Chasser. Il faut que je chasse pour le tas de gibier du camp. Le chaleurs commencent à déguerpir. Les proies sortent. Nous ne devons plus travailler alors que nous crevons de chaud à l'extérieur en plein soleil. Les proies devraient être plus facilement trouvables désormais.

Aven secoue son bec alors qu'il est posé sur sa branche. Ses yeux aussi clairs que les miens m'observent attentivement tandis que je ricane. Nous sommes au Cratère depuis deux jours, et nous n'avons encore croisé personne. C'est silencieux depuis que nous avons quitté le camp pour espionner et observer. Nous étions censés trouver des loups étranges, un danger pour la meute en quelques sortes, mais il n'y à rien. Je dois rentrer demain, alors autant ramener des proies au lieu de rien.

D'un signe de la tête, je demande à Aven de se poser sur mon épaule, nous allons chercher des maudits proies dans cet endroit de crotte.  

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Aven se pose doucement sur mon épaule. Il est déjà fatigué à force d'avoir voler pour arriver ici. Je le comprends, je suis moi-même fatiguée, alors que nous n'avons toujours pas commencé à chasser. Nous risquons de galérer. Mais nous devons le faire, ainsi va la vie. La chasse est primordiale pour la survie, alors on va chercher des proies, même si elles sont à des kilomètres d'ici, et nous allons en ramener au moins une. Ce n'est pas grave si nous tombons d'épuisement, nous aurons réussi. Je sais qu'Aven pense la même chose que moi. Nous devons être forts, alors nous le serons. Nous sommes des espions et nous avons chasser.

Il me donne un léger coup de bec sur l'épaule. Il a senti une proie. Des fois Aven est plus attentif que moi quant à la chasse. Il a le don de la chasse en vérité. Il est meilleur que moi à vrai dire. Je ralenti mon pas et me laisse guider par Aven. C'est sa proie, je vais la lui laisser. Il a le droit de se dépenser, je prendrais juste la prochaine. Premier arrivé, premier servi avec nous. Cela évite les batailles pour savoir qui l'attrapera. Bon, il est vrai que c'est souvent Aven qui trouve, mais nous faisons à tour de rôle. Que chacun s'entraîne à sa dose.

Je me stoppe alors qu'Aven prend son élan pour voler à tire d'ailes vers la proie qu'il a senti. Ou vu. Je le suis du regard tandis qu'il fond sur sa proie, avant de retourner dans les airs, rien entre ses serres. Il aurait raté ? C'est rare avec Aven. Il ne rate que très rarement ses proies, et je vois bien sa tristesse dans ses yeux clairs.

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J'observe quelques secondes mon oiseau avant d'hocher tristement la tête. Il a le droit de se louper de temps en temps, de toute façon, nous aurons des proies lorsque nous reviendrons sur le camp. Nous avons un but, nous parviendrons à l'avoir. Aven sait tout aussi bien que moi, que nous ne partirons pas d'ici sans avoir au moins une proie, si ce n'est deux.

Aven retourne lentement sur mon épaule tandis que je me remets à marcher. J'ai besoin de boire un peu, et je sais qu'il y a une flaque qui ressemble à une mare pas loin d'ici. nous l'avons croisée tout à l'heure, en venant ici. Elle n'a pas dû disparaitre ! En plus, nous trouverons peut être des proies en chemin ou alors une grenouille sur sa feuille de nénuphar dans la mare. Tant qu'il y a quelque chose qui se mange, nous serons content, mais il faut trouver pour cela.

Mes pattes s'enfoncent à peine dans la boue créée par la pluie étant tombée hier. Les pousses d'herbe me frôlent les pattes alors que je reste dans un pas constant. Aven est bercé par mes foulées douces. Il a les yeux fermés sur le monde qui l'entoure, comptant sur moi pour le protéger. Il écoute aussi les bruits environnants pour trouver une proie. Mais nous n'entendons que le bruit de mes pas rapides. C'est trop silencieux pour qu'il y ai la moindre proie.

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Rien ne rompt notre marche. Nous sommes dans un silence complet. Quoique, nous pouvons entendre quelques animaux, mais ils ont bien trop loin pour qu'on puisse les chasser convenablement. Nous préférons trouver plus proche. De plus, la plupart sont dans les airs, hors de notre portée. Fin... Ils sont dans notre portée, mais je ne veux pas qu'Aven se dépense pour rien, déjà qu'il n'a plus énergie. Quelques touffes d'herbes asséchées par le soleil craquent sous mes pattes. L'odeur de la mare me parvient. Nous y sommes presque. Encore quelque spas et je devrais l'atteindre. Bientôt, Aven pourra humidifier ses ailes pour enlever la crasse. Bientôt, je pourrais m'abreuver pour sentir l'eau couler le long de ma gorge. Bientôt, nous pourrons chasser comme il se doit.

