Et lupus Nebrophone cervos aliasque in duas species sint in harmonia cum tempore quo non extat memoria. Qui moderatur chacunes eorum. Cotidiana chacunes vivunt, set prae omnibus similes. Venari non terret quotidie immo quaedam probat.

Délicatement, une patte se posa sur le sol glacé tandis qu'une oreille se dressa vers l'horizon. Elle avait bien grandit depuis quelques temps la jeune louve. Elle était devenue bien plus belle qu'auparavant. Sa couleur blanche est encore plus pure que jadis, son regard est d'un bleu encore plus étrange et ses pattes sont beaucoup plus longues ainsi que fines. Elle est devenue réellement adulte. Que ce soit physiquement que mentalement. Elle n'est plus du tout la même depuis sa rencontre avec Laliona. Ce loup noir l'a fait grandir, il l'a fait mûrir timidement puis finalement réellement. Elle a réellement l'impression de redécouvrir le monde en sa présence, d'en voir les couleur autrement, mais surtout de voir des choses qu'elle n'a encore jamais vu. Même ses oiseaux avaient fini par accepter la proximité du mâle. Bien sûr, ils se méfiaient toujours de la même manière mais ils laissaient les deux loups vivre leur idylle avec délicatesse. Timidement, la petite perle nacrée avait laissé le mâle pénétrer son coeur, elle avait laissé une porte ouverte que ce dernier avait fini par franchir. Sereinement, elle s'était laissée complètement aller à un bonheur qu'elle ne se connaissait pas encore. Son regard bleu voyait la vie d'un tout autre oeil. Même la Lune paraissait plus petite, mais surtout moins terrifiante. Même la nuit paraissait plus calme en sa présence. Oui, sincèrement, elle l'aimait. Elle l'aimait comme un père, un ami, un amant ... Il était devenu son évidence. Et un jour, elle lui prouverait que c'était vraiment le cas.

Mais aujourd'hui, c'était différent. Elle voulait changer. Elle voulait encore une fois prouver au mâle qu'elle pouvait être la louve qu'il rêvait qu'elle soit. Elle désirait chasser. Bien entendu, elle n'aimait pas tuer, mais Laliona si. Alors, elle accepterait de le faire. Elle accepterait de chasser, de tuer pour se nourrir car elle avait accepté sa condition en étant en contact avec ce loup noir. Et elle ne pleurerait pas. Elle ne pleurerait plus, car Laliona ne serait pas sans doute content. Elle se souvenait avoir vu son loup chasser, tuer et ramener des proies. Elle se souvenait avoir senti des larmes rouler sur ses joues et le regard noir que son conjoint lui avait offert. Elle ne devait pas pleurer. Tout simplement car il était un loup et qu'un loup devait chasser. Alors, elle chasserait. Elle tuerait malgré les larmes qui luttaient pour couler, mais elle accepterait réellement de le faire. Alors, délicatement, la petite louve blanche marcha timidement vers les glaciers. Des proies ici ? Bonne question. Elle en doutait réellement, mais elle chasserait quand même. Alors, elle posa son nez sur la neige et chercha une odeur. Bien entendu aucune ... En même temps, quelle idée de venir chasser ici ? Il faisait tellement froid qu'elle était certaine que les proies avaient fui. Elle continua de marcher et soudain ses corbeaux disparurent. Elle pencha la tête sur le côté et lui suivit du regard. Alors, elle courut jusqu'à eux et eu un grand sourire. Un cadavre de cerf était présent.

Elle tourna subtilement la tête sur le côté, de gauche à droite, et remarquant qu'elle était seule, la jeune louve s'approcha du cadavre. Il n'était pas vivant, mais ça restait une proie non ? Alors avec ce même sourire, elle commença à dévorer le corps. Ca faisait du bien. Elle espérait que Laliona accepte ce cerf comme une véritable proie.

Amor mirabilem affectum, sive in animalibus vel hominibus. Immo intelligere, quae dum amissa, quod certus fecit utrumque. Semper nobis focus ad eorum talia: sed facti sunt multo magis complicated quam succendi consueverat. Sed non omne opus amoris. Nos postulo omnia amandus. Etsi interdum ut timeant tempus sequens.

