Le soleil commençait à se lever sur ce monde encore humidifié par la rosée de l’aube. Je me réveillais, laissant mon corps se secouais pour faire disparaître l’humidité. Mes pupilles couleur sang parcourait l’endroit avec douceur et tranquillité. Les odeurs se mélangeaient, mais aucun canidé n’était venu jusqu’à ma tanière cette nuit.

Sortant d’un pas souple, je marchais doucement, laissant mon sang circuler dans mon corps pour me réchauffer de cette nuit plutôt fraîche. Profitant de cet endroit paisible, je me mis en chasse de quelques proies pour remplir mon estomac qui était vide depuis la veille. La vie de solitaire n’était pas toujours facile, mais il fallait du courage pour survivre en ces terres qui n’appartenaient à personne.

Les heures défilaient et je continuais ma marche sans rien dire. La compagnie n’était pas une chose que j’appréciais, mais par moment il était agréable de voir quelqu’un. Le vent soufflait avec douceur, les nuages s’accumuler pour faire disparaître le soleil et prévenir un orage imminent. Cela ne m’effrayait pas tellement, je n’avais pas peur de la pluie, ni des grondements du ciel.

Quelques gouttes suivirent mes pensées, et le déluge poursuivit le cycle de la journée. Seul sous la pluie, mon corps rencontra celui d’un second être aussi sombre que mon ancienne femelle. Son odeur me montrait son appartenance à la meute Kuragari. La tête haute, le visage neutre, j’observais cet individu qui m’était inconnu.

Il m’observe, sans rien laisser paraître. Tout en lui montrait un certain âge, son corps, son expression, il dégageait cette aura qui annoncer une mort imminente. Le regard franc, le poil dur, la tête à mi-hauteur. Il devait être un grand guerrier. Quelques cicatrices étaient visibles à certain endroit et cette odeur, l’odeur d’une meute empestait son corps. Moi qui étais solitaire, c’était une chose très importante de différencier les vagabonds des canidés de meute. Faire une mauvaise rencontre avec l’un d’entre eux pouvait apporter beaucoup d’ennuis aux solitaires mal intentionné. Pourtant, dans ces pupilles, je pouvais voir cette force qui l’animait, une sorte de folie, mais pas complètement destructrice.

Sans bouger, il respirait doucement, comme si son cerveau m’avait déjà tué une centaine de fis, mais cela ne m’inquiétait pas le moins du monde. Des canidés, j’en avais rencontré, des fous, des intellectuels, des gentil, d’autre un peu cinglé, et puis, il y avait les psychopathes et les cannibales.

Voulant d’étendre l’atmosphère, je m’assoyais, montrant au guerrier que je ne l’attaquerais pas. Ce serait une chose bien stupide d’affronter plus fort que moi, c’était la solution la plus logique, mais surtout la plus sûre. Je voulais la retrouver, celle qui avait donné la vie à mes petits, celle qui hantait mes nuits depuis son départ, la mort n’était pas la chose que je désirais par-dessus tout, bien au contraire, je faisais tout pour la repousser, bien qu’elle m’ait offert ce don qui me rapprochait de ses griffes.

« Bien le bonjour guerrier. Je suis Kayraz, un loup solitaire. »

Les oreilles aux aguets des prochaines paroles du mâle, tu ne cessais d’analyser ses mouvements. Tu serais prêt à te défendre, à tuer même pour sauver ta vie. J’étais un canidé simple, profitant de la vie, mais quand le danger était présent, comme beaucoup, je pouvais devenir méchant.