Mon regard se pose sur la mare alors qu'Aven reste attentif au moindre son. Il peut avoir confiance en moi pour la direction, et il le sait. Il est bien accroché à mon épaule à l'aide de ses serres. Il ne me fait plus mal avec le temps. Je m'arrête et baisse la tête vers l'eau pour la sentir sur mes babines. Aven lui, profite pour sauter de sur mon épaule et tremper un petit peu ses ailes crasseuses.

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Un saumon. Je le vois. Juste là, à quelques mètres de nous. Il fait remuer l'eau de ses petites nageoires. Il nage, encore et encore. Sans réel but. Il ne connait pas la menace qui traine juste derrière lui. Inconscience, c'ets tout ce qui le porte dans ses eaux claires. L'inconscience de ce qui se passe près de lui. Je ne vais pas bouger. Je vais attendre qu'il s'approche de moi, croyant que je suis une  branche sans défense avant de lui sauter dessus pour le tuer d'un coup de patte bien placé. J'en suis capable, je le sais parfaitement. Il suffit de se montrer précise et silencieuse.

Le poisson se rapproche. Je vois ses nageoires refléter le soleil sur l'eau cristalline. Allez, encore un peu, tu peux le faire petit poisson. Je le fixe de mes yeux pales, le priant de venir me voir. Viens voir ta maman mon chou… Allez, encore ! Viens ! Donne des coups de nageoires pour venir à moi ! Là, il est tout proche… Je prépare ma patte, elle est prête à jaillir pour l'attraper et l'assommer. Comme un ours. Je peux bientôt sentir ses écailles sur mes poils trempés…

MAINTENANT !

Ma patte s'élance, mais c'est un poisson vif qui m'envoie de l'eau dans les yeux, lui permettant de fuir. Merde !

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Saleté de poisson. Moi je voulais juste avoir une proie pour la ramener enfin ! Une petite proie qui pourrait rendre heureux les loups de ma meute et qui pourraient enfin, le laisser tranquille en contrepartie. J'espère que je n'en demande pas trop, de toute façon c'est ce que je veux, et j'aurais ce que je souhaite. C'est tout ce que je leur demande aux loups de la meute. De me laisser enfin en paix. J'espère que ce n'est pas trop compliqué pour leur petite tête stupide et idiote. En tout cas pour moi c'est si simple. Une  évidence. Si un loup veut être en paix, je le laisserai en paix. Je ne vais pas lui demander de m'apprendre quelque chose qu'il ne veut pas me donner. Le savoir se mérite, et ce n'est surtout pas en le quémandant de la sorte. Tout ce que ça donne envie de faire c'est de trancher la tête au malheureux. Il n'avait qu'à pas chercher après tout.

Un bruit retenti doucement derrière moi. Un animal à peu près de ma taille, qui pourtant, n'est pas un loup. Je dirais que c'est une biche pour un peu plus petit en fait. Un faon. C'est la saison des faons en ce moment. Et comme j'aime le dire, la chasse est ouverte. Il faut bien faire en sorte qu'ils ne colonisent pas toute la forêt et les territoires libres non ? Je me retourne au ralenti tout en faisant le moins de bruit possible en sortant de l'eau. Il est là, juste derrière l'arbre. Pas de mère à côté de lui. Il a du se dire que la mare était assez proche pour y aller tout seul. Stupidité absolue. Je fais un signe à Aven pour qu'il empêche la proie de fuir. Ce serait bête qu'il s'enfuit alors que je sors à peine de l'eau ! On ne se fera pas avoir une troisième fois. Je veux l'attraper, alors je le ferais. Aven donne quelques battements d'ailes pour arriver juste derrière notre proie. Il pousse un cri de sorte à demander l'attention du faon. Pendant ce temps, je sors rapidement de l'eau pour me jeter sur lui. Il n'a même pas le temps de se demander ce qu'il se passe, qu'il se fait plaquer au sol avant de mourir sur place, la gorge tranchée par de douces griffes acérées. Voilà qui est fait !   

