D'un chemin inconnu || Corpus Deal

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D'un chemin inconnu

Le soir tombe. Maman dort, tout comme mes soeurs. La courbe délicate du dos de Xilven vient doucement troubler les battements de mon palpitant et je me détourne avant de ne pouvoir m'empêcher de creuser un trou dans le sien. Le froid du désert me heurte dès la sortie de la tanière. La chaleur des corps de ma famille manque au mien. Mon pelage se bouffe et je frissonne, mais mon sang m'empêcher de trop geler -ce qui est une bonne chose.

Mes pattes s'enfoncent dans le sable. Si à la surface ce dernier est comme de glace -enfin, je suppose, je n'ai jamais vu de glace-, en profondeur, il a gardé du chaud de la journée. Les grains glissent entre mes griffes, c'est amusant. La lune dans le ciel monte doucement. D'après Xilven, cette nuit sera d'une lune de sang. Oui, peut-être. Maman a ajouté que c'était parce que l'objet sera rougâtre, mais je ne peux pas confirmer, je ne vois pas les couleurs, moi. Alors cette nuit, je ne vois qu'une lune légèrement plus sombre que d'habitude. Par contre, elle est plus grosse.

Je marche un temps. Le paysage change peu. Tant mieux. Je sais me repérer dans le désert. Tout ce que je sais du reste, c'est que le monde n'est pas que le désert. Qu'il y a des lieux avec plein de loups. Et des forêts un peu comme l'oasis, mais pas ça non plus.

J'avance ainsi sous les étoiles. L'air pique, fait pleurer mes yeux trop fragiles. La peine me renforce. Je la goûte avec bonheur. Je ferme un instant les paupières et, quand je les ouvre à nouveau, une silhouette se dessine au dessus de moi. Enfin, elle se dessine au sommet de la dune que j'escalade. Donc techniquement pas vraiment au-dessus de moi. Bref.

J'avance vers cet inconnu, et lui avance vers moi.

C. DEAL&
NARAKA

D'UN CHEMIN INCONNU

L’herbe se teint de rouge tandis qu’un dernier soupir naquit dans la bouche du cervidé. Un coup de croc et un gémissement. Deux yeux jaunes sortir des entrailles de la bête alors qu’une langue lape le sol. Il a faim. Le monstre a toujours eu faim, en réalité. Mais a-t-il réellement été déjà loup, un jour ? Je n’en suis pas certaine. Il est né monstre, tout le monde le pense. Tout le monde a toujours pensé qu’il n’avait jamais été loup, n’avait jamais porté une âme au sein de son corps. Qui peut avoir une âme alors qu’il tue un être sans véritable envie de se nourrir ? Qui peut avoir une âme alors qu’il fait souffrir un être sans se poser de questions ? Qui peut avoir une âme alors qu’il rigole de la Mort d’autrui ? Personne en réalité. Pas même lui. Lui était convaincu de n’être que l’objet de la Mort, que la main d’un Dieu quelconque.
Un dernier craquement, une dernière lèche sur ses babines et il se releva du cadavre. Il marcha autour. Il inspecta une dernière fois et secoua la tête, satisfait. Pour une fois, il avait mangé à sa faim, pour une fois c’était le loup et non la bête qui s’était exécuté. Plus rien ne restait de ce faon. Plus rien à part peut-être la tête non attaquée, ainsi que deux de ses pattes. Finalement, l’ombre brune secoua la tête et se recula quelques instants. Un rot sortit de sa gorge tandis qu’il inspectait autour de lui. Rien, absolument rien ne trônait autour de lui pour pouvoir se reposer, ou même se nettoyer. Soudain, une idée lui vint en tête. Un coup de langue sur son jabot, sur ses pattes avant et finit par se mettre en marche : il n’avait plus rien à faire ici, dorénavant. De toute façon, la marche faisait digérer n’est-ce pas ? Même sa mère n’avait de cesse de lui répéter.
Subtilement, il leva le regard vers le ciel et remarqua que la Lune venait d’apparaître. Elle était pleine aujourd’hui. Sans doute pour cette raison qu’il s’était nourri : la Lune lui faisait souvent effet, c’était hallucinant. « Tu devrais la laisser te pénétrer, te dompter ... » Le murmure revint. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas entendu ces voix, elles lui avaient manqué. Un petit sourire naquit sur ses lèvres, tandis qu’il continuait de marcher. Un bâillement apparut et il ferma les yeux. Il avait besoin de dormir, de digérer en dormant. Alors, il posa son popotin sur le sol et observa autour de lui. Il lui fallait un endroit simple, net mais aussi un endroit assez élevé pour pouvoir observer le monde. Soudain, un promontoire apparut et il hocha la tête. Ce serait là bas sans hésiter. Il courut, prit les sentiers qui lui paraissait les plus sécurisés et se retrouva bientôt au sommet.
Soudain, une odeur se fit sentir. Une douce odeur de louveteau, mais surtout de louveteau femelle. Un sourire naquit sur les lèvres du monstre tandis qu’il tournait le dos vers l’odeur. Et là, il l’aperçut. Elle était là : fragile, mais tellement téméraire. Le Monstre avança vers elle, ce sourire cruel aux lèvres.
« Bien le bonjour ma mignonne ... » dit-il, taquin.