Délicatement, ses crocs arrachaient des bouts du cadavre, tandis que les corbeaux se délectaient des yeux ainsi que des entrailles. Elle appréciait tellement ce sang coulant dans sa gorge, cette viande venant se déposer dans son estomac, même si elle n'osait pas se l'avouer. Elle avait encore tellement de mal à accepter sa condition de prédateur, de carnivore. Combien de loups avait-elle vu chasser ? Combien de loups avait-elle vu ramener des proies pour leur meute ? Mais surtout, combien de loups avait-elle vu achever les animaux qu'ils chassaient ? Beaucoup trop à son goût. Bien sûr, elle ressentait ce besoin de chasser, comme la plupart des membres de son espèce, mais elle refusait encore d'y céder. A quoi bon tuer des animaux qui vous en voudront ensuite quand vous rejoindrez les cieux ? A quoi bon enlever la vie lorsqu'une autre la remplace ? Oh bien entendu, certains parleront du quota. Ils diront que c'est tout à fait normal, que la Nature se doit de remplacer ce qui a été enlevé. Mais elle ne veut pas être de ceux qui décident de la mort et la vie des autres. Elle veut se nourrir, car elle ne désire pas mourir, mais elle ne veut/peut pas tuer pour cela. C'est sans doute pour cette raison que la plupart de ses congénères rient d'elle, qu'ils se moquent d'elle, mais dorénavant, elle s'en moquait complètement. Elle était elle, tout simplement.

Soudain, ses corbeaux bougèrent au dessus d'elle, comme si ils avaient un moment de panique. Elle pencha la tête sur le côté, tentant de comprendre ce qu'ils voulaient lui dire. Puis ils se calmèrent aussi rapidement qu'ils s'étaient énervés. Ca ne devait pas être important. La louve reprit donc un morceau de cuisse, pour se repaître à nouveau. Mais au moment où elle voulut l'avaler, un grognement et une voix se fit entendre. Une voix qu'elle ne connaissait que trop bien, une voix qui semblait si déçue de ce qu'elle venait d'accomplir. La louve se retourna brutalement, avalant trop rapidement son bout puisqu'elle s'étouffa à en tousser, et plongea son regard dans celui de son compagnon. Il était déçu d'elle, comme la plupart des loups qu'elle connaissait. Elle l'écouta en penchant la tête sur le côté et sentit une boule se former dans son estomac, tout en lui faisant serrer la gorge. Il a raison : elle devrait avoir honte. Les loups faisaient partis des animaux étant en haut de la chaîne alimentaire, alors elle ne devrait pas se nourrir de cadavre. Mais elle ne voulait pas tuer, alors elle se nourrissait comme elle pouvait. C'est dans ces moments-là qu'elle aurait tant aimé avoir eu des rapaces comme amis, ils auraient pu lui ramener des proies qu'ils ont chassé. Ainsi, on aurait pu croire que c'était elle. Malheureusement, elle était tombée sur des corbeaux. Ses yeux s'embuèrent mais elle secoua rapidement la tête. Elle devait être digne, malgré la situation.

Lorsque le loup noir lui ordonna de le suivre, elle ne se fit pas prier. La petite perle Nacrée arracha un dernier morceau d'estomac, histoire de calmer entièrement sa faim, l'avala et parti à la suite de son compagnon. La peur était vraiment présente dans sa tête, son esprit et son corps. Allait-il lui en coller une ? Allait-il l'engueuler si fort qu'elle pleurerait toutes les larmes de son corps comme une gamine ? Il était son compagnon, mais parfois il lui faisait penser à un grand frère, un père ... Il était tout en réalité. Finalement, elle regarda l'horizon, tentant de calmer sa peur.

Lov je dejanje, s katerim mora vsaka žival na vrhu ali na dnu hierarhije vedeti, kako ravnati. Na žalost obstajajo izjeme za vse. In te izjeme hitro izginejo z zemlje, ker jih Narava ne sprejema. Na srečo pa jim lahko njihovi vrstniki pomagajo preživeti: iz ljubezni ali ker so občutili svoj potencial.

