Je m'éloigne. Je m'éloigne de ma clairière pour chasser et découvrir d'autres endroits. J'y retournerai toujours de toute façon, je ne pense pas que je trouverai un autre endroit qui est aussi accueillant pour un loup comme moi. Je connais maintenant la limite pour ne pas exploser. Je sais à quel moment je peux exploser. Les quelques proies m'ont bien aidé pour me le faire comprendre. Certaine sont un peu explosées, je l'avoue, mais en même temps, les autres ont survécu. C'est pour cette raison que je m'éloigne, pour les laisser tranquille. Elles ne s'approchent même plus de la clairière, sauf celles qui ne réfléchissent pas, mais c'est très rare. Elles sont plus du genre à faire attention  ce qui les entoure. Et le fait d'entendre des explosions à tout va ne doit pas vraiment aider. Alors peut être que si je m'éloigne quelques jours ça ira mieux, et je pourrais chasser près de la petite clairière. Je me déplacerai moins au moins, et j'apprendrai à connaître ce qui entoure cette clairière pour que je sois en sécurité. Comme ça, je ne me ferais plus surprendre par un loup qui approche de là où je vis.

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Je continue de marcher. Mes pattes s'enfoncent à peine dans le sol qui commence à se solidifier pour devenir lentement de la glace plus j'avance vers ce territoire que je ne connais pas. Il commence à faire froid, mais mon pelage me protège bien assez. Je peux encore avancer et aller vers un nouveau lieu. Je peux encore chercher des proies dans cet endroit, même si je pense qu'il n'y en a que très peu. Quelles proies vivraient dans ce lieu glacial ? Pas moi. je ne pourrais pas rester vivre ici, ce froid n'est certainement pas pour moi. Je préfère la chaleur du soleil sur mon pelage que la beauté hivernale de ce lieu étrange. Je ne pourrais pas m'en séparer, et je pense que si je reste là trop longtemps, je vais finir par mourir de froid. Pas la meilleure des fins possibles, ça, je peux le dire. La neige commence à se former autour de moi, rendant les arbres auparavant marrons, aussi blancs que ce qui me sert de sol. Je ne vais pas dire que c'est laid. C'est scintillant, et ça change grandement de cette clairière se colorant petit à petit de rouge et de jaune au fur et à mesure que les feuilles se décomposent.

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J'aime beaucoup ce spectacle. Il change de ce que j'ai l'habitude de voir. Mais je pense que ce froid ne peut que parvenir à mes fins. Quoi que ce n'est pas si dérangeant. Je me contente de marcher sur cette neige voulant aspirer mes pas. Je sens l'eau s'écoulant de cette beauté blanche à chacun de mes pas. Je suis chaud, et les froids ne supportent pas le chaud. Je baisse la tête pour laper la douce neige, laissant le froid remplir ma gueule. Cette sensation me déplait fortement, si bien que j'avale toute cette neige en une grimace. C'est vraiment trop froid, je n'aime pas ça. Je préfère la chaleur des proies lorsqu'elles viennent de mourir entre mes crocs. Mais bon, je n'en ai pas là, et je n'entends pas le moindre pas dans cette neige, à croire que j'aurais du choisir un meilleur poste. Il n'est pas très bon celui la.

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Pourtant, je ne peux pas partir de là. Je m'y sens bien, et dans tous les cas, je suis certain que je trouverai une proie au bout d'un moment. Il y en a bien une qui se ballade près d'ici non ? Je suis certain qu'elle doit adorer sentir la neige sous ses coussinets ou ses sabots. Tous les animaux devraient adorer cette sensation si peu connue. Comme moi alors que je ne connais que la souffrance des explosions. Je n'ai jamais rien eu d'autre que la douleur, et je trouve ça énervant. Peut être que je connaitrai le plaisir de chasser une proie un jour, et sur ce territoire. Je me demande quel gout ont les animaux qui ont l'habitude des endroits froids. Sont-ils couverts de poils plus longs que ceux qui sont habitués à un environnement plus chaud ? Surement. Alors je sens que je vais devoir faire attention à ne pas m'étouffer si jamais je rencontre une proie. Rien ne peut arriver si je n'en vois pas une et que je ne la tue pas. Pourtant tout est extrêmement silencieux, ce qui n'est pas un bon signe.

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Mais je garde espoir en Rakuen. S'il m'a attiré là ce n'est surement pas pour rien. Doit au moins y avoir une proie dans les environs, sinon il m'aurait amener à chasser ailleurs, dans un lieu plus chaud que celui ci. Enfin j'espère, parce que peut être qu'il veut me faire une blague qui sait ? Ou alors c'ets une autre divinité qui s'occupe de la chasse. Je n'en sais rien, je n'ai pas fini d'apprendre des célestes que j'ai été banni. De toute façon, on ne peut pas dire que ma mère était de celles qui me racontaient des histoires. Jamais elle n'a ouvert les lèvres pour me dire un quelconque mot gentil. M'a-t-elle déjà vu comme son fils ? Je n'en sais rien, mais je sais que les divinités ne sont pas comme elle. Elles sont plus attentive que le tas d'os que ma vieille de mère est. Alors je continue de renifler le sol à la recherche de ce qui pourrait être mon prochain repas.

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Mon souffle créé une petite fumée blanche alors que la neige semble fondre quand elle passe dessus. Ma truffe vient frôler la douce neige pendant que je cherche l'odeur d'une délicieuse proie qui ne semble pas vouloir montrer le bout de son museau que je cherche tant. Les divinités veulent me faire patienter à ce que je vois. Peut être qu'elles veulent me montrer que je n'aurai jamais rien de mon pouvoir si je ne patiente pas déjà à la chasse. Peut être qu'elles veulent me faire ouvrir les yeux sur ma façon de penser. Après tout, c'est peut être le message qu'elles veulent me faire passer au travers de cette chasse. Un jour, quand les divinités auront décidé que j'ai assez attendu, je trouverai une proie, tout comme elles me donneront les clés de mon pouvoir quand elles jugeront que je suis assez vieux et sage pour l'utiliser.

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