Je sais qu'elle est présente, elle l'est tout le temps depuis que le monde s'est ouvert d'une différente manière. Elle peut tout écouter, tout ce que je peux vivre et penser. Plus rien ne peut lui échapper, la barrière qui me protégeait s'est effondrée alors que j'évolue. Elle est juste silencieuse en ce moment, choisissant de ne pas se montrer. En vérité, elle se fait plus silencieuse qu'avant, à croire que cette nouveauté la déstabilise ou qu'elle lui a fait ouvrir les yeux. Je ne sais pas comment elle réfléchie. Elle est hors du commun, je ne peux rien savoir d'elle. Je dois me contenter de vivre ma vie sans réussir à prédire ce qu'elle pourrait faire ou comment elle pourrait réagir. Elle pourrait se mettre à parler maintenant tout comme ne pas l'ouvrir aujourd'hui. Depuis plusieurs jours, elle n'a pas ouvert la gueule. Elle reste silencieuse alors qu'elle était si bavarde avant. Pourtant, je sais qu'elle est là, à écouter tout ce qui peut bien se passer dans ma tête.

C'est là que je la sens. La proie qui devrait pouvoir faire mon diner ce soir. Depuis quelques jours, je n'ai pas chassé, et je crois que ma réserve est totalement vide. Je crois que je n'ai plus rien, plus que des carcasses qui trainent par ci par là sans avoir encore eu le temps de se décomposer totalement. Je les cache la plupart du temps sous la terre ou les feuilles quand celles-ci viennent à tomber. mais là, la terre est encore bien trop froide pour que je puisse faire quoi que ce soit. De plus, la saison des feuilles est passée depuis bien longtemps, il n'y a plus aucune feuille pour tapisser le sol marron.

Je me mets à suivre le son pour me trouver face à face avec un sanglier. Celui ci est plus gros que le dernier que j'ai vu, mais ça ne devrait pas être un problème à tuer et à manger. Il suffit de mordre au bon endroit pour qu'il se vide de son sang et que je puisse lui faire perde la vie sans trop de mal. Sauf que celui là a senti ce que je veux faire et fuit sans me laisser le temps de mettre mon plan à exécution. Je dois alors me terrer dans le silence en grommellent.

J'ai envie de gronder sur Azazel, je sais qu'elle aurait pu m'aider et l'arrêter. Sauf qu'elle ne contrôle plus mon pouvoir. Je n'en suis plus que le seul contrôle. Je l'avais oublié, encore. Je n'ai pas du tout les reflexes, en fait, il faudrait que je m'entraine sur des arbres. Des fois, elle m'aide… En fait, je pense qu'elle pourrait controler la main, ou au moins la faire apparaitre. Tu es sur qu'elle a fait en sorte que tu aies peur, que tu sentes que tu es la cible de ta proie. Tu grondes à nouveau en observant les alentours. manque plus qu'à retrouver une nouvelle proie que tu attraperas cette fois-ci. Tu te le promets, étant donné que tu veux prendre ta vengeance sur ta vie. Tu avances alors en gardant un rictus sur tes lèvres. Tu vas avoir une proie, tu la tueras sans aucune pitié, tout comme tu détruis tes victimes. Je grogne. Cette voix est la mienne, mais je la trouve encore plus énervante que peut l'être Azazel. Je ne voulais pas ue ma conscience se mette à me faire la morale, ce n'est pas le but. Même si elle dit la vérité, autant qu'elle se taise pour de bon.

C'st là que je vois une proie que je cherchais. Un lièvre au pelage aussi blanc que les quelques morceaux de neige que je peux voir. Il est d'ailleurs posé dessus, à essayer de se fondre avec cette blancheur immaculée. Mais il n'y parvient pas, sinon je ne l'aurai pas vu. Or, je l'ai dans ma ligne de mire, et je vais le tuer. Je m'approche donc d'un pas lent avant de bondir brusquement sur lui, ne lui laissant pas le temps de bondir pour fuir. Je lui enfonce mes crocs dans le cou pour lui briser la nuque sans plus d'état d'ame.

Le gout du sang de ma proie se balade sur mes lèvres et gicle dans ma gorge. Je l'avale rapidement, me délectant de son gout assez prononcé, me montrant ce qui m'attend dans pas très longtemps, ce soir quand j'aurai faim, ce lièvre finira dans mon estomac, il me servira de repas quand la faim me tiraillera le ventre, comme elle le fait depuis plusieurs jours déjà. Avec le froid qui est tombé sur le territoire, je n'ai pas eu la foi de chasser plus tôt. J'aurai peut être du, au vu de la faim qui me demande, mais je ne regrette pas. Je n'en suis pas mort, c'ets l'essentiel. En revanche, si la faim m'avait emporté avec le froid, je m'en serai voulu toute ma vie. Je le sais, je le sais parfaitement. Mais là, je n'ai pas à regretter ce qu'il s'est passé dans ma vie. Je suis en vie, et je chasse les proies que je n'ai pas pu prendre avant. Alors je lache le lapin et creuse un trou pour le recouvrir de neige. Elle devrait cacher son odeur, même si le lieu gardera les traces de sang tant que l'eau n'a pas emporté avec elle cette rougeur grandissante.