Douleur des coussinets, coeur palpitant sous le Soleil brûlant.
Une heure ou deux, elle ne savait depuis combien de temps elle marchait sans véritable but. Pourtant, elle s’était réveillée de bonne humeur aujourd’hui. Bon, elle n’aimait pas l’automne la douce, c’était une évidence, mais elle avait le sentiment qu’aujourd’hui serait une bonne journée. Elle ne saurait vous dire pourquoi malheureusement. Elle se souvenait parfaitement du début de sa journée : elle s’était réveillée calmement, s’était étirée avec douceur, ses oiseaux étaient venus timidement piailler sur sa tête tout en ébouriffant ses poils, puis ensuite elle s’était mise en marche vers un trou où elle avait enterré sa dernière proie. Un lièvre. Et quel lièvre d’ailleurs. Il était bien plus gros que la moyenne qu’elle avait pu voir auparavant. Bon, elle avait galéré à le tuer, c’est sûr. Elle s’en était même voulu sur le coup, mais la faim avait été bien plus forte. Après plusieurs minutes de course poursuite, elle avait enfin réussi à le tuer. Il avait souffert malheureusement, car elle n’était pas bien douée pour la chasse. Elle avait mangé les entrailles, la tête et une patte pour ensuite l’enterrer. Finalement, elle était partie se coucher pour digérer tranquillement.
Ses oiseaux l’avaient abandonnés, enfin c’est ce qu’elle pensait, car cet endroit était bien trop dangereux pour eux.
Un regard vers le ciel et elle sentit son coeur vaciller. Mais où était-elle nom de Rakuen ? Quelle était cette idée de suivre un instinct dont elle ne connaissait absolument rien ? Elle était pourtant bien sous son arbre, avec sa proie et la fraîcheur de son ombre. Mais non, il a fallut qu’elle suive comme une voix qu’elle avait entendu. Elle ne savait d’où elle venait, ni même si elle était réelle. Alors elle avait marché, longtemps, très longtemps sans doute. Sa tête se tourna vers l’arrière et elle paniqua presque en ne voyant plus ses oiseaux. L’avaient-ils abandonné ? Savaient-ils quelle issu serait cet endroit ? Elle avait peur, terriblement peur et pourtant elle avait le sentiment qu’elle ne devait faire demi-tour. Elle ne saurait expliquer pourquoi. Mais elle sentait comme son coeur s’arrêter à chaque pas en arrière qu’elle pouvait faire. Elle ne comprenait réellement pas ce qui pouvait la retenir à ce point-là, ni même ce qu’elle suivait réellement. Faisait-elle encore une fois un cauchemar ? Etait-elle réellement en train de marcher ? Etait-elle en pleine crise de somnambulisme comme elle a l’habitude en ce moment ? Elle ne savait réellement pas.
Ses pattes vacillent et la voilà à terre, telle une ange qui vint s’écraser sur Terre pour mourir.
Soudain, elle sent le poids de son corps partir en avant, puis arrière et la voilà étendue sur le sol. Elle entendit brutalement des battements d’ailes et ses oiseaux réapparurent, pour voler tout autour de sa tête. Elle eut un tendre sourire à leur encontre, il leur en aura fallu du temps à réagir. Elle sentait ses flancs se soulevaient avec fracas, la chaleur l’étouffant, et sentit le sable blanc sur sa langue tant elle pendait vers le sol. Depuis combien de temps marchait-elle ? Depuis combien de temps n’avait-elle pas bu ? Depuis combien de temps … Tout court ? Elle ne comprenait réellement pas ce qui lui avait prit de venir dans cet endroit, ce désert. Elle n’était pourtant pas faite pour la chaleur, ni même le Soleil. Son corps étendu sur le sol le lui prouvait encore une fois. Ses oiseaux vinrent la taquiner pour la faire réagir, mais l’insolation et la chaleur l’avaient complètement rendues amorphe. Elle n’arrivait plus à agir correctement, ni respirer facilement. Elle avait comme le sentiment que son coeur allait s’arrêter et que ses yeux voulaient se fermer pour mieux disparaître.
Soudain, ses oiseaux partir, elle entendit piailler et une silhouette canine se dressa au dessus d’elle. La Mort, sans doute. Son ombre l’engloba et avant même qu’elle ne comprenne ce qu’il se passe, ses yeux se fermèrent et elle tomba dans les pommes, à cause de la chaleur et la déshydratation.