Un regard dans la flaque et il eut une grimace. Cette blessure n’était pas des plus belle, mais il l’avait cherché. Et puis, dans le fond il était tout de même heureux de la raison pour laquelle il l’arborait. Il avait réussit une partie de sa mission. Il avait réussi à écouter les voix autant qu’il avait pu le faire. Il avait réussi à accomplir un minimum la volonté de l’entité qui le guidait. Le Monstre n’avait jamais réellement tenté de mettre un nom sur cette chose, ni même tenté de comprendre ce qu’elle était réellement. Cependant, pour une fois, il avait accepté de céder à la tentation. Il l’avait laissé le pénétrer si facilement qu’il en avait apprécié la douleur. Cette louve blanche avait voulu l’attaquer, elle l’avait regretté. Ainsi, elle pourrait apporter le message à sa meute. Un message qui n’était pas des moindres. Un loup faible mais dangereux rôdait dans les environs. Il ne tuait pas mais il faisait souffrir. Il faisait peur sans qu’on ne comprenne réellement pourquoi. Et ce qu’il avait apprécié le plus était sans doute le fait de deviner le pouvoir de cette dernière. Elle avait un familier. Il s’en souviendrait, autant qu’il se souviendrait de son odeur. Il la retrouverait.
Il tourna la tête sur le côté, couinant légèrement, et observa les poils brûlé. Ce salaud de Naraka avait bien réussi son coup. Il le retrouverait lui aussi. La machine de guerre était légèrement abîmée, il fallait la réparer. Alors, il fallait qu’il trouve un guérisseur, ou une guérisseuse. Il détestait devoir dépendre des autres, mais dans ce cas-là il avait réellement besoin. Pas forcément pour lui, puisque la douleur et la mort ne lui faisaient pas peur, mais surtout car il avait une mission à accomplir. Et pour se faire, il fallait qu’il soit en bonne santé, réellement. Il avait mal, mais il s’en moquait. Sa satisfaction d’avoir fait peur, d’avoir accompli un rite était déjà énorme comparé à la douleur. Finalement, il poussa un soupir et se releva de son promontoire. Un regard sur le reste de lapin qu’il avait attrapé et il se mit en marche. Il avait mangé, c’était le principal. Finalement, il se mit en route vers la forêt du crépuscule. Il avait entendu dire qu’une guérisseuse était là bas, du nom de Valkyrie alors il irait la voir. Rapidement, il marcha, oubliant la douleur dans son cou et suivit les traces de loups. Beaucoup étaient venus se soigner. Pathétique. Il était même sûr que certains loups n’en avaient pas besoin. Ils n’étaient que des assistés. Il ne fit pas attention au paysage, ne faisant que suivre l’odeur du sang et des blessés. Finalement, il tomba face à un amas de pierre. De la paille était présente devant. C’était ici, il en était certain. Même sûr.
Délicatement, il s’approcha. Une certaine méfiance dans le coeur. C’était une guérisseuse, mais il ne faisait confiance qu’à lui. Qu’elle ose le blesser et elle le regretterait. En la tuant, plus personne ne serait guéri de sa maladie. Ce serait top ça … Il y songerait. Mais pour l’instant, il avait besoin d’elle. Alors, il s’assit sur la paille, espérant capter une odeur. Heureusement, une odeur féminine était présente. Elle était là. Peut-être pas dans la tanière, mais il était sûr d’être au bon endroit. Il réfléchit quelques instants, se demandant comment agir. Devait-il jouer l’hypocrite ? Devait-il être grognon comme à son habitude ? Devait-il jouer l’autodérision ? Devait-il jouer le vantard ou simplement se taire ? Finalement, une idée lui vint en tête. Il aimait jouer la comédie, alors il la jouerait encore aujourd’hui. Délicatement, il se leva, se recula de la paille et se racla la gorge, couinant face à la douleur.
« Bonjour Valkyrie. Puis-je vous demander votre aide, s’il vous plaît ? » demanda-t-il d’une voix mielleuse.
nightgaunt