Pando

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D'un chemin inconnu

Il est rigolo, l'inconnu. Au senti de l'odeur, c'est un mâle, plus vieux que moi. Et il s'approche de moi si confiant, tout sourire, que c'en est drôle. Ça me donne envie de glisser mes griffes entre les poils de son flanc pour voir quelle quantité de sang il peut contenir.

- Bien le bonjour ma mignonne ...

Non, il est pas rigolo en fait. Et je n'ai plus envie de glisser mes griffes, mais plutôt de les planter, lentement, et fort, jusqu'à ce que son sang gicle sur mon pelage sombre. Moi ? Une fille !? Heurk. Je m'arrête, plisse le nez, dégoûté. Il va m'entendre le gars. Il va me sentir surtout, quand je lui aurai fait la peau. Je penche la tête sur le côté et l'observe.

Il est rigolo en fait. Parce qu'il vient de me donner un raison justifiée de l'attaquer. Et de le torturer. Torturer est en prime, mais c'est pas grave, à la fin, il sera mort dans tous les cas. Moi ?! Une fille !

Je lui réponds, avec une voix calme, un peu grave, qui commence déjà à rouler. Je suis fier de mon ton, toujours ferme et assuré :

- T'es drôle toi. J'hésite, pourtant. Champignons ou odorat inexistant ?

Je me mords la lèvre en réfléchissant.

- A moins que tu n'es essayé de sentir mon odeur, et que tu aies isolé l'odeur de ma soeur. Et si tu te demandes, oui, elle s'est une femelle. Mais moi, je suis un mâle.

Je penche lentement la tête sur le côté, l'étudiant. De quel côté faudrait-il l'attaquer ? Quel côté serait le plus fructueux ? Hum... Je ne sais pas...

- J'ai envie de vérifier ton sexe dans ton sang. Mais en même temps, tu ne peux être qu'une minette. Seules les femelles peuvent autant se tromper. Sauf Mère et Xilven, même si elles me restent inférieures... Oui... une mignonne petite minette...

J'espère que ça l'énervera. Je sais, bien évidemment, que le mâle devant moi, et bah c'est un mâle, mais c'est drôle de le voir monter en régime quand moi je reste calme. Je suis en total contrôle. J'aime ça.

- D'ailleurs, te serais tu perdue, pauvre chou ? Ce n'est vraiment pas un coin cool pour se perdre, voudrais-tu que je t'aide à trouver ton chemin ? Oh, oui, tiens, je vais le faire, ce ne serait pas galant de te laisser toute seule, seule dans cette immensité...

