«Apprend moi !»

Après avoir rencontrer Hadès, Azael s’apprêtait à rejoindre le camp. Les pattes traînantes sur le sol, elle marchait en direction de sa meute. Toute cette histoire n’avait pas quitté son esprit. Hadès était encore bien présent dans ses pensées et elle n’arrivait pas à l’y déloger. Perdu dans le flot de son esprit, Azael n’avait pas remarqué que sa route dévier légèrement de son but initial. Avant qu’elle eut le temps de dire « oups » elle se trouvait déjà au plus près du lac de cendre. Elle ne faisait absolument pas attention à ce qui l’entourait. Plus aucun son ne lui parvenait et encore moins de sensation. C’est comme si, pendant un moment, le temps s’était arrêté. Les branches ne se secouaient plus, l’eau ne s’écoulait plus, le vent ne soufflait plus. Tout était comme figeait et elle, au milieu de tout ça, elle ne bougeait pas non plus. Elle ne pouvait s’empêcher de pensé, encore et encore à Hadès et son comportement des plus étrange. Elle avait la sensation qu’elle était en devoir d’aider ce jeune loup. Que c’est ce qu’elle devait faire, avant tout. Si sa mère avait disparu et qu’il la cherchait si désespérément, il devait en souffrir. Souffrir plus que tout de leur séparation.

- « Aza ! t’es là ? Aza ! »

Ce bruit sourd, étouffé comme si un mur de cocon les séparaient, il lui rappelait quelque chose. Un loup, un ennemi ou un ami ? Est-ce Hadès ? Des questions et toujours des questions. Il n’arrivait pas à sortir ce canidé de la tête.  Elle sentit quelque chose la toucher, quelque chose de petit, un peu pointu, quelque chose qui essayait désespérément d’attirer son attention. Azael tourna alors la tête avant de découvrir la petite Henael, une des enfants de l’Alpha. Ce fut avec surprise et tourmenté qu’elle regarda l’apprentie espionne.

- « Aza ! Tu es enfin revenue à toi, je voulais te voir, je t’ai cherché partout partout, on m’avait dit que tu étais partie vers la frontière, et qu’ensuite, tu étais revenue ici, amis, je ne savais pas où ! Alors j’ai cherché et encore chercher, tu sais, j’ai une amie espionne donc elle m’a appris plein de truc et avec tout ce que j’ai appris eh bah, je t’ai trouvé, c’est bien non ? »

Sa petite queue bougeait dans tous les sens. Cela lui donnait un air adorable. Azael, avec un regard amusé écouta la péripétie de la jeune canidé . Le voile de la tristesse était encore perceptible sur son visage mais elle n’en fit rien et préféra acquiescer d’un simple coup de tête devant la question amusante d’ Henael.

- « Bravo pour m’avoir trouvé, mais, pourquoi donc me cherchiez-vous Henael ? »

Henael était mignonne comme tout. Si Azael avait eu des enfants, elle aurait sûrement souhaité qu’ils soient aussi gentils et attentionné qu’elle. Elle prit le temps de s’asseoir, lentement mais sûrement. Ses muscles et ses os lui faisaient de plus en plus mal. Elle avait assurément tout mit sur le dos de la vieillesse, mais cela n’enlevait pas le mal qu’elle avait pour faire les plus simples mouvements. Peut-être qu’elle en avait plus pour longtemps ? Mais même si elle devenait vielle, elle fera tout ce qu’il faut pour sa meute, et ce , jusque au bout.

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«Apprend moi !»

Le vent soufflait doucement dans les branches des arbres environnants et le son produit sonnait comme une douce mélodie enfantine aux oreilles de la vielle louve. Tout comme les paroles d’Henael, doux et inconscient :

- « En fait, j'aimerais que tu me montres comment on chasse, parce que Holris m'a montré des trucs, mais je préfère que ce soit toi par ce que tu explique mieux que lui, tu veux bien hein ? M'apprendre à chasser comme toi ? »

A ses dires, les oreilles Azael se redressèrent puis elle regarda la jeune louve qui se tenait devant elle. Cette petite avait prit un faciès des plus adorables, sûrement dans le but de l’amadouer. Devant ce visage Azael ne put s’empêcher de lui demander :

- «  Mais, nous vouliez-vous pas devenir sentinelle ? Dans ce cas, peut-être que Nyméria serait plus encline à vous apprendre, vous ne pensez pas ? »

Ses mots n’étaient pas fait pour repousser son interlocuteur mais plutôt pour l’aider. Azael n’avait rien contre apprendre quelque chose à la petite Henael mais pourquoi perdrez-t-elle du temps en vers quelque chose qu’elle ne veut pas devenir ? Cela semblait des plus curieux. Lorsque Azael eut fini de poser ses questions elle remarqua que la louve qui se tenait devant elle était déjà partie dans ses pensées. Si jeune, c’était évident que la moindre chose pouvait les faire décrocher de n’importe quel dialogue. Elle devait penser à la chasse. Si cela lui tenait vraiment à cœur, alors qui serait Azael pour refuser de lui apprendre.

- «  Si vous le voulez vraiment, je ne peux refuser. »

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«Apprend moi !»

Henael semblait tellement enjouait que Azael accepte de lui apprendre quelques tours pour la chasse. Bien qu’elle ne comprenait pas pourquoi la jeune louve perdait son temps à découvrir d’autre corps que celui des sentinelle elle ne pouvait s’y opposer. Si cette petite canidé voulait apprendre la chasse alors Azael lui apprendrait.

