Quelques bruits de sabots s'écrasant sur le sol retentissent non loin de moi. Un troupeau vu le nombre de claps. Peut être que je trouverai une proie assez chétive pour pouvoir l'emmener au camp. Je ne veux pas avoir à en trainer une trop grosse, c'est un coup à me briser les os du cou. Je ne veux pas mourrir, donc je vais tout faire normalement comme j'aurais du le faire dès le début.

Je laisse ma tête dépasser d'entre les feuilles pour avoir une pleine vue sur les différentes proies qui me font face. Un troupeau de chevreuils. La plupart doivent avoir mon age, mais je vois certain jeunes qui ne font pas attention à leur entourage. la proie parfaite. Je me dirige vers eux d'un pas lent. Pour les surprendre et ne pas les faire fuir. Sauf qu'un craquement horrible vient rompre le silence qui régnait dans les lieu, emportant avec lui le troupeau affolé.

Je n'aime pas lorsque des proies s'enfuient, mais je dois apprendre à travers les échecs. Surtout que je ne pouvais pas capturer ces proies, je le sais. Quelle idée de m'attaquer à un petit troupeau aussi ? Il y a toujours les sentinelles qui observent, comme dans une meute de loup. Notre organisation ne vient pas de nulles part faut croire. Elle est réfléchit, si bien que d'autres espèces utilisent cette même technique. Rien n'est fait par hasard dans la nature, je ne peux pas le nier. Tout est fait d'une certaine manière, avec une harmonie à en faire blanchir la plupart. Rien ne sera mieux que la Nature elle-même.

Quelques bruissements me parviennent. Le troupeau ne semble pas s'être enfuit bien loin, ils sont déjà de retour dans l'endroit plein d'herbe qu'ils avaient trouvés faut croire. A penser qu'ils ne pensent pas que je suis toujours présent sur les lieu par pur hasard. Je ne peux pas dire que les herbivores sont des êtres très intelligents. Leur cerveau ne doit pas être plus gros qu'une noix à cette allure. Je m'approche d'eux à une petite vitesse, de sorte à ce qu'ils ne m'entendent pas. Je ne referai pas la même erreur, je n'écraserai pas de branche sans faire attention. Un chevreuil plus jeune semble éloigné des autres. Un de ses amis est proche de lui, mais c'est le plus petit qui m'intéresse. Il est plus idiot, et ne se doute pas qu'un prédateur attend le bon moment pour lui sauter dessus et lui retirer la vie. Je m'aplatis contre le sol avant de bondir sur le jeune en même temps que son ami réagisse au quart de tour, envoyant des mottes de terre sur moi. Sauf que mon poids entraine le plus jeune au sol, me laissant le temps de l'achever comme il se doit.

Le troupeau est toujours dans la petite clairière trois jours plus tard. je l'observe quelques instants. Les plus jeunes sont cette fois-ci, protégés par es plus vieux, les mettant au centre du cercle qu'ils forment. Ils s'attendent à une nouvelle attaque depuis que j'ai tué l'un d'eux. Ils ne font pas la même erreur que la dernière à revenir l'air de rien sur ce territoire pourtant surveillé par le prédateur que je suis. Comme moi alors que je revenais de la chasse sans avoir de proie, imaginant que mon père allait me pardonner cette erreur. Les jeunes ne peuvent que comprendre lorsque ce qui arrive après et qui ne devait pas se passer selon eux se passe. C'est là que je me dis que nous devrions écouter ces pulsions qui nous répètent que tout peut se passer, même si cela nous semble tout bonnement improbable.

J'observe quelques secondes le troupeau avant de me lancer une troisième fois vers eux. Je vais peut être réussir à attraper l'un d'eux encore une fois qui sait ? Je m'approche de quelques pas avant de me lancer dans une course vers l'un de ceux proche de moi. Sauf que j'ai sousestimé leur vitesse. Ils me laisse planté là alors qu'ils quittent la clairière à toute allure pour rejoindre la sureté de la forêt.

Pestant quelques secondes, je me retourne pour aller dans la forêt en grognant. Je suis vraiment incompétent. Je ne sais pas pourquoi j'ai essayé alors que je savais parfaitement que je n'allais pas avoir de proie. Les chevreuils font rarement la même erreur, alors pourquoi ai-je espéré qu'ils ne soient pas aux aguets ? C'était vraiment irréfléchi.

