Au commencement de la nuit, tel un fantôme errant sur la terre qui devenait peu à peu poussière sous les pattes de ce corps comportant deux vies. Marchant encore et encore, la défaite avec notre maître nous énervait profondément. Bien qu’elle ait accepté qu’on s’accouple avec pour seul témoin les astres. On ne pouvait s’empêcher de remettre notre force en question. Reniflant l’air, on sentit une chevrette non loin de nous. Doucement, on s’approchait, caché par les hautes herbes, on observait. Elle était seule, et s’abreuvait en pleine nuit exposée à tous les dangers du monde. Prédateur, on bandait nos muscles pour sauter à la gorge de la bête. Elle poussa de violent hurlement. On était fière de notre prise du jour. Assis sur les côtés de la femelle, d’un bon on lui brisa les os. Les larmes de la chevrette s’écoulaient le long de ses joues, laissant ses cris de peur et de souffrance s’envoler dans la nuit. Elle rejoindrait bientôt ses ancêtres, mais avant cela, elle sera notre invité d’honneur. On tournait autour de la femelle qui était toujours en pleure, on passa près de sa tête. On posa notre patte à quelques centimètres de son œil. Par réflexe elle le ferma aussitôt, sa respiration accélérait à chaques secondes. Lentement, on força, laissant notre griffe pénétrer dans l’œil de l’animal, elle bougea les pattes dans tous les sens. Grognant contre le mammifère, elle calma ses gestes, elle avait compris que sa fin était proche, on retira notre patte, des larmes de sang coulait sur son doux visage.

On brisa chacune de ses pattes pour l’immobiliser. On commençait à peine à s’amuser quand un canidé roux approcha de notre repas du soir. Avant qu’il ne fasse un pas de plus, on montra nos crocs en grognant. On se positionna sur la femelle encore en vie, mais pour combien de temps ? Dominant ce nouvel arrivant, l’odeur du sang ou les hurlements avait dû l’attirer dans l’obscurité de la nuit. En plus d’un repas, nous avions eu le jouet surpris.

« Veux-tu jouer avec nous ? »

Aussi sombre et impitoyable, notre voix devenait peu à peu celle d’un psychopathe. Nous n’étions pas fous ! On désirait seulement s’amuser un peu…

Celui qui venait d’apparaître aller devenir celui qui nous redonnerait notre honneur de combattant. Sa corpulence lui montrait une certaine carrure acceptable. De nos babines sortit nos dents encore blanches pour le coup, on l’observait intensément jusqu’à ce que tout ce dont on avait rêvé jusqu’à présent allait se réaliser cette nuit, on ne désirait plus jouer, il deviendra le cadavre de nos rêves, le même que celui de notre mère…

« Non merci, je passe mon tour. Je dois rentrer chez moi. Mais peut-être une autre fois ? »

Un peu plus, on s’approchait un peu plus de ce mâle qui commençait à s’en aller. On était beaucoup moins diplomate que notre frère, mais on toucherait à notre but, de toute manière, il n’avait pas le choix. Tel un prédateur traquant sa proie on avançait doucement. Nos amis de la nuit était tout aussi éveillé que nous. Il entendait chaque vibration de nos pas, esclave de mes pensées, ils arrivèrent les cinq en même temps pour encercler le mâle. Tous s’approchaient de lui sans, brouillant sa vision. Agile, on se plaça derrière notre invité du soir.

« Le désert tombe à pic ! »

Notre voix était rauque et la folie devenait bien plus visible qu’au commencement. On sourirait de toutes nos dents, gonflant le poitrail pour montrer notre puissance. On n’avait pas peur de souffrir, au contraire, c’était ce que l’on recherchait par-dessus tout ! Les chauves-souris virent se poser sur notre dos, attendant mes prochaines paroles. On était si proche qu’on aurait pu lui arracher la carotide en quelques secondes, mais on désirait faire durer le plaisir avant tout. La femelle était encore en vie, elle mourrait petit à petit dans de terribles souffrances. Ca nous amusait d’entendre ses cris qui étaient si mélodieux à notre oreille, bientôt ce mâle fera la même chose…

Cette chose insignifiante venait de s’élever dans les airs. Durant quelques instants tout ce qui se trouvait autour de nous venait de se mettre à voler pour redescendre brutalement sur le sol. Il devenait de plus en plus arrogant à notre égard, son sourire nous ouvrait davantage l’appétit, notre estomac désirait sentir son sang couler entre nos entrailles.

