On se retrouve encore une fois [PV-Zenaïs]

«On se retrouve encore une fois»
Avec Zenaïs

La vie. Elle n’est que déception. Je vis pour que mes congénères, ma famille se défoule. Ils me haïssent et me battent pour assouvir leur soif de combat. Je suis la, comme un pantin, je respire, je pleure et je ris, mais je ne suis qu’un jouet au regard de tous. Ils viennent, ils me battent, ils s’en vont et le lendemain, ils te font un sourire comme si ce qu’ils t’avaient fait la veille n’était jamais arrivé. Je subis ca depuis tellement longtemps, et pourtant, je continue à vivre ainsi. Mais depuis la mort de ma mère, je les laissais m’énerver, je les laisse me faire faire ce qu’ils désirent, jusqu’au point de défier ceux qui m’avaient fait souffrir la veille. Ils ne me comprenaient pas, ils ne comprennent et pas à quel point ils me font mal et pourtant, je ne dit rien, je ne hurle même pas de douleur et ça, ils n’aiment pas, alors ils me font encore plus mal, je tiens toujours. Comme à mon habitude, j’approchais de la tanière de la guérisseuse, celle qui me connaît depuis que je suis petit, depuis toujours en fait. Elle rangées ses herbes, alors comme à chaque fois, je m’assoyais, le dos tourné vers l’entrée. J’attendais qu’elle fasse un bruit pour me dire que c’était bon et je lui tendais ma plais comme à chaque fois

« J’ai mal à la patte aujourd’hui »

Mon adversaire, enfin mon camarade, avait une sacrée mâchoire, mais je ne l’avais pas laissé idem non plus. Cette guérisseuse me soignait à chaque fois, je refusais même les autres parce que j’avais l’habitude de sentir son odeur, c’était la seule qui pouvait penser mes plaies. Avant je lui parlais beaucoup, mais depuis la perte de ma mère, je lui parlais moins et pour finir je ne décrochais plus de mots. Cela faisait plusieurs lunes que la mort de ma mère avait eues lieu, et pourtant, je ne m’en étais toujours pas remis. Depuis quelque temps, je venais de plus en plus me faire soigner et ça elle l’avait remarqué bien évidemment, mais je ne voulais pas lui dire que je chercher de plus en plus les ennuis de ceux qui me faisaient souffrir. Alors elle ne disait rien et me soigner comme d’habitude, son silence m’enivrait et me faisait du bien. Il n’y avait qu’ici où je pouvais être tranquille et au calme.

« Merci »

Pour tout ce qu’elle avait fait pour moi, je ne pouvais lui dire que ceci. Je la regardais penser ma plaie.

Zenaïs

Cette nuit, c'est bien, tu n'as pas réussi à te faufiler dans ma tête. Ou plutôt tu es resté dans ton coin. C'est bien ça. Je m'étire, lèche doucement mon coussinet. Le froid le craquelle. Je mettrai plus tard un cataplasme dessus, mais ce n'est pas urgent.

Je regarde mes réserves. Hum... Je vais voir avec les autres, mais il va falloir faire une bonne récolte, il commence à vraiment faire froid, ce serait dommage qu'une épidémie se déclare et qu'on ne puisse rien à faire pour l'endiguer. Je suis encore dans mes pensées quand Nehëmah entre. Je finis rapidement de ranger mes plantes, puis je me tourne vers le jeune oméga.

- J’ai mal à la patte aujourd’hui.

Il me tend celle-ci. Pas une grimace. Ce stoïcisme me frappe, comme à chaque fois. Et comme à chaque fois, je souris doucement, j'examine la plaie. Elle est pas belle, comme à chaque fois. Une large morsure. Des mâchoires puissantes. Les lèvres de chaque trou sont ourlées de gouttes de sang, la chair en dessous est rosée, un peu sanglante mais déjà l'écoulement se tarit. Ça va, c'est pas trop grave, pas critique. Sans dire un mot, comme d'habitude, je ressors les plantes dont je vais avoir besoin. J'ai l'habitude de Nehëmah. Il vient souvent. Trop souvent.

Comme d'habitude, j'insuffle doucement une sensation plus agréable dans la tête du jeune. Il ne mérite pas d'être autant éprouvée. Mais il est vrai que ce rang d'oméga... Bah il est là. Je ne me suis jamais servi des oméga, je les plains plus, surtout que je vois moi quels effets les blessures donnent. Moi je soigne. Je ne blesse pas. Et puis, toi dans ma tête, toi tu m'embêtes assez, pas besoin de me défouler sur un innocent.

- Merci souffle Néhëmah.

