Mauvaise rencontre et retrouvaille avec Nehemah

 

Les heures passaient, les secondes défilaient de plus en plus vite. J’entendais chacun des battements de notre cœur. Mon frère était parti quelques heures plutôt pour je ne sais qu’elle raison. La vie en meute n’était pas vraiment son genre et je le comprenais, on était comme des jumeaux. J’étais resté à ma place, au milieu de ceux qui se disait être mes amis, ma famille. On faisait les cent pas, tournant autour de la même pierre depuis si longtemps. Le soleil brillait de tout son éclat, il était haut de la ciel et aucun nuage n’était en vue, mais jamais mon frère ne se serait absenté aussi longtemps. Enfin, c’est ce que je pensais, vivant avec lui je le connaissais mieux que n’importe qui. Les secrets n’existaient pas entre nous.

Le soleil changea de position, cela faisait trop longtemps que l’on attendait. Sans prévenir personne et encore moins Nanis, notre tante adoptive. Elle s’inquiéterait beaucoup trop au sujet de mon frère. Mes ombres étaient à l’affût des moindres mouvements, des moindres bruits. Je me concentrais seulement sur son odeur, reniflant chaque fougère, dénichant sa trace. Il n’avait pas masqué son passage, l’odeur était nette, mais commençait à s’effacer de plus en plus on devait se dépêcher si l’on voulait le retrouver. À moins qu’il fût en sens inverse et qu’on le croiserait sûrement sur la route, mais j’en doutais beaucoup. Notre cœur battait de plus en plus vite, on ne savait pourquoi, mais l’on se sentait mal, même très mal. Il était sûrement arrivé quelque chose. On précipita le pas dans la direction donnée. Il y avait des traces au sol elles étaient fraîches. On arriva vers le glacier, cela ne nous étonnait guère, notre frère aimait le froid plus que tout, il était lui-même le froid. On aperçut assez vite une silhouette, puis l’odeur du sang était présente dans l’air. On s’approchait de l’individu et reconnu assez vite le pelage gris de mon frère qui était étendu sur le sol blanc. Des flocons commençaient à tomber du ciel et recouvraient peu à peu le corps de mon frère. Je l’observais sans rien dire, je m’assoyais à ses côtés avec un regard qui voulait tout dire, il me comprenait parfaitement et laissa sortir de sa gueule, avec une voix totalement normale.

« J'ai fait une mauvaise rencontre ca arrive à tout le monde. »

Il disait ceci comme si tout était normal, comme si à chaque sortie ont rentré blessé comme des moins-que-rien. On était tout sauf faible, tout sauf minable, jamais on n'aurait reculé devant un loup qui nous chercherait des ennuis. Pour le retrouver ainsi, sans bouger, cela devait être un monstre. Je répondis calmement à mon frère.

« Je te crois mon frère, cela ne peut que se voir, moi aussi ça m’arrive à chaque fois que je vais m’aérer la tête. »

J’effectuais un sourire en coins, avec beaucoup de moquerie au fond de ma voix. Il était vivant, c’était le principal.Il disait ceci comme si tout était normal, comme si à chaque sortie ont rentré blessé comme des moins-que-rien.

« Viens mon frère, Nanis te soignera. Tu me raconteras cette rencontre qui arrive si souvent. »

 Mauvaise rencontre et retrouvaille

 

On écoutait attentivement les paroles de notre frère de cœur. Cela semblait étrange qu’un tel être existait, mais tout pouvait arriver, la preuve nous, on était quatre dans notre tête, donc cela semblait être possible. Je n’avais jamais vu encore de fou dangereux voulant tuer pour le plaisir, enfin personne à part Diablo qui semblait être le portrait craché de cet individu qui se parlait tout seul. La vie était bien compliquée par moment. J’observais mon frère qui avait tout de même du mal à marcher normalement. Il avait le visage ferme et ne montrait aucune douleur. On était pareil à ce niveau, je le comprenais parfaitement, nous aussi, on aurait eu du mal à admettre notre défaite contre ce genre d’individu, mais je me demande tout de même ce qui se serait passer si la rencontre aurait eu lieu avec moi et non avec mon frère. Est-ce que Diablo serait sorti de mon corps pour s’amuser lui aussi ? Je ne pouvais le savoir, je priais secrètement que ce jour n’arrive jamais, j’avais beaucoup de mal à contrôler mes voix qui devenaient de plus en plus intense au fil des saisons. Je n’aurais aucune chance d’enfouir les désires de mes créatures s’ils venaient à être incontrôlable.

« C’est fini mon frère, Nanis te remettra sur pied en quelques secondes, tu vas voir. »

Je donnais un coup de museau à mon frère pour lui remonter la morale, ce n’était pas tous les jours qu’il rencontrait des amis de ce genre, et je ne désirais pas que cela arrive trop souvent, il était ma seule famille et je ne saurais ce qui m’arriverais s’il venait à s’éteindre pour toujours. Je sentais Diablo envahir mon corps, je ne résistais aucunement à ses tentations jusqu’à ce que ça noirceur envahissent mon esprit.