Les deux louves marchèrent lui à coté de l’autre le temps de trouver un endroit qui se prêtait mieux à cet apprentissage. Azael observait l’horizon alors que Henael, elle, lui expliqua :

- « En réalité, je veux être comme ma grande sœur Nyméria, devenir sentinelle, puis après Veilleuse comme elle, mais mon rêve, c’est de devenir comme ma maman, et pour ça je veux tout apprendre pour être aussi forte qu’elle. Donc t’es la personne idéale pour m’apprendre à chasser, comme Kahean est le loup idéal pour m’apprendre à me battre, tu comprends ? »

- «  Il est vrai que votre raisonnement est des plus logiques. » répondu Azael.

La vielle louve ne tourna pas la tête pour parler à son interlocuteur. Cela était sûrement une grande preuve d’irrespect mais elle s’était laissé absorber par la lumière du soleil qui l’éblouissait. Elle resta longtemps, le regard dans le vide, avant de finalement prêter attention au mouvement d’Heanel. Elle était déjà prête pour chasser un lapin non loin. Là où le début semblait prometteur, la fin le fit moins. La petite louve cassa une brindille avant de voir sa proie s’échapper. Devant ces oreilles baissées, Azael lui dit:

- «  Ce n’est pas grave, personne ne réussit du premier coup. Et puis vous êtes jeune, vous avez le temps de faire des erreurs. »

Azael lui annonça cela de la façon la plus douce et calme qu’elle le pouvait. Il ne fallait pas que son élève d’un jour se démoralise mais elle voulait qu’elle sache qu’il ne fallait pas qu’elle essaye de tout faire parfaitement du premier coup non plus. Les erreurs font parties de la vie et c’est grâce à elle que l’on apprend. La vielle louve releva donc la tête en reniflant l’air à son tour. Elle espérait pouvoir trouve une proie non loin pour montrer à Henael la méthode la plus simple. Un petite oiseau ou un rongeure aurait fait l’affaire et c’est ce qu’elle trouva. Il sentit une pie non loin de leur position.

- «  Si vous voulez bien me suivre, je vais vous montrer quelque chose. » Dit-elle à Henael.

Azael se déplace doucement, avec son odorat comme seul guide. Ce dernier ne la jamais trompé jusque là et elle espère qu’il ne la trompera jamais. Enfin, si cela devait arriver, ce ne saura pas aujourd’hui. La pie était bien présente, à dix mètre en ligne droite. La vielle louve prit donc position. Elle commença par s’abaisser en scrutant le sol entre elle et sa proie pour éviter l’erreur que Henael avait fait juste avant puis releva le museau pour vérifier que rien ne viendrait interrompre sa chasse. Lorsqu’elle fut sur que rien de complaisant ne se trouvait dans les environs elle fixa sa proie. Chaque mouvement que la pie faisait, Azael le savait. Son regard était comme absorbé et rien de ce qui se passait autour ne semblait la faire flancher. Elle commença donc à avancer, le ventre frôlant le sol froid. La vielle louve savait parfaitement à quelle longueur elle devait se positionner pour que son saut, rapide et puissant, la fasse atterrir sur la pie. Cela était quelque chose que l’on acquérait avec de l’expérience et des essais, beaucoup d’essais. Lorsque la distance fut la plus courte possible, Azael s’arrêta un instant. Elle expira calmement et poussa fort sur ses pattes arrières. La forte impulsion la propulsa sur sa proie et ses crocs se referma sur l’oiseau. Une fois sur que le volatil était bien mort elle retourna au près de Henael et posa le corps sur le sol avant de lui dire :

- «  La chasse de petits animaux n’est pas très difficile. Malheureusement, je ne pourrais pas vous montrer comment agir sur une plus grosse proie mais si vous ne voulez apprendre que les bases. Je vous conseille de vous entraîner sur des petits rongeurs ou des oiseaux, bien que ces derniers soient plus rapide. »

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«Apprend moi !»

Henael écoutait sagement les paroles de la vielle louve. Azael interprétait à merveille le rôle de professeur. Elle n’avait, certain jamais eu d’enfant, mais elle savais comment leur parler et leur expliquer les fondements du monde. Elle ne pouvait prétendre détenir la vérité universelle mais son grand age lui assuré au moins une impressionnante expérience dans la grande majorité des composants de la vie. C’est donc avec assurance qu’elle regardait la fille de l’alpha se positionner pour chasser un rongeur. Elle la regarda s’abaisser au sol et le griffer avec ces petites pattes.  Puis, sans prévenir, Henael se jeta sur sa proie avant d’atterrir trop loin pour attraper l’animal chassé.

- « Mince, je l’ai encore loupé. » s’écria la petite louve avant de s’asseoir, visiblement agacé par son échec.

Devant cette réaction tout à fait normal, Azael prit la liberté de se rapprocher de son apprentie pour la journée et s’assit en face d’elle. Elle resta un petite instant à la fixer, scrutant son pelage blanc. Une fois adulte, Henael sera une louve très belle, comme Azael plus jeune. La vielle canidé ne voulait pas que la petite se prenne la tête avec la chasse. Surtout si cela n’était pas ce qu’elle voudrait faire plus tard.

- « Vous savez, Henael, personne n’échoue. Chaque essais, même infructueux, apportent quelque chose. Que ce soit de l’expérience ou de la confiance en soit. Après cette échec, vous pourrez ajuster votre saut et peut-être réussir la prochaine fois. Il n’y a que ce qui n’essaye pas qui n’échoue jamais. » Lui avança la louve.

Azael redressa la tête pour renifler les effluves présentes dans l'air. Elle espérait tombé de nouveau sur un rongeur pour que Henael réussisse à attraper quelque chose avant la fin de la journée. Son souhait fut exaucé. Elle se dirigea vers un autre des buissons qui les entouré et dit à la jeune apprentie:

- « Retentez votre chance, vous réussirez cette fois ! »

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