La lune haute dans le sienne, pas le moindre nuage, pas le moindre bruit. Né dans un silence de plomb, avec deux sœurs, Rhapsody fut accueilli dans un monde qui n’avait pas de place pour lui. La terre était acre, emplit du gout du sang. L’eau était boueuse. La nourriture se faisait rare et maman n’était pas capable de trouver suffisamment à manger pour les allaiter par la suite. L’été était chaud, l’hiver était rude. Les louveteaux avaient souvent faim, mais ne pouvaient que se contenter de ce que maman leur offrait. Souvent, le seul mâle de la portée passait le dernier, ses sœurs étant plus grosses, plus déterminées et moins partageuse que lui. Maman peinait, mais faisait de son mieux pour apporter tout ce qu’elle pouvait à ses petits.

Une des sœurs de Rhapsody ne passa pas l’hiver pourtant et, au printemps suivant, maman loup retourna auprès de sa meute avec ses deux petits loups. Le petit mâle ne pleura pas sa soeur dont il avait à peine conscience. Tout ce qui l'importait, c'était de pouvoir se nourrir convenablement et à sa faim. C’est donc dans sa meute que Rhapsody commença à grandir, à vivre comme un vrai loup et surtout, à ne plus laisser les autres le dominer pleinement. Il apprit auprès d’une louve plus vieille et moins douce que maman et très vite, il s’aperçut de quelques dons naturels pour la chasse. Elle, elle ne lui faisait pas de cadeaux, l'obligeant à adopter une certaine discipline qu'il n'était pas certain d'apprécier. Elle voulait qu'il soit patient, lui voulait tout obtenir sur le champs. Pourtant le duo étrange fonctionna et il apprit d'elle pendant très longtemps. Alors, à l’âge adulte, il devint chasseur, sans grande aspiration. Pas qu'il ne veuille pas se retrouver au sommet de la meute, mais simplement qu'il n'aimait pas l'idée de s'incliner pour abreuver les autres d'immondes courbettes. Il connaissait le respect mais répugnait l'idée de devoir vivre dans la soumission. Son âme torturée le rendait solitaire, incroyablement sarcastique et grognon. Il n’aimait pas franchement la compagnie des autres, qu’ils soient de sa meute ou non. Et avec le temps, cette attitude n’évolua pas réellement.