C. DEAL&
NARAKA

D'UN CHEMIN INCONNU

Mais quel abruti. Mais quel abruti, nom de dieu ! Comment a-t-il pu si facilement et surtout si stupidement se tromper de sexe ? Lui qui pourtant se vante d’avoir un bon odorat, le meilleur odorat qui plus est sur cet endroit. Voilà qu’il se trompe de sexe en ne sentant l’odeur du jeune loup. Il avait presque envie de se frapper la tête contre un mur, mais il ne le fera pas, il fallait qu’il garde une certaine contenance voyons. Il fallait qu’il reste maître de lui-même, qu’il essaie de rester celui qu’il a toujours été. C’est-à-dire un monstre. Il ne s’était jamais trompé, au grand jamais et voilà que ça arrivait. Subtilement, il se mordit la joue intérieure avec un croc pour tenter de se calmer. Mais bien évidemment, le jeune loup n’arrangea rien à la chose : il se moquait ouvertement du plus vieux. S’il avait envie de l’égorger sur place ? Bien évidemment. S’il avait envie de le voir agoniser devant ses yeux ? Oh tellement. Mais surtout, il avait envie de lui montrer ce qu’était le respect d’autrui, le respect des anciens. Bon d’accord, Corpus n’avait aucun respect envers les autres bien évidemment, mais ce n’est pas pour autant que les autres ne devaient en avoir pour lui, hein. Fais ce que je dis, pas ce que je fais comme on dit.
« Simplement ton physique. » répondit-il avec un sourire moqueur. « Tu es tellement fin qu’on dirait une gamine. Tu devrais manger plus, on croirait un squelette. »
Ouais, on est d’accord, c’est l’hôpital qui se fout de la charité, mais bon que voulez-vous ? Quand on a pas de répartie, on fait avec ce qu’on a, hein. La moquerie était présente dans la voix du loupiot et Deal détestait cela. Il avait l’impression de voir son reflet, de se revoir étant jeune et ça, c’était ce qu’il détestait le plus au point. Il tentait de garder tout en lui, d’être calme mais c’était compliqué, il fallait bien l’avouer. Il voulait l’énerver ? Il finirait par y arriver. Mais un sourire trônait sur les lèvres du monstre. Car il savait, il savait parfaitement que si le jeune le touchait, il mourrait. Et ça c’était le pied total. Réellement. Tu me bouffes, tu meurs, alors viens.
« Perdu ? Oh non. Je ne faisais que suivre ton odeur de jeune pucelle. Apparemment ta libido est tellement énorme qu’on te suit jusque dans la forêt. » dit-il en rigolant.
Tu veux jouer ? On va jouer mon chéri que disaient ses prunelles plongées dans celles du plus jeune. Plus le temps passait, plus il avait envie de lui briser les os un à un. Plus les minutes passaient, plus il avait envie de le voir agoniser comme le cerf qu’il avait tué auparavant. Mais non, il avait une toute autre mission, alors il devait faire autrement. Il devait se calmer, rester maître de lui-même et prouver que l’âge fait tout. Prouver qu’à cinq ans, on est bien plus intelligent qu’un gamin comme celui-ci.

Pando

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D'un chemin inconnu

Il cherche à justifier son erreur. Trop tard, il a déjà prouvé qu'il était un moins que rien.

- Simplement ton physique. Tu es tellement fin qu’on dirait une gamine. Tu devrais manger plus, on croirait un squelette.

Je coule un regard vers mes flancs. Trop drôle. J'ai un pelage fourni, et une carrure intéressante. C'est lui qui est tout maigrichon. Moi, je suis bien nourri, j'ai l'habitude de chasser dans le désert puisque j'y suis né, mais lui... Lui doit sûrement être en manque de viande.

Son petit sourire moqueur laisse voir des dents que je me ferai un plaisir d'éclater. Dommage, les dents, c'est un peu dur. Mais après tout, un coup de patte dans ses crocs seraient bénéfique... Mal aux crocs pour lui et avec un peu de chance, une de ses dents aura percé la peau de mon coussinet, exposant sa bouche à mon sang, ce sang si acide, qui brûle et ronge la chair... Oui, ça serait rigolo de le voir se tordre sur le sol, la gueule pleine de mon sang bouillant.

- Perdu ? Oh non. Je ne faisais que suivre ton odeur de jeune pucelle. Apparemment ta libido est tellement énorme qu’on te suit jusque dans la forêt.

Je laisse échapper un petit pouffement. Posant mon derrière dans le sable chaud, ignorant la morsure du soleil sur mon crâne, je penche la tête sur le côté, un grand sourire aux lèvres.

- Libido ? Oh, mais mon pauvre chou, fallait me le dire que tu voulais te faire dominer.

Quoi, c'est lui qui a commencé ! Il a dit qu'il avait suivi ma libido, pauvre bête, donc il veut en profiter. Fin c'est un mensonge de sa part, le truc autour de la libido, mais après tout, pourquoi ne pas en profiter ? Après tout, je ne me suis jamais imposé à un mâle. C'est peut-être amusant.

