J'entends les oiseaux chanter. Ils semblent suivre le rythme de mes pas, ou alors c'est moi qui suis le rythme de leur douce mélodie. En tout cas, nous sommes ensemble. Je les accompagne de mes pas, ceux qui résonnent autour du cratère. Aujourd'hui, j'ai décidé de chasser au niveau du cratère verdoyant. C'est la première fois que je viens ici depuis que j'en ai entendu parler de la gueule de ma mère. Elle disait que c'est un endroit merveilleux, et je ne peux être que d'accord avec elle. Cet endroit respire la bonne humeur. J'aime regarder cette herbe verte qui se décale au moindre de mes pas, comme pour me laisser passer, moi le loup aux explosions. J'aime cette sensation de place. Comme à la clairière en fait, clairière que je ne changerai pour rien au monde. Je ne m'installerai pas dans cette plaine au cratère, je préfère ma clairière, mais c'est quand même un joli endroit qui pourrait plaire à plus d'un.

Je sias qu'un ruisseau doit s'écouler pas très loin d'ici. C'est surement le même que celui qui est près de chez moi d'ailleurs. Je n'ai pas envie d'aller voir tout de suite, peut être que je me laisserai aller à la curiosité plus tard. POur le moment, je vais essayer de trouver des proies terrestres, celles qui sont aquatiques seront pour après, si les proies terrestres se font rares. Ce n'est pas que je n'ai pas envie de me mouiller les pattes, au contraire, j'adore me mouiller les pattes, c'est juste que je ne dois pas chasser que du poisson. Je dois aussi chasser de la viande pour en manger, même si je l'avoue, j'adore tout simplement le gout que peux avoir un poisson.

Je continue ma route, je sais qu'une proie n'ets pas loin de moi, je la sens vraiment. Comment dire, elle sent fort. Je parierai que c'est une moufette à ce moment-là. Je lève mon museau pour suivre le délicat fumet qui me mène vers cette tendre moufette au pelage noir charbon et blanc neige. Je laisse échapper un petit rire avant de la laisser venir vers moi. Elle s'approche doucement, elle ne me sent pas, peut être que son odeur est trop forte pour le lui permettre. Cela y est, elle est assez proche de moi. Je lui saute dessus pour lui trancher la peau du ventre et la laisser se vider de son sang et de ses boyaux.  

Une douce odeur nauséabonde me parvient, mais elle ne me dérange pas. Il n'était pas rare que mon frère me jette une moufette à la figure quand on était gamins. Son jeu préféré étrangement. A croire qu'il adore faire du mal aux autres, et surtout à moins. Je ne pouvais pas me balader dans avoir peur de me prendre une mouffette ! Une horreur. En plus leur odeur ? N'imaginez même pas, c'est insupportable. Mais maintenant je peux les chasser sans aucune problème alors que d'autres en seraient incapables, si vite écoeurés par cette odeur qui ferait pâlir un mort. Je plisse les yeux en m'éloignant doucement, à la recherche d'autres proies non loin de là. Peut être que je peux croiser la famille de cette mouffette qui sait ?

Je pars un peu sur le côté, pas trop loin de ma proie morte. Je l'observe quelques secondes avant de partir sur la droite, là où une douce odeur que je connais règne. Je souris avant de suivre cette piste. Je vois la mouffette, plus petite que celle que j'ai tué, me regarder avant de fuir sans demander son reste. Sous un buisson auquel je ne peux pas avoir accès.

Je fais demi tour pour revenir vers la moufette, dont le cadavre laisser échapper les relents d'odeurs nauséabondes qui ne me dérangent pas le moins du monde. Je passe à coté, et mets des feuilles sur le corps pour le cacher de la vue des autres, et des bestioles courageuses qui pourraient me la piquer bien que l'odeur devrait les dissuader. Une fois cela fait, je m'éloigne en cercle de l'animal pour trouver une autre proie qui pourrait me servir pour agrandir mon petit tas de gibier. J'ai besoin de le remplir avant que le froid ne tombe véritablement sur le territoire. Je marche d'un pas rapide pour parcourir le plus de terres possibles. Je veux trouver rapidement une proie que je pourrais ramener sans trop de problème.

Et c'est là que je tombe sur un poulain qui marche tout seul dans la foret. Qu'est-ce qu'il fait là ? Je regarde autour, mais aucune jument dans les parages. Il doit être perdu, autant le tuer et le manger. Je lui saute dessus par derrière pour le faire chuter et l'achever sans attendre. Je suis désolé petit poulain, tu ne vivras pas de vie longue.

Plusieurs jours sont passés, j'ai déjà mangé la plupart des proies, elles ne sont plus que des tas d'os, signe que c'est l'heure de retourner en chasse pour trouver d'autre proie que je pourrais rajouter à ce tas de gibier où il ne reste que le poulain plein de sang. C'ets la seule proie qu'il me reste, il faudrait que j'en trouve plusieurs aujourd'hui de sorte à être tranquille les jours qui suivent celui-ci.

J'avance sur les traces d'un cerf à en juger par les traces de pattes au sol. Elles sont profondes, et très fraiches. Le cerf doit courir pas très loin pour rejoindre son troupeau je pense. Ou alors c'est un jeune qui recherche à harem à défendre après avoir été banni de sien à cause de son sexe masculin. Un mâle ne peut garder ses biches que pour lui, il ne peut les partager, c'est soit il les a, soit il meurt lorsqu'un jeune veut prendre la place du vétéran. C'est la loi chez les cerfs. Injuste peut être, mais juste pour eux.  

Je suis ses traces jusqu'à le voir entre deux buissons. Je le juge rapidement du regard avant de m'approcher. Sauf qu'il se retourne pour poser ses yeux sur moi et fuir sans demander son reste.

J'abandonne ma course quand je le vois taper un sprint. Je me stoppe sans avancer encore, préférant glisser sur le sol que de le poursuivre pour le tuer tout en sachant que je peux ne pas le rattraper. Cela ne sert à rien. Je ne vais pas gâcher de mon énergie pour une proie alors que je sais que d'autres attendent que je les chasse pas très loin d'ici. J'avance rapidement entre les arbres pour tomber sur la plaine. Je vais voir si je peux voir des troupeaux de là-haut, autant utiliser ce perchoir de terre pour voir loin. Je commence ma montée après quelques pas sur le plat. Mes pattes arrières s'enfoncent solidement dans le sol pour me permettre d'avancer efficacement. Si bien que j'arrive rapidement au dessus de la colline, où m'attend une tortue qui se prélasse au soleil, sans même savoir qu'une menace est derrière elle. Elle ne peut pas me voir, je peux la tuer sans même qu'elle se défende. De toute façon, qu'est-ce qu'elle peut faire ? Elle ne va pas bien vite, elle ne pourra pas me semer. Je pose ma patte sur sa carapace. Elle sort sa tête pour voir ce qu'il se passe. Sauf qu'elle ne voit pas la griffe qui s'enfonce en dessous de sa tête. Je réussi à creuser un trou dans sa peau dure avant qu'elle ne se protège dans sa carapace. Sauf qu'il est trop tard pour elle.