Spoiler:

Chasser ... La petite louve blanche ne comprenait réellement pas pourquoi il fallait absolument chasser. Bien sûr, elle avait entendu parler que la chasse était primordiale dans la vie d'un loup. Oh elle se souvenait parfaitement des chasses qu'elle avait réalisé pour sauvegarder la Déesse. Mais elle se souvenait surtout des larmes qu'elle avait pu avoir. Comment pouvait-on aimer chasser ? Comment pouvait-on apprécier tuer un pauvre animal pour sa survie ? Comment pouvait-on aimer le goût du sang dans sa gorge ? Mais surtout, comment pouvait-on apprécier le son du coeur s'arrêtant par notre faute ? Elle ne comprenait réellement pas. Elle se savait prédateur de nature. Elle se savait dotée de crocs, de griffes et de muscles puissants pour tuer. Mais elle n'osait l'imaginer. Elle n'osait se dire que des animaux mourront par sa faute. Elle n'osait imaginer des cadavres sur sa route. Les lapins étaient si mignons, les biches étaient si puissants et belles, les poissons si libres et les oiseaux si impulsifs. Ils ne méritaient pas de mourir selon elle. Oh bien entendu, elle connaissait parfaitement le quota naturel. Elle savait parfaitement que si un animal ne mourrait pas sous les crocs d'un prédateur, la Nature s'en occupait pour qu'un autre naisse et le remplace. Mais ce qu'elle se demandait, c'est les loups. S'ils n'avaient pas de prédateurs naturels, comment faisaient-ils pour convenir au quota ? Est-ce pour cela que les combats existaient ? Sans aucun doute.

Un regard sur le loup noir et elle sentit une pointe au coeur apparaître malgré elle. Elle le décevait. Il n'avait même pas besoin de lui dire, elle sentait au fond de son coeur. Il l'aimait, enfin du moins c'est ce qu'elle s'imaginait, alors c'était sans doute pour cette raison qu'il acceptait. Mais combien de temps allait-il accepter sa différence ? Combien de temps allait-il lui pardonner - si pardon il y avait - ses erreurs ? Combien de temps allait-il lui accorder le bénéfice du doute ? Elle n'osait l'imaginer. Elle n'osait imaginer le fait d'être seule, le fait qu'il l'abandonne car elle l'avait épuisé. Mais surtout, elle n'osait imaginer ce qu'il adviendrait d'elle quand il se rendrait compte de sa propre faiblesse. Allait-il l'achever ? Allait-il la tuer sans même se poser une seule question ? Ou allait-il la briser car il n'en pouvait plus ? L'aimait-il réellement ou avait-il simplement pitié d'elle ? Etait-il réellement attaché à elle, ou l'utilisait-il simplement ? En réalité, la petite perle nacrée n'osait laisser ses pensées entrer dans de telles réflexions. Elle était heureuse avec lui, actuellement, alors elle ne voulait détruire tout cela. C'est pourquoi, elle accepta rapidement quand il lui ordonna de se positionner près de lui. Elle savait parfaitement ce qui viendra par la suite, mais elle l'acceptait. Tout du moins, elle se forçait à l'accepter. Alors, elle vint se coucher timidement à ses côtés, observant autour d'elle. Elle prierait presque pour qu'aucune proie ne se présente à eux.

Corps avec la Nature ? Invisible ? Elle savait le faire. Elle connaissait tout cela, mais pas pour chasser ... Non, uniquement pour disparaître au regard des autres. Depuis sa plus tendre enfance, elle avait apprit à disparaître, à ce qu'on ne la remarque pas. Mais, bizarrement, depuis qu'elle était devenue adulte, elle avait l'impression que plus elle voulait disparaître, plus on la remarquait. Etait-elle réellement jolie ? Ou seulement pas douée ? Elle ne saurait le dire. Finalement, elle resta là, le froid prenant progressivement corps avec ses organes internes et elle ferma les yeux. Elle ne voulait tuer.

Fais moi de la place, juste un peu de place. Pour ne pas qu'on m'efface : j'n'ai pas trop d'amis. Regardez en classe : c'est pas l'extase, j'ai beaucoup d'espace. Je suis seul et personne à qui le dire, c'est pas le pire. Quand la pause arrive : je n'suis pas tranquille. Il faut que je m'éclipse, ou alors, accuser le coup. Où dehors, faudra que je cours, tous les jours.

