nouveau réunis.

Gardant caché mes sentiments, j’ai parcouru plusieurs terres, absorbant chaque jour la lumière céleste. J’endurcissais mon corps, développant mes muscles pour qu’ils soient parfaits. Le sang de mère coulait dans mes veines, pour être digne de sa puissance, je devais chaque jour surmonter mes faiblesses pour qu’elles deviennent infime.