« Tu sais ce qui te reste à faire ? Traquons-le, puis nous le tuerons. Il regrettera le jour de sa naissance… »

 Mauvaise rencontre et retrouvaille

 

Diablo s’était exprimé de manière très violente d’une certaine façon, mais il avait caché toute émotions dans ses paroles, néanmoins on pouvait ressentir toute l’intensité de ses propos. Je ne pouvais aller contre la volonté de mes autres esprits, je les laissais libre devant mon frère, car lui seul et Nanis nous acceptés tous. On continua à marcher sans dire un mot, je reprenais peu à peu le contrôle de mon corps, je ne devais pas laisser les ténèbres m’envahir aussi facilement, mais par moment c’était si tentant que je me laissais submergé par toute cette puissance qui m’envahissait. Mais cette fois ce fût une autre de mes personnalités qui pris le dessus. Je ne pouvais pas être contre Dyros, on était vraiment identique, seul quelques points nous différenciaient, mais il était le proche de moi, enfin c’est ce que j’ai toujours crus.

« On le sait parfaitement, mais comprend notre place à tous, nous somme tous impuissant face aux démons de l’extérieur, notre rôle nous garde à l’écart de tout danger. »

Sa voix était faible presque inaudible, mais suffisamment forte pour qu’elle atteigne les tympans de notre frère qui était à moitié mort. On ne pouvait vraiment rien faire à part renier notre meute pour partir en quête de vengeance. Il était peut-être temps pour nous de demander à être autre chose que des stupides Omégas, je n’avais pas peur de mon pouvoir, mes personnalités étaient ma famille, mais je ne devais pas partir tête baissait à la recherche de celui qui avait détruit mon frère, on valait bien mieux que ça, mais les pensées de Diablo me poussaient souvent à la folie.

« Un jour nous le retrouverons… »

Tant de haine dans un si petit corps, tant de puissance dans de si faible membre. On était tous sauf normal, on faisait parti de ceux qui étaient fous et ne demander qu’une seule chose, l’adrénaline. Rien ne pouvait nous satisfaire, pourtant on en avait marre de cette place qui nous ridiculise et pourtant qui nous permettais d’assouvir notre désire de sang. On n’était pas censé défier ceux qui nous maltraité, mais on aimait ça, sentir la chair. En fin de compte peut-être que cet individu et nous étions plus proche qu’on pouvait le croire.

 Mauvaise rencontre et retrouvaille

 

Il nous avait écoutés avec attention, comme toujours. Notre esprit divaguait entre les différentes personnalités, mais je tenais le coup. Il nous comprenait parfaitement, bien qu’il sût parfaitement que je préférais rester cacher dans les ombres à observer le monde. Je n’étais pas un grand bavard, il l’avait ressenti depuis notre première rencontre. On avait su qu’on était les mêmes, nos cœurs battaient à l’unisson depuis notre premier souffle. Aussi longtemps que nos poumons fonctionneraient, on ressentirait toujours ce vide en nous, toujours ce manque qu’on arrivait jamais à combler. Je ne comprenais pas, je tentais de l’oublier, mais il rattrapait toujours. De plus en plus, je prenais mes distances avec Nanis, peut-être qu’elle avait parlé avec mon frère, peut-être pas, mais cela ne changeait pas qu’il resterait neutre avec mes sentiments. Nous bousculer, nous défier pouvait devenir fatal avec ce qui se cachait dans mon corps.

Le pas lent, on continuait notre avançait jusqu’à notre terre, notre famille. Le sang en coulait plus, mais son odeur titillait nos narines. Je me concentrais sur le chemin de terre, fixant l’horizon comme si un ennemi si trouvait. Mon regard resté noyé dans le décor, je ne devais fléchir devant cette sensation qui nous enivrer. Diablo, commençait à devenir de plus en plus violent dans ma tête, ses propos devenaient de pus en plus déplacé, mais je ne devais pas écouter. Faire le vide, me concentrer sur la route. Pourtant, tout ce qu’il disait me paraissait si alléchant. Mon esprit était faible, trop faible, je pouvais perdre le contrôle à tout moment, mais je ne devais pas ! Le sang. Si doux et parfumé, si savoureux que l’on le boit à fiable gorgée pour le plaisir des papilles. Garder les yeux sur la route, ne pas tourner la tête, rester concentrer, ne pas bougeait et avancer sur le chemin ! Telle était ma mission. Ne pas s’écarter, ne pas défaillir, la faiblesse ne devait pas exister dans notre vocabulaire.

« Très bien mais on le retrouvera ensemble. »

Des mots. Une phrase. Le son de sa voix nous ramena sur le droit chemin, enfin presque. Que notre frère soit là où nous, nous partirons à la chasse. Nous tuerons tout sur notre passage, nous traquerons sans répit l’individu. Tel était notre destin. Quitter notre place pour venger ceux que l’on aimait ? Rester comme des larves, perdant chaque jour un peu plus nos sentiments ? Devenir des pantins sans cœur ? Comment savoir, je n’arrivais même pas à réfléchir par moi-même, les mots se mélangeaient dans notre tête, tout devenait flou et au final, seul l’esprit du tueur prenait le dessus.

On arrivait sur notre terre, les paroles n’avait pas quitté ma gorge, le reste du chemin, c’était fait en silence, et je laissais mon frère devant la tanière de Nanis. Je le quittais sans regarder derrière moi, tel un fantôme qui avait quitté cette terre pour un monde meilleur. Tapis dans les ténèbres, on les regardait tous, bavant devant leur joli cou que l’on aurait pu déchiqueter en plusieurs morceaux. La folie ? On n’était pas fou, seulement les autres ne pouvaient pas comprendre qui on était réellement.