Ce matin maman est partie tôt, nous laissant, Thetem, Yen et moi tout seuls dans la tanière. Mes frères ils veulent pas jouer, ils disent qu'ils sont fatigués, du coup, c'est nul, mais bon, moi alors je vais sortir. Oh ! pas sortir loin, juste de la tanière. J'aime pas sortir toute seule d'habitude, parce que c'est l'ennui, mais bon, j'ai pas mieux à faire, je suis pas fatiguée.

Du coup je me lève, et puis je m'étire, et puis je grogne un peu sous l'effort. Puis je manque de perdre l'équilibre mais j'arrive à le retrouver. Et puis bah du coup je sors. Mes petites pattes martèlent le sol, le vent fait bouffer ma fourrure, ma fourrure toute noire, encore ce duvet des bébés. Mais un jour, j'aurais un pelage tout doux comme maman ! Et aussi soyeux que celui de Nana et Lava. Et surtout il sera encore plus noir que maintenant, noir comme celui de papa ! Mais que quand je serai grande, parce que là, tu vois, je suis petite encore.

Je viens à peine d'être dehors que je rentre de ce gros tas de fourrure qui était là. Enfin non, je crois que le loup il était pas là, immobile, il devait bouger, mais j'y ai pas fait attention, comme je ne fais pas attention à pleins de trucs. Je tombe à la renverse -vraiment cette fois- et me retrouve le nez dans la poussière. Je lève les yeux, le bide toujours à terre. Je rencontre le regard vert de Thalia.

- Oh ! Salut !

Mon expression surprise fait peu à peu place à un grande sourire tandis que je me remets sur patte, pelage ébouriffé. Thalia, c'est cette louve blanche qui est devant moi. Grande grande louve blanche, je dois me dévisser le cou pour la voir, mais bon, c'est plutôt moi qui suis toute toute petite. Thalia, c'est ma tata, la soeur de papa, mais la connais pas bien parce que maman elle veut pas beaucoup qu'on sorte, et du coup on voit pas beaucoup de monde.