C. DEAL&
NARAKA

D'UN CHEMIN INCONNU

« Libido ? Oh mon pauvre chou, fallait me le dire que tu voulais te faire dominer. »
Un sourire, une moquerie et la haine naissait encore plus dans l’esprit du petit brun. Petit par sa taille et non son âge évidemment. En fait, plus les secondes passaient, plus il avait l’impression de se revoir étant jeune. Il avait l’impression que ce louveteau lui ressemblait comme deux gouttes d’eau et c’est sans doute pour cette raison qu’il le détestait à ce point-là. Bien sûr, il y avait certains loups qui acceptaient cette situation, qui appréciaient particulièrement qu’on leur ressemble, pour pouvoir offrir leur savoir, pour pouvoir faire en sorte de les aider à leur éducation. Mais lui, c’était complètement différent. Lui, il ne supportait pas cela. Il détestait qu’on lui ressemble. De une, car il voulait rester le seul loup original sur cette île, et de deux car il se considérait véritablement extraordinaire. Oh ne prenez pas ce mot comme d’habitude, bien au contraire. Pensez seulement qu’il l’est car il est unique, car il est Corpus. Et qu’un Corpus, il n’y en a qu’un selon lui. Finalement, le brun eut un soupir et posa son regard sur le plus jeune. Un petit con.
« Me faire dominer par un corniaud comme toi ? » Il eut un petit sourire. « Laisse-moi rire. Tu ne mérites pas mon fessier, crois-moi. » Il eut un rire.
Il était là, plié en deux tant la phrase du jeune le faisait rire. Il croyait sincèrement pouvoir le dominer, pouvoir essayer le mâle avec lui ? Quelle bonne blague. Pas qu’il soit contre cette nature, contre cette orientation, mais ce louveteau n’avait aucun droit. Bien sûr, il était déjà adulte et de telles expériences ne seraient que superflues selon lui, mais il n’était pas contre. Il en avait essayé des louves, il était passée au dessus de jolies et moches femelles, mais les mâles … Peut-être que c’était plus intéressant et surtout plus étroit. A cette pensée, son rire augmenta. Il ne pouvait plus s’arrêter. Non sincèrement, ce louveteau le faisait rire. Il se pensait intelligent, malicieux et surtout menaçant ? S’il savait. Corpus en avait presque envie de le bousculer, de le manipuler pour qu’il morde mais non, ce serait moins drôle. Ce serait moins drôle de voir ce louveteau se tordre de douleur, avoir sa gorge qui gonfle et ses yeux qui pleurent. Finalement, l’aîné inspira un grand coup, ferma les yeux et secoua sa tête pour faire voler ses larmes de rire. Là, il finit par rouvrir les yeux et les poser sur Naraka.
« Sincèrement, t’es mignon mais pas à mon goût tu m’excuseras. » finit-il par avouer.
Là, il fit un pas en avant, contourna le noir et le bouscula. Il allait partir, c’était une bonne idée n’est-ce pas ? Alors, il lui tourna le dos et commença à partir, les larmes de rire continuant de couler.

Pando

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D'un chemin inconnu

Il a un sourire.

- Me faire dominer par un corniaud comme toi ? Laisse-moi rire. Tu ne mérites pas mon fessier, crois-moi.

Et de là part un grand éclat de rire, un éclat dément, au bord de la folie. Et ce grand échalas, plié en deux devant la hauteur de sa propre blague. Pathétique, franchement. Je secoue la tête de dégoût. Il ne sait donc pas que rire aussi fort prend énormément d'oxygène ? Et que donc ça affaiblit ? Peut-être me croit-il inoffensif. Un sourire vient orner mes lèvres. Non, je ne suis pas inoffensif. Le squelette noir relève la tête, la secoue et de petites larmes salées viennent heurter mon pelage. Je fronce le nez. Pouah, il est dégoûtant ce gars.

- Sincèrement, t’es mignon mais pas à mon goût tu m’excuseras.

Alors il se lève, avance vers moi et me bouscule. Au passage, j'ai le temps de remarquer les petites perles qui restent aux coins de ses yeux. Puis mon corps passe en mode fils de Nilaya. Mes muscles se tendent, mes crocs filent vers sa gorge et s'y enfonce. Un torsion, passant de mes épaules vers mon cou, le retourne et je me retrouve au-dessus de lui, dents toujours plantées, griffes de chaque côté de ses flancs. Il fait moins le malin d'un coup. Je soulève sa tête en levant la mienne, exerçant une forte tension sur la fragile peau du cou, puisque d'un coup tout le poids de son haut du corps se retrouve sur ces quelques centimètres cube de peau et de chair. Je sens les fibres lentement se tendre, s'allonger, certaines jusqu'à la limite de la rupture. Puis je le lâche totalement. D'un geste fluide, j'enfonce mes crocs dans ma propre épaule. Je savoure la douleur mais n'en profite pas. Ce n'est pas le moment. Je lève doucement ma patte blessée au-dessus de son visage. Les gouttes de sang tombant lui brûlent les poils, la peau. Beurk, l'odeur de la chair blessée et chaude de crépitement. Je laisse encore quelques filets du liquide noir glisser de mon corps vers le sien, puis j'abaisse la patte, oblige l'inconnu à me regarder et souris.