Les odeurs ne cessaient de flotter dans l'air telles des feuilles tombant des arbres. La petite perle de neige ne savait où donner de la tête. Elle ne savait quelle odeur suivre. Devait-elle suivre celle du lièvre sortant de son terrier ? Ou peut-être celle du faon venant tout juste de naître ? Ou sans doute celle du hérisson chassant les vers de terre ? Peut-être que la biche ferait une bonne proie ? Elle ne saurait que dire. Tout ce qu'elle savait c'est que ces odeurs lui brisaient le coeur, elles la rendaient malheureuse. Tout simplement car elle savait qu'ils deviendraient bientôt ses proies, bientôt ses trophées. Non, elle ne voulait pas de trophées. Elle ne voulait pas de tout ça. Elle voulait simplement disparaître, elle voulait partir, mais en même temps elle n'osait le faire. Que penserait Laliona d'elle ? Qu'oserait-il dire de cela si elle le faisait ? Elle ne savait vraiment pas, mais en même temps elle ne voulait y penser. Ce loup était devenu son pilier, son point de repère. Alors, elle ferait vraiment tout pour le rendre heureux, fier d'elle, mais pas le perdre. Sincèrement, maintenant que le temps est passé, elle se rendait compte que la perte de ce loup dans sa vie la briserait réellement. Son coeur sombrerait dans un monde qu'il avait quitté pour ce mâle et son âme se perdrait dans des ténèbres qu'elle avait abandonné au gré des paroles du noir. Elle l'aimait, réellement. Enfin du moins, c'est ce qu'elle pensait.

Depuis sa plus tendre enfance, la jeune louve avait toujours rêvé de pouvoir aimer quelqu'un de tout son être. Elle avait toujours rêvé de pouvoir devenir la moitié d'un mâle, de pouvoir compter sur lui autant qu'il pouvait compter sur elle. En fait, elle a toujours été quelqu'un ayant besoin d'amour, besoin d'affection. Peut-être que durant son enfance, elle avait sans doute été trop expéditive, trop affectueuse envers le monde. Beaucoup de loups avaient sans doute eu peur d'elle, ils avaient eu du mal à accepter cette différence. Mais aujourd'hui, bon nombre de ces loups se rendaient compte qu'elle était la bonté à l'état pur, qu'elle était la délicatesse d'un louveteau dans le corps d'une louve adulte. Elle était une enfant enfermée dans le corps d'une adulte. Alors, rencontrer ce loup, découvrir l'amour ... Ca l'avait complètement changé. Elle s'était rendue compte que grâce à lui, elle devenait réellement adulte. Pour certains loups, le fait de devenir adulte peut faire peur, ça peut terroriser. Mais pour elle, c'était complètement différent. En fait, Laliona la rendait meilleure qu'elle ne l'était. Elle était devenue la louve dont elle avait toujours rêvé selon elle. Une louve que tout le monde aimerait. Une louve qui s'aimerait elle-même tout simplement. Oui, grâce à lui, elle s'aimait réellement.

Un ordre, deux puis elle observa autour d'elle. Elle détestait réellement ce qu'elle allait faire, elle en était sûre, mais aujourd'hui elle était prête à tout pour Laliona. Si il lui demandait de tuer sa propre famille pour le protéger ? Elle le ferait sans aucun doute, même si elle se détesterait toute sa vie après cela. Si il lui demandait d'abandonner ses louveteaux car ils étaient un fardeau ? Elle le ferait. Oui, en réalité, elle ferait absolument tout pour lui. Alors, elle l'écouterait attentivement. Un dernier ordre, un museau sur sa joue et elle eut une brusque chaleur dans son corps. Ca lui faisait tellement du bien d'avoir quelqu'un l'aimant ...

