Mes pattes s'enfoncent à peine dans le sol meuble. La pluie commence d'ailleurs à tomber autour de nous. De nombreuses gouttes viennent s'écraser sur le plumage noir de mon frère. Il se fait mouiller par le temps pluvieux. Je l'observe quelques instants sans même m'arrêter. Je continue à marcher tout en observant mon frère de mes yeux pales. Lui aussi pose son regard dans le mien pour m'offrir un regard rieur et affectueux. Je souris et secoue la tête pour revenir sur le chemin que je trace moi-même. Je passe entre les quelques arbres qui sont posés là, plantés dans le sol meuble. Comme par hasard on dirait. Je n'aime pas que hasard, mais je ne peux pas faire comme si il n'existait pas.

Je finis par me déplacer vers la droite sans vraiment de logique. Si, esquiver un arbre assez massif. Et qu'est-ce qu'il y a derrière cet arbre ? Une biche et son faon. Je m'aplatis contre le sol pour ne pas me faire remarquer. D'un regard, j'indique à Aven d'attaquer le faon tandis que je m'occupe de la biche. Je bondis sans prévenir, prenant la biche par surprise. Je grimpe rapidement sur le dos de la biche pour venir lui enfoncer violemment dans le corps de cet être herbivore. Je sens le sang couler le long de mes griffes alors que je les retire pour les renfoncer plus vivement. Je rajoute mes crocs vers la nuque de l'animal, finissant de retirer la vie de la pauvre bête. Je la vois qui s'effondre alors que je saute de côté pour voir ce qu'Aven fait. Il finit de planter son bec dans les yeux du pauvre petit faon qui crie sa douleur. Mais sa mère ne peut le sauver. Aven finit de le tuer proprement avant de croasser de contentement.

Je reviens sur ce territoire quelques jours plus tard. Trois, je crois. Je me souviens de mes deux dernières proies, de belle taille d'ailleurs. Un rictus s'élève en pensant à ces deux animaux que j'ai réussi à tuer. Je suis sadique je crois, mais je n'y suis pour rien. Les loups mangent de la viande, donc il est normal que je tue des animaux, il faut bien que je mange ! Nous ne pouvons pas manger des plantes, c'est impossible, donc je mange de la viande comme tous les autres de mon espèce.

Un grognement me parvient. je me tourne dans cette directeur pour voir un chat sauvage me feuler dessus. Oh, une proie juste pendant qu'on en parle ! Je souris encore plus. Cet animal pense qu'il peut me tuer avec cette toute petite taille ? Laissez moi rire. Je le tue très rapidement, sans même être peinée.

Je vais essayer de trouver une autre proie, ou deux, on verra sur ce qu'on tombe. On prendra ce qui veut se faire prendre, et tout devrait bien aller. Un rictus éclate ma mâchoire. Je suis une bonne chasseuse, l'une des meilleures de la meute alors que je ne suis pas une chasseuse dans la hiérarchie de la meute. Je suis une espionne qui se débrouille mieux qu'un chasseur, je crois que c'est vraiment étrange. Mais bon, on ne va pas s'en plaindre. Mon rictus s'agrandit à cette pensée. Je suis douée, et je ne vais pas m'en plaindre. De plus la chasse me permet d'être seule, et c'est si bon. Je ne veux pas de la présence des autres, ils sont trop stupides pour me permettre de vivre normalement.

Mon regard se pose sur un troupeau qui avance lentement non loin de là. A croire qu'il ne se doute pas de ma présence sur ces lieux. Un troupeau de moutons sauvages, comme il y en a de temps en temps ici. J'observe longuement les animaux qui y sont présents. Des jeune,s beaucoup de jeunes. Mais je vois surtout la maman et son agneau au bout du troupeau, qui avance plus lentement, si bien qu'ils s'en détachent. Je m'approche d'eux et demande à Aven de commencer la chasse. Il fond sur sa proie pour l'achever rapidement tandis que je fais de même avec la mère.

Je me souviens de comment j'ai galérer à ramener toutes les proies au camp. Je me souviens que j'ai du en trainer la plupart. En même temps qu'elle idée de chasser plusieurs proies en même temps ? Faut être un peu idiot pour le faire, il faut croire que c'est dans mes cordes. Je ne cherche pas à réfléchir, à croire que tout ce qui m'importe c'est de ramener le plus de proie possible pour la meute. Ce n'est pas mon boulot pourtant, et on le sait parfaitement Aven et moi. Pourtant, nous adorons la chasse. Nous pouvons faire saigner sans crainte. Nous pouvons faire du mal sans avoir peur des représailles. Puisqu'il n'y en aura pas. La chasse c'est nous faire vivre. On ne nous punira pas de faire du mal aux animaux que l'ont mange.

J'entends une proie. Non il y a trop de bruit pour qu'elle soit toute seule. Deux. Il y a deux proies et je vais les tuer et les ramener dans le camp comme je sais si bien le faire. Je m'approche. Les proies sont petites aux bruits qu'elles font. pas plus grosses qu'un faon. Normalement. Je m'approche encore. Aven vole. Juste au dessus de moi. Il s'élance. Vers la proie. Il l'attrape. Mais elle fuit. Elle se débat et lui échappe. Je vois l'autre proie. Elle observe. Avant de fuir. Avant de nous échapper comme nous sommes si doués. Je vois le regard d'Aven me signifier qu'il est vraiment désolé. Je lui pardonne rapidement, comme d'habitude avant de retourner à mes affaires. Chercher une autre proie dans les environs devrait être facile.

Enfin je l'espère parce que ce n'ets pas comme si j'aimais poursuivre des proies jusqu'à ce qu'elles soient épuisées. Je n'aime pas leur courir après. No pas parce que je n'ai pas d'endurance, loin de là, mais parce que c'est vraiment long et je n'aime pas ce qui ne va pas vite. C'est pour cette raison que je prends très souvent les animaux en embuscade derrière un buisson ou quelque chose comme ça. C'est extrêmement pratique, et j'adore le faire. C'est jouissif presque. De voir la proie qui s'approche et de la voir tomber dans mon piège tout en sachant que sa seule porte de sortie est la mort. J'aime voir cette expression de défaite, j'adore ça.

Je continue à marcher. Je vais me cacher dans un buisson et attendre qu'une proie s'approche, je pense que c'est ce qu'il y a de mieux. Je suis patiente. Si j'ai bien une qualité, c'est la patience. J'adore attendre les proies et observer celles qui s'approchent lentement pour essayer de comprendre ce qu'est ce buisson et ce qui semble se cacher juste derrière. Elles ne s'attendent pas au fait que leur mort est ce qui est caché. Elles ne savent rien. Les animaux que nous chassons ne sont pas ceux qui ont la plus grande reflexion du monde. Ils ne sont pas du tout intelligents. Ils sont carrément idiots. Je me cache derrière un buisson alors même qu'une proie s'enfuit à tout allure. Oh non, elle était caché dans ce buisson la pauvre.