Notre frère s’était fait soigner par notre guérisseuse. Il était allongé, se reposant pour laisser ses plaies guérir tranquillement. On était tous réveillé, je sentais en moi bouillonnait une force qui devenait de plus en plus incontrôlable. On était tous sur nos nerfs, la moindre approche à notre égard devenait catastrophique. Mes voix, elles désiraient plus que tout la vengeance, et moi aussi secrètement, mais ils le savaient tous, ils le ressentaient au fond de mon être, je n’étais plus le même. J’avais perdu ma mère, mon père nous avaient tous délaissés. Fenrir était notre seule famille, il était hors de question qu’on le perde !

On sortit de la meute, essayant de calmer nos ardeurs qui se faisait de plus en plus intense. Cette férocité devenait trop grande, je ne me reconnaissais pas, mais je savais qu’elle faisait partie de moi. Je ne m’étais jamais accepté, je refuser de découvrir mon véritable moi, c’est pour ça qu’ils sont tous ici, qu’ils font partie de mon corps et de mon esprit. J’étais eux et j’aimais ça. On foulait la terre sans aucune pensée, pistant toutes les odeurs qui nous entourait. On cherchait un fou, cela ne serait pas bien compliqué puisqu’on l’été nous aussi. Notre regard devient plus intense de minutes en minutes. Le temps défilé à la vitesse d’un escargot. On restait calme, mais pourtant nos pensées les plus intimes devenait un véritable champ de guerre.

On passa prêt d’un terrier avec une famille de lièvre, on se jeta comme une bête sur le trou attrapant par les oreilles le plus gros et sectionna la colonne vertébrale. Par la suite, ce sont les petits qui tentèrent de s’enfuir, on en arrêta un et marcha sur son crâne qui ne devint que brindille. Le sang de l’animal s’écoula sous nos pattes et l’on continuait à marcher sans le manger. On attrapa plusieurs proies ainsi, les tuant sans les dévorer, l’odeur du sang attirera bien quelqu’un et on espérait tous que ce serait celui que l’on recherchait !

Un canidé noir s’approchait de nous, on l’avait senti depuis un moment, il ne cherchait pas à se dissimuler, ses yeux étaient identiques aux notre.

Tuons-le !
Tous ceux qui se dresseront devant nous s’auraient dressés devant notre frère, arrachons-lui chaque membre jusqu’à ce qu’il pleure ses parents !
Il semble frêle et impuissant, jouons avec lui comme il a joué avec notre frère !

« Du calme mes amis, nous venons à peine de se rencontrer. »

Je jappais sur mon propre corps, rendant mes spectres silencieux comme si elles n’avaient jamais existé, mais je les sentais bouger dans mon corps et s’infiltrer dans chacun de mes muscles. Mon regard se tourna vers notre invité d’honneur, un sourire brisa maléfique brisa notre visage remplis de haine.

« Es-tu celui qu’on doit tuer ? »

« Dit moi petit ? Je peux te prendre un lapin ? Je n'ai pas mangé depuis ce matin, ça serait fort sympathique de ta part. »

Petit ? Il était vrai qu’on était jeune, il nous dira bientôt qu’on est insouciant. Mes spectres hantaient mon esprit, nous ne faisions plus qu’un dans notre corps. Il était rare que l’on soit parfaitement en harmonie, mais cela était possible durant les moments d’amusement. Je sentais Diablo transpercer mes entrailles, il désirait sortir. Je ne voyais rien qui pouvait l’en empêcher après tout. Sans rien dire, on ferma les yeux un instant. On ne pouvait plus revenir en arrière, je devais les lâchais, ils avaient besoin de se dépenser et de sentir la mort frôler notre pelage. Nos paupières se rouvrirent, dans mon regard passa mes spectres voilant ma vision durant quelques secondes, ils étaient prêts et ne demander qu’une seule et unique chose. Dyros prirent quelques secondes la parole avant de reprendre sa position initiale, celle du pantin.

« Tu es l’élu… »
A toi de jouer maître.

Les autres ricanaient intérieurement, leur pensée était comme un fleuve dans mon esprit, je voyais tout, entendait tout, on avait aucun secret entre nous. De l’ombre des buissons, je m’enfonçais dans le sol pour devenir l’ombre de cette dernière, on sortit derrière l’individu noir. De mon pelage sortie, une chose noire fantomatique, un regard vicieux et malfaisant était lisible sur le visage de l’animal. Mon spectre le plus puissant venait de faire surface. Il se rua dans le corps du mâle mordant son coup pour laisser couler le liquide rouge sur son corps, pour finir sur le sol.

Diablo sortit du mâle, revenant à nos côtés, désirant tout de même présent sur la scène, le lupin n’allait pas en restait là, c’était prévisible, mais depuis le temps qu’ils ne, c’était dégourdi les pattes, toute la haine qu’on avait cumulé durant tous ces mois, où l’on nous battait parce que c’était notre rôle. On n’était pas faible et aujourd’hui on montrait enfin notre force !