- Si quelqu'un te demande, ma mignonne, dis que c'est Naraka, fils de Nilaya, qui t'a infligé ça.

Là-dessus, je lui lèche la joue, savourant le goût de mon sang mélangé à celui, plus amer, du sien. Puis je me lève, me retourne, et reprends mon chemin.

Le membre 'Naraka' a effectué l'action suivante : Allégeance au Rakuen

#1 'Dé de Combat' :
D'un chemin inconnu || Corpus Deal W9bv

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#2 'Dé de Pouvoir' :
D'un chemin inconnu || Corpus Deal Mj5z

I've dug two graves for us, my dear

Ce jeune loup était vraiment tout ce qu’il pouvait exécrer au plus haut point. De une, car il lui ressemblait énormément. Son comportement lui faisait penser à lui étant petit. Il défiait tout et tout le monde. Il se pensait plus fort que la moyenne, alors qu’il était le plus faible de la portée. Il s’imaginait invulnérable, ayant le monde à ses pieds, alors que tout le monde se riait de lui. En réalité, il ne se rendait pas véritablement compte qu’il n’était qu’une erreur de la nature, qu’un louveteau qu’on aurait jamais souhaité avoir. Bon, bien évidemment, au fil du temps, il avait fini par accepter sa nature, ainsi que sa façon de vivre. Mais il demeurait toujours le même. Il refusait d’être le faible. Il voulait être le maître du monde, le roi de cette île. C’est pour cette raison qu’il était heureux de cette maladie en lui. Il n’était qu’un cadeau empoisonné. Un loup qu’on mordait pour finalement mourir sous ses pattes. Un pantin entre les mains de la Mort, une marionnette qu’elle s’amusait à gigoter sous le nez des loups. Comme un pompon qu’on tente d’attraper. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il se riait de cette situation car il était maître de cette dernière.

Mais aujourd’hui était différent. Aujourd’hui, il avait trouvé plus grand et surtout plus agile que lui.
Comme si le maître avait été dépassé par l’élève. Elève qu’il ne connaissait pas et ne voulait pas connaître d’ailleurs. Aujourd’hui serait peut-être sa fin. Mais lorsque le loup noir l’attrapa à la gorge et le bloqua au sol, il ne ressentit aucune peur : pire encore, il avait toujours ce sourire condescendant au visage. Vas-y mords-moi chéri. Tu le regretteras bien un jour et moi j’en rirai. On pouvait lire cette phrase dans ses pupilles tandis qu’il fixait son bourreau. Soudain, une brûlure se fit sentir. Il se mordit alors la langue pour ne pas faire entendre de couinement, il était interdit qu’il montre une once de faiblesse. La brûlure continua mais il ne dit rien, continuant de fixer le jeune loup. Tu vas le regretter, réellement. Puis le loup noir lâcha sa prise et se décala. Mais avant cela, il avait lécher la joue du Monstre, qui plissa du museau. Il détestait ce contact. Il détestait qu’on lui montre de la pitié ainsi que du sarcasme. Personne ne devrait le faire, mise à part lui, selon lui. Finalement, il se releva difficilement, refusant encore une fois de montrer sa faiblesse. Son corps le montrait déjà bien assez pour lui en ce moment.

« Je te retrouverai et tu le regretteras, crois-moi. » dit-il en serrant les dents.

Corpus était un loup qui tenait ses promesses, alors oui, il le retrouverait et le tuerait. Mais pas en l’égorgeant comme Naraka a tenté de le faire, mais en le faisant souffrir comme il n’a jamais souffert. Il le provoquerait pour qu’il le morde de nouveau, pour qu’il lui défonce son corps et que son corps se venge en répandant la maladie dans son organisme. Il sentirait les pustules naître sur son corps, sa gorge se serrer, ses pattes flancher et finalement la fièvre l’emportera comme la plupart de ses victimes. Finalement, le loup gris regarda le noir s’en aller. Ceci fait, il accepta de dévoiler sa faiblesse et une larme roula sur sa joue. De haine, de rage et de douleur trop absorbée. Là, il tourna les talons, prit la marche et finalement s’en alla en courant, enfin en boitant tout simplement. Il fallait qu’il trouve un point d’eau, un lac pour calmer cette brûlure qui le prenait. Quel salaud. Il le tuerait, réellement. Lui et sa famille. Nilaya ? Il n’aurait jamais du lui dire le nom de sa mère. Elle serait sa première victime, il se le promettait.

nightgaunt

Sujet: Re: D'un chemin inconnu || Corpus Deal

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