« Je suis peut-être pas un combattant hors-pair, mais ne crois pas pouvoir m'atteindre aussi facilement. Un jeu ? Très bien, jouons ensemble. Essaye de m'attraper pour voir. Mais attention à la chute, gamin. »

Eh bien, au moins celui-ci avait plus d’imagination que les autres, c’était le point positif dirions-nous. Il ne devait pas nous sous-estimer, tant qu’il serait en hauteur, il était en sécurité, au moment où il posera une patte sur le sol, la vie lui quittera immédiatement. Nous ne perdrons pas une seconde, mais avant cela, on devait le faire descendre en toute sécurité en espérant qu’il se fracasse le crâne.

« APPROCHE ! »

On était peut-être fou, mais pas complètement stupide, bien que mon frère fût un peu plus intelligent, même moi, je savais réfléchir un minimum. Déposant nos deux pattes avant contre le tronc humide, on tenta de secouer l’arbre, seulement, même si notre corps était bien plus développé, on avait aussi des limites et cela ne servirait à rien. Nous, canidé on était pas fait pour être au même endroit que les oiseaux. Il tomberait à un moment donné, mais fallait l’aider. On ramassa des branches suffisamment grosses, mais pas trop non plus pour lui lancer dessus. Les uns après les autres, on prenait de l’élan en tournant sur nous-même avec un morceau de bois dans la gueule, lâchant l’engin pour qu’il atterrisse sur le rouquin. On recommençait plusieurs la même chose, par moment, on le touchait, d’autre fois non, mais il ne tiendrait plus très longtemps sous le choc de chaque branche. Une chose était sûre, on ne s’ennuyait pas du tout et l’on pouvait tenir jusqu’au levé du soleil et à ce moment-là, s’il était toujours debout, ce serait l’autre moi qui continuerait. Une partie de ses entrailles devaient finir dans notre estomac, même si pour cela, on devait le traquer jusqu’au bout du monde et le dépecer à la vue des êtres qu’il aimait !

« Ne crie pas victoire, tu ne fais que rallonger de quelques minutes ton existence ! »

Bien qu’il fût fier, on ne se laissait pas abattre, au contraire ont aimé ce jeu qui existait nos papilles, il nous donnait juste de plus en plus d’idée de torture pour nos prochaines victimes, encore plus de sang et de désir de tuer tout ce qui viendrait à notre rencontre. Un rire sortit de notre gorge, un rire psychopathe.

Continue ainsi.

La petite chose devenait beaucoup trop arrogante. Des grognements sortaient de notre gueule, son attitude devait de plus en plus déplacer. La folie ne cessait d’augmenter dans notre tête. La mort, c’était la seule chose que l’on désirait, sentir la vie s’éclipser de nos proies. Arracher chaque morceau de chair de leur corps, briser chaque membre, les laissant pendre dans le vide maintenu par quelques lambeaux de nerf. Voir leur espoir s’évanouir en quelques secondes. Entendre leur hurlement de douleur hanter nos esprits, une symphonie de bonheur au creux de nos oreilles. Et tout ceci n’était rien, notre folie n’avait pas encore atteint son point critique, nous étions gentils pour le moment, et si ce misérable voulait avoir une chance de voir le soleil se lever, il devait cesser de nous chercher des ennuis.

Ses paroles ressemblaient à ceux des gamins, une confiance beaucoup trop grande à notre goût. Mais cela nous plaisait, plus quelqu’un était confiant, plus l’horreur apparaissait vite quand ils découvraient qui nous étions réellement. Mais cela n’est jamais arrivé encore, être nous-même réellement. On retourna vers notre proie, la femelle respirait encore, son souffle était plus faible, mais elle vivait encore. Nos amis nocturnes étaient toujours accrochés sur notre corps. Notre patte se posa sur les côtes brisées de la femelle. Les canidés comme notre invité était des lupins remplis de sentiment. Ils ne peuvent s’empêcher de venir secourir leurs congénères, sauver chaque être vivant. Ce que l’on faisait subir aux autres les répugnait, au point qu’ils deviennent comme nous et cela les traumatises. Nos griffes entrèrent dans le corps de la pauvre bête, délicatement, comme si on faisait une léchouille à un nouveau-né. La douleur se faisait ressentir, le corps du mammifère tremblait, des couinements embellissaient le clair de lune. Ouvrant le corps de la femelle, un sourire de satisfaction naissait sur notre visage. L’excitation nous faisait perdre nos moyens et l’on jeta notre gueule sur le flanc de la chevrette. Plantant nos crocs dans sa chair, engloutissant son sang. Il coulait dans notre gorge, comme si l’on s’abreuvait de l’eau de source. Elle hurla de tous ses poumons, on arracha un morceau de son corps. Dans un dernier souffle, sa voix s’échappa pour rejoindre ces ancêtres. L’élixir divin coulait à flots sur l’herbe humide. On pouvait sentir le regard du roux sur nous. D’un œil, on l’observait, un sourire en coin. Bien qu’il eût la capacité, sauter de branche ne branche, les loups comme lui était facile à comprendre. Mes amis de la nuit s’envolèrent dans les cieux, disparaissant de la vue de l’invité. Elles se retrouvèrent derrière lui sans bruit, arrachant des touffes de poils, tentant par tous les moyens possibles de le faire descendre de sa branche. On ne bougeait pas, il finirait bien par venir vers nous…

