Je vous présente Germain. Quoi, Germain c’est pas pour les loups ? Bien sûr que si. Germain, donc, c’est ce mâle ténébreux. Attirant, un séduisant séducteur. Un briseur de coeur qui enchaîne les conquêtes. Bon, et bien ce charmant mâle, c’est mon père.

Que je vous explique.

Germain n’a jamais été sérieux. Depuis son âge de raison, il a été attiré par tout ce qui bouge, et qu’importe son sexe. Il était vagabond, mais n’avait aucun mal pour se faire accepter par les loups de meutes. Qui aurait pu lui dire non ? Il a eut beaucoup d’aventures, mais seules deux nous intéressent dans cette histoire.

Tanya. Tanya est une jeune femelle, même pas un an et demi. Un pelage gris perlé, beau et soigneux. Elle est innocente. Elle n’a pas encore vécu. Et pourtant, je l’ai tuée. Elle a rencontrée Germain pour la première fois lors de son évaluation finale -elle voulait devenir chasseuse, et elle l’a été, même si pour si peu de temps. Elle l’a aimé. Oui, elle l’a aimé, mais lui ne l’aimait pas. Oh ! Il savait faire semblant. Il faisait très bien semblant. Mais il n’aimait pas. Il utilisait. Il savourait le pouvoir.

Maintenant, je vous présente mon père, mon vrai père, pas le p’tit idiot de paternel biologique : Daravith. Un mâle sombre d’une douceur aussi grande que son coeur est généreux. Un regard qui nous couvre comme une couverture. Daravith, lui, avait déjà 5 ans quand il a commencé à aimer Germain. Germain devait en avoir plus ou moins autant.

Daravith et Tanya. Germain les a eut tous les deux, en même temps, sans que ni l’un ni l’autre ne s’en doute. Tanya est devenue grosse. Elle m’attendait dans le chaud de son ventre rond. Germain s’en fichait, mais il est resté. Mâle de peu d’honneur, mais tout de même, il aimait voir sa progéniture avant de l’abandonner. Sauf que ma mère n’a pas survécu. Elle est morte d’une hémorragie à ma naissance. Et donc Germain s’est retrouvé avec un nouveau-né vagissant. Il aurait pu me laisser. Il ne l’a pas fait.

Il m’a pris par la peau du cou et m’a amené chez les Kuragari, là où vivait Daravith. Il m’y a laissé. En quelques mots, il a tout expliqué au mâle noir. Daravith en a eut le coeur fendu, mais il a accepté de me garder, tant son amour était grand, tant son sentiment de justice était présent. Il ne pouvait se résoudre à laisser un bébé mourir pour la simple raison que son père était un méchant.

Depuis ce jour là, Germain a disparu. On ne l’a plus vu.

J’ai été nourri par une jeune femelle jusqu’à mon sevrage puis mon éducation a été le fruit exclusif de Daravith. Il ne m’a jamais caché mes origines, mais il me disait toujours que je n’avais pas à en avoir honte, car ce n’est pas du tout ma faute, que je n’étais que ce que je voulais être. Mais je n’aime quand même pas les raisons de ma naissance. Et je hais ce père, ce Germain. Je me suis promis de le tuer si je le rencontrais un jour. Mais j’ai grandi sans jamais le voir une seule fois.

Ce que je ne peux pas savoir, pas encore, c’est que je n’ai guère été le dernier fruit de ses conquètes. Oh ! pas même le premier. Mais tout de même. A peu près un an après ma naissance, un autre portée naquit. Mais père s’en occupa. En fit des tueurs. Qui finalement le tuèrent. Parmis ces quatre bébés, il y a Blasphème, ce petit frère qui m’est inconnu. Mais qui sait ? Un jour peut-être...