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Alors que je m'apprête à prendre ma délicieuse proie entre les mâchoires pour l'emmener, un nouveau bruit me parvient. Un autre animal n'est pas bien loin, attendant que je le tue pour le rapporter à ma meute. Je ne suis pas une chasseuse, mais je crois que la chance est présente. Deux proies en quelques secondes, encore faut il que je l'attrape, et je crois que ce n'est pas gagné. Il faut que je me montre discrète, l'odeur du faon à mes pattes peut faire facilement fuir ma nouvelle proie. Non… Autant demander à Aven de la prendre, il en est capable, je le sais parfaitement.

D'un signe vif de la tête, je l'autorise à se lancer à la suite de la proie. Elle ne doit pas être bien loin, et ne doit pas être d'une trop grande taille pour mon frère. Je pense qu'il est capable de la tuer et de me l'amener avant que l'on retourne vers le camp. Il s'envole déjà à tire d'aile pour rejoindre celui qui accompagnera le faon mort juste devant moi. En attendant, je l'observe. Je fais confiance à Aven je n'ai pas besoin de le surveiller pour qu'il chasse, il est capable de le faire tout seul comme le grand oiseau qu'il est. Le petit jeune est en train de m'observer de ses yeux sans plus aucune vie les illuminant. Ils sont vides. Fixes. Vitreux. Ils n'ont plus aucun sens, je lui ai retiré ce qui les illuminait.

Quelques minutes plus tard, un croassement résonne, Aven a eu la proie, c'est un cri joyeux qui inonde la forêt, pas celui de la frustration. Je le vois revenir vers moi avec un marcassin. Sûrement un peu plus vieux que le faon, mais pas assez pour échapper au prédateur qu'est Aven.  

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Je commence à creuser un petit trou pour y mettre les deux cadavres. Leurs yeux vitreux ne m'attristent aucunement alors que je m'éloigne pour chasser un peu plus loin. Je mets avant cela quelques feuilles sur les deux corps pour les cacher dans ce lieu. L'air frais vient soulever ma fourrure. Mes pas se font lourds sur le sol meuble. Quelques flaques trônent de part et là, témoins de la pluie récente. Espérons qu'elle ne vienne pas retomber sur ce lieu, sinon je ne pourrais jamais retrouver mes proies. je ne dis pas que j'ai un mauvais sens de l'orientation. Loin de là. Je dis juste qu'elles seront bien plus difficile à reconnaitre.

Je lève mon museau vers le ciel à la recherche de l'odeur alléchante d'une proie. Là… Un doux fumet qui rappelle les oiseaux. Pas comme Aven, je dirais plutôt que c'est un rapace. Je vais me laisser parier sur un faucon. Je vais en direction de cette odeur, avant de me tapir sur le sol. Là. Un faucon sur une branche basse, qui observe une souris. Je le vois fondre sur sa proie sans douter que je suis derrière. Je bondis juste une seconde après lui pour venir l'abattre d'un coup de croc sur la nuque. Et voilà le travail.

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Je me délecte du gout du sang dans ma gueule. Ce faucon est fantastique. Idiot, mais franchement délicieux. Je suis pressée de découvrir le gout de sa viande, mais je pense que je vais plutôt l'offrir aux louveteaux de la meute. Ils ont le droit d'accéder à cette viande, surtout qu'une proie de cette taille n'est pas du tout suffisante pour un loup de ma taille. Les louveteaux pourront se le partager, ce que nous ne pouvons faire. Alors autant leur donner, ils le méritent. Peut être que je pourrais entrainer l'un d'eux plus tard. Je n'en sais rien, mais peut être que ça me permettra de me détendre et d'offrir mon savoir tout comme mon mentor me l'a offert plusieurs années plus tot.

Je lève mon museau en l'air pour chercher l'odeur d'une autre proie, mais elles semblent être absentes. On en trouvera plus tard.

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Ah ! Je n'ai rien dit, il y a une proie. Un rongeur je dirais. Encore une proie pour les plus jeunes, cela ne me dérange pas. J'ai assez de proie pour moi avec le faon et le mocassin, si j'ai des proies pour les plus jeunes c'est juste parfait. Je me dirige vers cette odeur assez rapidement. Aven ne vole pas très loin, mais il me laissera la proie, je le sais.

Mes pattes s'enfoncent dans la terre alors que je commence à trotinner vers l'odeur. L'animal n'est pas très loin, encore quelques petites foulées et je serais juste devant lui. Je ralenti le pas, avant de me plaquer contre le sol, la queue d'un rongeur dans mon champ de vision. Je me rapproche d'elle rapidement avant qu'un craquement retentisse, la faisant fuir sans que je puisse y faire quoi que ce soit.

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