Le petit asticot commençait à nous chauffer le poil… Il ferait un excellent dîner après celui que l’on venait de tuer. On souriait, les crocs ensanglantés. Le vent brassait différemment, on se retourna et aperçut le roux voler vers nous. Il nous toucha le flanc, tombant par terre à cause de notre perte d’équilibre.

« C'était bien tenté mon ami. Mais je suis toujours debout. »

Sa voix nous infectait les oreilles, on se releva, plus malveillant que jamais. Laissant notre bave couler sur nos pattes, on avançait doucement vers l’invité du soir. Ses petits tours ne fonctionneront plus, s’il faut on lui arrachera la tête, mais ce sera beaucoup moins drôle. Notre regarde devenait plus profond qu’avant, laissant toutes nos pensées illuminer nos pupilles de nos intention obscurs.

« Tu ne le seras plus quand on t’aura arraché les pattes ! »

Un rire diabolique sortit de notre gorge, les corbeaux cachaient dans les arbres s’envolèrent dans les cieux, fondant la douce lumière de la lune. Sans attendre une seconde de plus, on sauta sur le museau de notre invité, arrachant un petit morceau de chair entre l’œil et la mâchoire. On avala le morceau de peau qui venait de s’arrachait, se délectant de cette douce sensation dans notre gueule. Un sourire satisfait se dessinait, on en désirait encore et encore, jusqu’à le réduire en miette.

« Tu me rappel le goût qu’avait notre mère la nuit on, je l’ai retrouvé, elle était douce et délicieuse, comme ta chair ! »

On lécha nos babines qui était encore pleine de sang de notre gibier jusqu’à qu’il ni ait plus aucune goûte de sang. Montrant nos crocs, on grognait contre le petit asticot. Prêt à lui transpercer le ventre et à lui broyer les intestins.

Il attrapa notre patte arrière, nous tirant avec férocité. Il secoua sa tête de droite à gauche, notre corps perdit son équilibre et se laissa tomber au sol. On devait se dégager de son emprise, nous aussi, on désirait jouer, sentir la douleur et vivre le moment présent. De l’autre patte, on lui donna un coup dans l’œil pour que sa mâchoire s’ouvre et qu’on récupère notre patte ensanglanté.

On se releva comme si rien ne, c’était passé, prenant appui de façon normale sur notre patte qui était devenu un os a rongé durant quelques secondes. La douleur traversait notre, corps, on aimait tellement cette sensation, sentir les picotements agréables parcourir nos membres. On marcha comme si tout était normal, le sang glissant le long de nos poils, on fit de nouveau face au mâle roux. Notre sourire habituel sur les babines. On chercher à le provoquer, qu’il devienne autre chose que ce stupide canidé qui écoutait bêtement les consigne. On voulait que son véritable instinct face surface, qu’il devienne autre chose que cette chose sans amusement. On en voulait plus, ressentir davantage de douleur, ressentir la vie !

N’était-ce pas pour cette raison que l’on vivait ? Vivre le moment présent avant qu’il ne devienne poussière. N’était-ce pas pour cette raison qu’elle nous avait abandonné ? Parce qu’on devait lui arracher chaque organe de son corps et les dévorer. La douleur traversait notre, corps, on aimait tellement cette sensation, sentir les picotements agréables parcourir nos membres. Jouer, encore et jusqu'à notre mort, nous étions rien, aucune famille, aucun ami, on n’était pas fait pour être esclave de la gentillesse. Répandre le sang sur la terre, nourrir les ténèbres d’un éclair rougeâtre. Vivre jusqu’à notre dernier souffle.