Je passe entre deux arbres pour tendre l'oreille lorsque j'entends deux bruissements. Un animal est présent, et est franchement pas très loin de moi A deux ou trois pas je dirais. Il n'est pas loin, et semble avoir le même comportement irréfléchi que j'ai eu quelques secondes plus tôt. Sauf que lui, ça risque de lui retirer la vie, et non juste le repas qui peut être trouvé ailleurs. Je souris doucement avant de m'avancer sans faire le moindre bruit. Mes yeux arrivent à voir la créature qui se cache derrière ce buisson qui me cachait la vue. Une perdrix. Tiens, je n'en ai pas souvent chassé ! La dernière fois que j'ai essayé d'attraper un oiseau, il s'est envolé à toute vitesse, je ne referai pas cette erreur. Je m'avance de quelques pas, profitant de ce buisson pour me cacher avant de sauter sur cet animal. La perdrix ne se débat même pas alors que mes crocs se plante dans son petit cops, laissant le sang couler avec sa vie. Content de ma proie, je la laisse mourir et me dirige vers un autre bruit qui ne semble pas très loin non plus. Un corps roux semble regarder ma proie, pour me la voler surement. Un renard. Et il veut ma proie. Avec un rictus, je fais mine de m'éloigner, l'observant discrètement. Je le vois profiter de mon départ pour approcher ma proie, c'est à ce moment que je lui coupe la route et lui tranche la gorge au passage.

Je reviens sur le site de chasse. la dernière fois j'en ai trouvé beaucoup, peut être que ce jour sera aussi productif. Je me rapproche d'un arbre et observe ce qui est autour de moi. Rien de bien énorme. Quelques proies se courent après, mais elles ne m'intéressent pas. Comme si nous mangions des souriceaux. Ils sont trop petits pour un louveteau, alors pour un loup ? Sauf pour s'amuser à la balle avec, les souriceaux ne servent en aucun cas dans notre alimentation. Je vois un petit merle qui bat de ses ailes pour rejoindre le ciel. A l'abri de la moindre menace terrienne. Je laisse mon regard se rabattre sur le sol pour voir un faon qui me regarde de ses yeux tristes. Il a peur, mais ne fuit pas. Sauf que je ne veux pas le tuer. A la place, je fais un petit bond sur le côté de sorte à le faire fuir sans un bruit.

 
 
J'observe le faon courir en bonds pour rejoindre ceux qui doivent être sa famille. Sa mère m'observe comme si elle me remerciait de l'avoir laissé en vie. J'hoche la tête pour lui dire que je l'ai fait sans regrets et m'en vais d'un pas léger. Je ne veux pas détruire une famille alors que le petit est vraiment jeune. S'il est plus vieux, je le veux bien, mais pas à cet âge là, alors qu'il n'est même pas sevré. Je sais que je trouverai des proies autre part, alors autant le laisser vivre une petite vie en étant tué plus tard.

Je laisse mes pas me mener à ma prochaine destination. Je passe entre quelques arbres qui s'élèvent par ci par là. Une rivière s'écoule non loin, à quelques pas je dirais. j'aime bien l'eau, en fait je dirais que c'est mon élément favori. L'eau ne fait pas de mal, et elle retient la vie entre ses filets. Je rejoins donc ce lieu pour y plonger sans attendre. J'aime sentir cet univers autour de moi, mais aujourd'hui, je vais y chasser. Je remonte à la surface et vais là où j'ai les pattes qui peuvent toucher le fond pour me maintenir immobile. J'attends quelques secondes sans bouger avant de voir une truite qui effleure ma patte. Sans attendre, je lui donne un coup violent qui la fait sortir de l'eau. Elle y vient agoniser alors que j'attends déjà la prochaine proie à la manière d'un ours. La chasse me libère, je ne peux le nier. Je vois déjà un saumon qui s'approche. En un sourire, j'approche rapidement la gueule de lui pour l'attraper et le sortir de l'eau, l'accompagnant vers sa mort.  

 
 
Je vais déposer le poisson en compagnie de son congénère qui réussit encore à battre des nageoires doucement. En des spasmes incontrôlables. La vie commence à le perdre, bientôt son coeur lâchera, le laissant quitter ce monde de mal. Il va rejoindre les siens, tout comme la truite qui a perdu la vie avant lui et de façon plus brève. Je ne vais pas le laisser souffrir du manque d'oxygène plus longtemps. J'approche mes mâchoires de lui pour le tuer d'un coup de crocs. C'est bien mieux ainsi, il souffre moins, et est en sécurité dans un monde qui n'ets pas le notre. Peut être que son âme a rejoint l'un des siens, je n'en sais rien. Je n'en connais en rien à la vie après la mort. S'il y en a une déjà.

 
 
C'est une nouvelle journée qui commence. Le soleil et à peine levé que je suis déjà de sortie. Je veux m'échapper de cette meute pour aller trouver autre chose que ce j'ai à porté de patte. Je veux pouvoir découvrir alors que j'ai été enfermé pendant plusieurs longs mois. Je ne veux surtout pas que cette meute devienne une seconde prison. Déjà que je sais que la grotte n'est pas loin, je ne veux pas me ressentir enfermé, je dois déjà me forcer pour rester dans le camp de temps à autre au lieu d'aller tout le temps au lac de cendre. J'aime bien en plus ce territoire de chasse. Il est sympa. Je en sais pas pour quelle raison, mais je m'y sens bien. peut être parce qu'il est très éloigné du territoire de la meute qui sait ?