On, c’était préparé à souffrir, on attendait patiemment le coup qu’il nous donnera. Ses crocs transperçaient la peau de notre patte avant, par réflexe, car personne n’aime souffrir, on la tira pour se dégager de ses puissantes mâchoires. On devait admettre qu’il était fort et sûrement plus expérimenté que nous, cela ne nous empêcherait pas d’être victorieux.

« Tu risques de mourir si tu continues mon petit »

On souriait tout en lâchant notre blessure, je forçais à Diablo de revenir dans notre corps. Il s’opposa à ma demande, mais j’étais le maître et forçai son retour. Le fantôme était aspiré dans mon pelage, le sourire gravé sur les babines, il hurla une dernière fois avant que le silence ne revienne sur cette terre maudite. Ces paroles faisaient écho dans notre esprit, mes spectres souriait et s’énervait devant cet affront qu’il nous faisait, lui qui était pas plus musclé que nous, il osé nous défier.

Achevons-le !
Non, faisait le souffrir
Il doit ressentir toute notre souffrance depuis notre naissance,
Les moqueries, les coups, absolument tout…

La peur ne faisait pas partie de nos sentiments, plus rien ne pouvait nous arrêter à présent, on battit des paupières avant de se propulser sur le mâle. Notre rage de vaincre était devenue notre force, on n’avait plus mal, la douleur s’effacer de plus en plus jusqu’à devenir nul. Il pouvait bien nous démembrer cela ne nous était bien égale, mes spectres le tueront pour venger notre frère !

Une belle morsure au niveau du coup se faisait sentir, je léchais le sang qui sortait de son corps, m’abreuvant de cette mixture qui faisait vivre chacun de nous. On gardait toujours le sourire sur les babines, plus rien n’enlèvera ce sourire, aucun son de douleur ne sortira de notre gorge, jusqu’à la mort nous resteront de marbre, jusqu’à la mort nous resteront de marbre.

Les souvenirs défilaient devant nos yeux, on ne faisait plus attention à rien. La haine nous aveuglait, on ne cherchait plus à comprendre ce qui se passait, je laisser mon corps libre à chacune de mes personnalités. Elle avait soif, elle était enterrée au fond de mon corps depuis bien trop longtemps, elle désirait sortir. Montrer leur force, c’étaient les seuls moments où je me sentais en paix et en parfaite harmonie avec elle. Ma folie me hantait depuis que j’étais enfant, depuis ma naissance, je savais que je n’étais pas comme les autres. Mais je n’étais pas le seul, ce mâle, celui qui avait croisé mon chemin pour me demander une proie qu’on avait sauvagement tuée, il était comme nous. Oui ! On le voyait sur son visage qui devenait de plus en plus sombre pour laisser place à la folie qui l’habitait. On était tous comme ça dans un sens, mais cette fois, on vaincra ! La peur n’existait pas, elle ne nous envahira plus.

Son regard nous transperçait, mais ne nous faisait pas peur, on avait le même au fond de nous et il s’exprimait de plus en plus. On sentit sa force physique quand il nous poussa contre un arbre. Il partit plus loin, juste quelques mètre, il ne semblait pas vouloir fuir, juste s’éloigner. Une lueur verdâtre autour de son pelage apparaissait. Un sourire malicieux s’emparait des traits de son visage. Il ne semblait plus vouloir jouer avec nous…

« Approche gamin, tu vas mordre la poussière »

On ricanait devant sa phrase, on était peut-être jeune, mais pas complètement stupide, il était peut-être fort, mais nous, on était plusieurs ! Je sentis Dagon prendre le contrôle de mon corps, il était perspicace et semblait vouloir se déchaîner avec nous. Laissant mon esprit submerger par le cerbère.

Attaque le maître.

Sans chercher à comprendre, j’exécutais les paroles de ma voix. Douce et enivrante, je me nourrissais de leur soif de sang. Bondissant sur le mâle, il m’esquiva avec agilité. Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer, il nous avait évités comme si on avait juste marché devant lui…Seulement, ma voix était là tout proche de nous je pouvais le sentir son souffle à l'intérieur de moi. Il sortit de mon corps comme l’avait fait Diablo avant. Son regard était aussi sombre que le nôtre, sa bave dégoulinait comme une cascade qui s’écrasait sur un lac. Il était fort, mais plus intelligent que nous, c’était sa force. Mon spectre sauta sur la mâchoire du mâle, il ne le lâchait pas, forçant de toutes ses forces.

« Que disais-tu ? »

Dans un souffle, on s’approcha de son oreille, on était tout proche et Dagon le tenait encore fermement avant que le mâle ne se dégage de mon spectre. Lui soufflant ces quelques mots qui toucherais sa dignité. Être en position de faiblesse devant un jeune, était sûrement la chose la plus frustrante…

Ce n’est que le commencement.

