On dit que je suis un vrai nounours, tout chaleureux comme tout. Plus pacifique que belliqueux, je crois en le pouvoir des mots mais n’hésite pas non plus à utiliser mes griffes ou mes crocs. Je ne différencie pas mes camarades les uns des autres, je les apprécie tous de la même manière. Bien évidemment, il y a quelques uns qui se détachent, mes amis, ma famille de coeur, mais peu. J’aime apprendre, encore et toujours plus. La faute à ma grande curiosité. Je pense être courageux car je n’ai pas peur de l’inconnu, mais je ne suis pas téméraire. Je ne prends pas non plus des risques pour rien. Globalement, je ne suis pas compliqué à vivre. Je dors bien, je mange bien, je chasse bien. En tant que guerrier, je l’ai dit, je n’ai pas peur de me jeter dans une mêlée. Mais elles arrivent bien rarement, heureusement, car j’ai horreur du sang inutile.
Je suis noir de pelage, avec des yeux cuivre. En réalité, ces yeux changent de couleur au fur et à mesure de l’évolution de mon pouvoir. Et quelques poils blancs parsèment mon corps. Et plus j’utilise mon pouvoir, plus je prend du blanc dans le poil. Les touches apparaissent de plus en plus, et finalement je pense finir blanc. Un blanc légèrement bleuté d’ailleurs. Mon pelage est très fourni comme celui de maman. Mon museau est long et étroit mais la mâchoire reste puissante. Mon entraînement de guerrier a formé un corps musclé et fin, sans gras en trop -et j’en suis fier. Oh, et j’ai oublié de préciser : j’ai un frère jumeau, un vrai de vrai, mon miroir. Du moins, il l'était au début, avant que je ne change. Il s’appelle Hélénos.
Mon existence n’a jamais été voulue par Maman. Mon frère et moi sommes nés d’une relation contrainte que ma mère a eu avec un autre solitaire. Nous sommes arrivés au monde dans le territoire préféré de Maman, les Terres du Nord. Maman craignait que Hélénos et moi mourrions de froid -nous avions pourtant déjà un pelage bien fourni- et nous confia tous les deux aux soins de la meute Hikari. Nous y grandîmes paisiblement. Maman venait nous voir de temps en temps, mais jamais suffisamment à mon goût. Je lui en voulais toujours de nous laisser derrière, surtout quand il fut sûr qu’Hélénos et moi étions bien assez résistants pour le froid. Mais la rancoeur n’est jamais restée longtemps dans mon coeur, car j’aimais profondément ma mère et mon frère. A partir de l’âge de 6 mois, Hélénos et moi suivîmes la formation de guerrier côte à côte. La compétition fraternelle, quoi de mieux pour progresser ? J’aimais rester ainsi, la compagnie de mon jumeau était ce que j’avais de plus précieux au monde. Malheureusement, lui aussi me quitta.Nous avions un an quand il décida de chercher la vérité sur nos origines. Il partit de la meute qui nous avait si généreusement donné son aile comme protection, me laissa derrière et vécut trois mois avec Maman dans le nord avant de chercher notre père. Je ne comprenais pas cette envie de lier avec un paternel violeur, surtout au détriment de notre relation. Je ne comprends toujours pas. Quelques mois après son départ, je me fis enfin une raison. De temps en temps, j’allais le voir dans le Nord. Ou maman le croisait, et quand je la rencontrais, elle me racontait comment ça c’était passé, comment il allait. Maintenant, une grosse année après le début de cette quête de la vérité, je crois qu’il ne l'a toujours pas apprise. Je pense qu’il me l’aurait communiquée sinon. Mais ce n’est pas un problème, ma vie ne s’arrête pas à si peu.
PUF : Jo, de retour après un certain temps d’absence Âge : 16 ansAutre : Je vous aime toujours autant si ce n’est plus :P