Tu observes les arbres alors dénués de la moindre feuille. Ils sont aussi marrons que peut l'être une feuille morte. Alors que le rouge a quitté ses rainures. Le monde est mort autour de toi, ce qui te laisse à penser qu'il revivra bientôt. Chaque année appelle une mort et une renaissance. Elle tarde juste peut être à venir, mais tu es certain qu'elle finira par pointer le bout de son museau. Comme à chaque fois. Tu as confiance en cette nature qui a emporté tout ce que tu connais sur son passage. Celle qui a gardé en elle la vie de celle que tu aime. Celle qui a volé aussi tes deux enfants, ceux que tu aurais du élever avec elle. A la place tu en as abandonné. Tu les as laissé rejoindre le ciel. Ce foutu ciel que tu ne portes plus dans ton coeur. Il t'a offert l'amour. La joie. Mais il t'a tout retiré. Ne te laissant plus que tout seul en bas, dans la souffrance et la douleur. Dans la quête de la mort qui ne veut venir à toi. Tu ne peux pas oublier, les divinités ne le veulent. Tu es obligé de la regarder te fuir. De la regarder mourir. De la regarder quand elle apparait la nuit pour te laisser une nouvelle fois dans la journée sauf pour tes yeux moqueurs qui te la montrent quand tu ne le veux pas. Quand tu veux oublier.  

Ton regard finit par retrouver le sol et ses aspérités. Celle dans lesquelles les loups peuvent tomber. Celles dans lequel les proies commencent à créer des terriers pour y dormir. Le monde se créer et les animaux en profitent. Tous les êtres profitent de ce que la météo peut créer et changer. Les rivières ? Les poissons peuvent aller dedans et y vivre. Les trous ? Ils finiront par devenir des terriers abritant une famille de lapins. Les falaises ? Elles ne font que proposer une solution pour la vie chiante et répétitive des presque mort. De ceux qui ne font plus que l'attendre. De ceux qui ne voient plus la moindre joie dans la vie qu'ils ont. De ceux préférant la quitter plutot que de continuer dans cette voie qui pourtant a été choisi par leur personne. Ils ne sont pas logiques, ils ne veulent plus l'être. Mais tu ne peux que comprendre. Si tu ne pouvais, tu laisserais ta vie s'envoler dans ces falaises.

Tu grognes en continuant à avancer, en essayant de garder une ligne droite malgré les différents arbres qui te bloquent le chemin. Tu arrives cependant à garder le nord, c'ets la direction dans laquelle tu vas, tu sais que les proies remontent vers le nord de la forêt quand l'hiver est là, tu l'as remarqué à force de te balader ici. Tu suis donc cette direction pour remarquer différentes traces de pattes sur le sol. Elles sont fraiches. Tu es sur une piste que tu peux suivre pour peut être avoir une proie à la clé que tu parviendras à attraper. Qui sait, elle est peut être facilement tuable, si bien que tu aurais ton repas du soir facilement. Tu baisses le museau pour suivre aussi la piste odorante. A l'odeur, et au vu de la taille des pattes, tu dirais que c'est un jeune puma. Après, tu peux te tromper, mais tu te souviens de cette jeune maman qui venait d'accoucher. Elle avait exactement la même odeur, quoi qu'un peu différente au vu du fait que le placenta était immonde. Pourtant, là, ce que tu vois était plus gros que tu ne le pensais. Tu as devant toi, un puma adulte qui se lèche la patte avant. Une patte couverte du sang de l'une de ses proies. Tu le regardes, et tu choisis la solution qui te sauvera la vie. Tu t'enfuis, tout en restant dans le secteur. Il trouvera tes proies à ta place.