La force de Dagon s’estompait peu à peu, Diablo était jaloux de cette minie victoire, il tirait son frère à l’intérieur de mon corps pour sortir et faire la fête au noir. Mon corps était un champ de bataille entre les différentes voix, ils s’entretuer mutuellement pour prendre le contrôle de mon corps. A cause de cette rancœur de chacun, notre force ce divisé pour leur propre combat intérieur. Le mâle était tout proche et ressentait cette diminution de puissance.

On sentit une griffure passer sur notre visage, d’instinct, on avait fermé les yeux comme toutes autres créatures. Le noir était à quelques mètres de nous, on l’observait sans vraiment le regarder. Je ne voyais plus, mes pensées devenaient floues. Les voix de mes spectres guidaient chacun de mes pas. On avançait ensemble, sans peur et sans remords. On se fichait de l’avenir, on avait une vengeance à assouvir.

« Tu es doué pour un jeune. Je ne le cache pas, mais n'as-tu pas l'impression que tu t'épuises un peu trop en utilisant sans cesse ton pouvoir ? N'as-tu pas peur de mourir ? »

Une voix extérieure à la nôtre frappait nos tympans. Elle faisait écho dans mon esprit qui passait peu à peu sous le contrôle de mes cerbères. Aucun contrôle sur ces entités, je me laissais faire, naviguant entre chaque créature qui désirait prendre la place. Je plongeais petit à petit dans le néant de mon esprit, laissant mon corps qui n’était qu’une marionnette. Seulement, celui qui se trouvait non loin de nous avait eu des propos très intéressant pour un vieux croûton. Avant de me perdre entre les crocs de mes spectres, j’ouvris la gueule avec le même sourire sur les babines que celui qui avait osé nous traiter de gamin.

« La mort… Nous nous fichons de mourir, nous sommes qu’une erreur de la nature… La mort est notre seule échappatoire. »

Avant de sombrer définitivement dans notre corps, mes pattes marchèrent doucement dans sa direction, comme si on désirait fuir comme des lâches. On passa prêt de notre ennemi, on tenta de l’attaquer avec toute la violence que l’on possédait, mais il esquiva sans aucune difficulté, on en comprenait pas ce qui se passait, mais on força le passage pour atteindre notre cible. On réussissait tout de même à attraper une de ses pattes arrière. On tira dessus comme si ce n’était qu’un vulgaire écureuil, s’acharnant dessus, on ne contrôlait plus rien, on secouait le membre du mâle avec violence. Resserrant nos crocs un peu plus chaque seconde qui passait. On continua ainsi, avec espoir d’entendre ses os se briser. Elle semblait si frêle, comme une brindille qui se briserait sous l’effort du vent.

Un coup sur le visage. On ferma les yeux le temps de sentir l’impact, qui nous fera ressentir une douce douleur au-dessus de l’œil. On recula, comme pour se protéger d’éventuel coup de la part du mâle ébène. Les yeux clos, cela ne dure que quelques secondes, seulement, au moment de les rouvrir, il n’est plus là. On le voit fuir loin de nous, une patte terriblement blessée. Il s’enfuit comme si sa vie allé le quitter. La seule chose que l’on fait et de s’asseoir et le regarder partir sans rien dire. Ce n’était pas moi qui avais le contrôle. Je sentais Dagon monopoliser mon esprit, mes gestes, tout mon corps. Je ne pouvais rien faire, ou plutôt, je ne voulais rien faire. Je me laissais mener par ceux qui partageaient mon corps.

Je ne cherchais pas à comprendre, et laisser mon esprit s’évader. Je ne voyais plus comme si les ténèbres envahissaient mon corps, je les entendais murmurer, mais je ne comprenais pas ce qu’il disait. Je leur laisser les rênes pendant que le mâle s’enfuyait. Son odeur ne pénétrait plus dans mes narines, le sol n’agrippait plus mes pattes. Je n’avais ni froid, ni chaud, je devais juste une âme errante dans mon propre corps.

Nous partons de ce champ de bataille, nous spectre de notre maître devenons peu à peu maître de son corps. S’éloignant de cette terre recouverte de deux sangs différents, nous rejoignons l’endroit où nous sommes nés. Foulant l’herbe sèche, on gravit une pente jusqu’à apercevoir les sentinelles de la meute. Sans dire un mot, nous continuons notre chemin, jusqu'à la tanière. À l’intérieur, on s’allonge comme si ça faisait plusieurs jours qu’on n’avait pas dormis. On ferme nos paupières avant de sombrer dans le néant.

Nous sommes là… Nous serons toujours près de toi. Laisse-nous prendre la main. Nous te protégerons, tu n’es pas fait pour cette vie. Tu te feras respecter, laisse nous t’envahir encore un peu plus…

Si chaud et si doux, comment ne pas résister à la tentation ?