Teach me master. Master teach me. Oh, I would not live. Live a liar teach me how to wait. I tell you the reason why. Oh, when I bow at the altar teach me what to say, uh huh. C'mon master. Teach me master, teach me (c) Bakermat

Rapidement, le mâle noir disparut dans les fourrés et la blanche sentit comme un pincement au coeur. Un pincement qu'elle ne devrait sans doute jamais avoir mais elle ne pouvait faire autrement. Elle savait parfaitement que son corps ne donnait pas envie, qu'elle était maigre comme un clou car elle ne se nourrissait pas convenablement mais elle refusait de tuer. Pourquoi tuer un être que l'on voyait toute sa vie ? Pourquoi vouloir éliminer un animal que l'on côtoyait depuis sa tendre enfance ? Et surtout, pourquoi vouloir absolument laisser le sang couler alors qu'on pouvait parfaitement demeurer végétarien ? Elle ne comprenait réellement pas. Elle ne comprenait pas tout ce qu'il se passait ici, mais elle n'avait pas le choix, elle le savait. Ses parents ont du tuer pas mal d'animaux pour pouvoir la nourrir, n'est-ce pas ? Sans aucun doute. Elle revoyait tellement ses cauchemars d'enfance ... Elle revoyait encore les cadavres ensanglantés qu'elle distinguait dans la nuit, elle revoyait encore la chair fumante dans les crocs de ce monstre noir régnant dans sa mémoire. Non, elle ne voulait vraiment pas tuer, mais elle savait qu'elle n'avait pas le choix. Mentalement parlant, elle ne désirait pas faire souffrir les autres animaux, mais physiquement parlant son corps appelait tellement. Un jour, un moment, elle finirait par sauter le pas certainement.

Un regard à l'horizon et elle poussa un profond soupir. Pourquoi est-ce que la petite perle nacrée était-elle ainsi ? Pourquoi ressentait-elle tout ce désarroi lorsqu'elle voyait un animal se faire tuer ? Un cadavre à ses pieds ? Elle ne comprenait pas, réellement pas. Etait-elle une louve complètement dingue ? Anormale ? Sans aucun doute, elle en était certaine dorénavant. Mais grâce à Laliona, elle avait le sentiment qu'elle grandissait, qu'elle devenait celle qu'elle avait toujours été, mais en mieux. Soudain, son regard se porta sur un mouvement loin d'elle et surtout une silhouette qui s'avançait vers elle. Son mâle revenait et il avait quelque chose dans la mâchoire. Il s'approcha et le corps ensanglanté d'une petite fouine fut posé à ses pattes. La louve s'assit et mit les oreilles sur le côté : pauvre animal ... Non elle ne devenait penser cela ! Son mâle reparti et elle resta là, toute penaude face à l'animal mort. Un gargouillis se fit entendre dans son estomac et elle comprit qu'elle avait faim. Alors, elle soupira et vint croquer dans le corps inerte. Brutalement, quelque chose en elle changea ; elle aima cela. Alors en quelques minutes, l'animal fut dans son ventre et il ne restait que des os. Elle se lécha les babines et lécha une larme au passage. Elle ne devait plus pleurer.

Sans hésiter une seule seconde, elle lécha une dernière fois son museau, ses pattes avant et finit par se lever. Quelques traces de sang persistaient, mais elle s'en moquait. Elle voulait retrouver son amant. Délicatement, la louve posa le nez au sol et renifla, histoire de le retrouver. Au bout de quelques minutes de traque, elle finit par retomber à nouveau sur lui, qui venait de tuer un lièvre. Une lueur étrange présente dans son regard, elle s'approcha de lui calmement. La prédatrice venait de naître en elle. La louve venait d'apparaître en un animal. Là, elle vint silencieusement s'asseoir à côté de lui, lui adressant un tendre sourire. Il l'avait réveillé à sa véritable nature.

Like a dancing flame on a bed of nails she is one thing that you cannot buy. With zero reasons for living. My little girl was born on a ray of sound our only defence is together as an army. I'll hold you like a gun western values mean nothing to her. (c) The pop group

En réalité, la fine louve se rendait compte au fil du temps que ce mâle la changeait totalement. Elle devenait quelqu'un d'autre, une autre âme. Ce loup serait sans doute l'un des uniques lupins qu'elle n'oubliera jamais. En effet, grâce à lui, la petite louve frêle et inoffensive qu'elle avait toujours été avait complètement disparu. Elle se souvenait encore de ces moments où elle pleurait seule dans un coin où personne ne se souciait d'elle, où personne ne devinait à peine sa présence. Elle se souvenait de ces sentiments d'abandon, de haine de soi mais aussi d'anéantissement personnel qu'elle avait pu ressentit au fond d'elle. Bien sûr, elle avait ses oiseaux. Ces moineaux qui étaient devenus corbeaux, mais c'était complètement différent. Ils ne parlaient pas, ils n’interagissaient pas avec elle comme pouvaient le faire ses congénères les loups. Ils n'avaient pas la même odeur, pas le même regard, ni le même instinct. Ils n'étaient pas les animaux qu'elle devrait suivre à longueur de temps. Ils étaient ses amis, mais au fil du temps, elle s'était rendue compte qu'elle avait besoin d'autres loups pour survivre, elle avait besoin d'une meute. Mais grâce à Laliona, elle n'était plus seule, elle se rendait compte dorénavant qu'il devenait son véritable pilier. Elle se rendait aussi compte, malheureusement, que si un jour elle le perdait, elle ne serait plus elle-même, elle disparaîtrait en même temps que lui. Il était son pilier, son ombre, il était véritablement son tout et elle lui rendrait au centuple. Elle se le promettait.

Un lièvre vint alors rapidement devant ses pattes et elle posa un regard intrigué devant cette bête tuée. Elle observa petit à petit le corps inerte et en remarquant aucune trace de souffrance, elle eut comme un petit sourire aux coins des babines. Il tuait pour se nourrir, certes, mais il ne les faisait pas souffrir et c'est ça qu'elle aimait chez le mâle noir. Elle hésita encore un peu, sa conscience lui parlant quelques instants, mais finalement son coeur parla pour elle, ainsi que sa raison. Si un jour, elle voulait porter les petits de son mâle, il faudrait qu'elle grossisse. Elle se rendait compte dorénavant qu'elle était bien trop maigre, bien trop fine. Au départ, elle n'y faisait pas attention, mais maintenant en remarquant qu'on pouvait apercevoir ses côtes dans chaque flaque qu'elle croisait, elle acceptait de manger de la viande, de tuer. Jamais elle ne pourra enfanter en étant ainsi, jamais elle ne pourra allaiter, alors elle acceptait parfaitement sa condition. Alors ayant décidé cela, la petite louve baissa la tête et commença à manger délicatement la viande chaude. A une époque, elle aurait pu être écoeurée, mais étrangement une lueur naquit dans son regard et elle se régala avec le corps inerte. A un tel point, qu'elle cassa le thorax du rongeur et vint dévorer ses entrailles. On la perdait, mais elle s'en moquait complètement. Sa tête était presque entièrement dans l'animal alors qu'elle fermait les yeux : on pourrait croire qu'elle n'avait pas mangé depuis des années. Ce qui était sans doute le cas puisqu'elle ne cessait de se repaître de cadavres pourris.

Finalement, elle arracha la tête et releva la sienne en la dévorant. On pouvait entendre les os craquer dans sa mâchoire tandis que son regard se plongeait à l'horizon. Elle aimait réellement cela, elle devenait véritablement une louve grâce à son mâle. Au bout d'une bonne demi-heure de repas, elle finit par se laver le jabot calmement tout en finissant par les pattes. Du lièvre il ne restait seulement que les pattes non mangées et le corps éventré. C'était immonde mais elle s'en moquait dorénavant. Brusquement, elle fixa le ciel et ouvrit la bouche, un subtil sifflement et murmure sortant de ses babines. On pourrait presque croire qu'elle voulait parler, mais non ... Au bout de quelques secondes, ses corbeaux apparurent en croassant. Elle les appelait, ou peut-être avaient-ils deviné, elle ne le savait jamais. Ils vinrent se poser devant le cadavre et commença à picorer la carcasse. La louve eut un tendre sourire, on pourrait presque croire qu'elle les considérait comme ses petits tant elle les aimait. Puis sans prévenir, elle déposa une lèche sur le museau de son mâle. Il n'aimait pas trop les contacts, elle le savait mais elle avait besoin de le remercier. Pour tout, tout ce qu'elle devenait grâce à lui.