Il ne parle jamais. Enfin rarement. La mort de sa mère l'a profondément touché, je sais. J'aimais bien sa mère. Avant qu'elle ne meurt. Nehëmah est silencieux. Parfois, j'arrive à lui tirer un mot ou deux. Rarement plus, mais c'est un début. Il me fait un peu penser à mes propres petits. Kayli, Heji, Zia... ils auraient eu son âge s'ils n'avaient pas... disparu, s'ils n'étaient pas morts avant. Alors forcément, je ne peux m'empêcher de compatir au sort du petit Nehëmah.

Je lève la tête de sa patte et souris gentiment.

- C'est normal. Je ne vais quand même pas te laisser comme ça ! Qu'est ce qu'elle me dirait ta mère sinon ?

C'est vrai quoi. On était proches, toutes les deux. Presque des soeurs. J'insiste sur le presque. Elle m'a toujours impressionnée sa mère, mais on s'aimait bien. Le fait d'avoir nos petits plus ou moins au même moment nous a rapprochées, puis éloignées, la mère de Nehëmah ayant toujours son fils, et moi aucun de mes trois bébés. Mais je ne pourrais jamais laisser le louveteau de mon ancienne amie comme ça.

«On se retrouve encore une fois»
Avec Zenaïs

Ma maman ? Je relevais la tête dans sa direction. Nanis avait toujours était présente, depuis le commencement. Ma mère me disait qu’elle était la seule au courant de ses aventures avec le vagabond qui m’étais encore et peut-être toujours inconnu, elle seule avait sûrement des informations à son égard. Je ne lui avais jamais posé la question. Devrais-je ?

« Nanis. Comment était ma mère avant que je naisse ? Qui étais-tu pour elle ? »

Je me suis sentie très seule depuis qu’elle avait disparu. Min frère était de moins en moins présent et je n’avais plus personne à qui parler. Plus d’amie, à part Nanis. Elle avait une place spéciale dans notre cœur, mes spectres restait silencieux quand j’étais à ses côtés. Si silencieux. Mon esprit n’était jamais aussi tranquille.

Ma mère disait que j’étais un miracle. Que c’était grâce à Nanis que j’étais né. Elle disait qu’elle était stérile, mais que Rakuen avait accepté qu’elle me donne la vie. Mon père était l’amour de sa vie, mais était-ce la vérité ? M’avait-elle menti pour que je ne doute jamais ? Je ne savais plus qui j’étais au fil du temps. Étais-je vraiment né par amour ou par viol ? Comment pouvais-je savoir qui j’étais si je ne connaissais pas la deuxième moitié qui parcourrait mon corps.

« Qui suis-je Nanis ? »

Je baissais la tête, perdu. Comment avancer. Je n’étais plus rien. Je me battais contre mes amis. J’avais besoin d’aventure. Nanis arrivait à me canaliser, c’était la première fois depuis bien longtemps que je lui ouvrais autant mon cœur. Des larmes coulaient sur mon pelage grisâtre. Elle me manquait plus que ce que je faisais paraître. J’étais seul.

On est là nous, maître.

Zenaïs

Nehëmah relève la tête. Ses yeux sont remplis de question, c'est rare qu'il se dévoile.

- Nanis ? Comment était ma mère avant que je naisse ? Qui étais-tu pour elle ?

Sa question me prend de court. Qui j'étais ? C'était un peu flou. Méthodiquement, je continue à nettoyer la grosse morsure. Nanis... ça fait bien longtemps qu'il ne m'a pas appelée ainsi. Louveteau, il le faisait tout le temps. Par la suite, Nehëmah arrêta tout simplement de m'appeler.

- Qui suis-je Nanis ?

Alors là, je ne m'attendais pas du tout à ça. Nehëmah rabaisse déjà la tête. Tout jeune loup cherche son identité. Surtout quand on ne connait pas la moitié de son corps. Mais il est vrai que je m'attendais à tout sauf à cette ouverture de la part de Nehëmah.

Je laisse passer un moment avant de me redresser. Le silence m'a embrouillé la tête. Je sais aussi que tu n'es pas loin. Mais là, c'est Nehëmah, le fils de mon ancienne amie, je ne peux pas te laisser diriger. Je m'éclaircis la voix, ouvre la bouche et puis la referme. Enfin je commence :

- Je t'avoue que je ne pensais pas qu'un jour tu me poserais la question. Je... J'aimais beaucoup ta mère. Nous avons grandi ensemble. Appris ensemble, même si nous n'avions pas les mêmes rôles. Nous sommes tombées amoureuses ensemble. Ensemble nous avons eu nos petits, nous avons échangé nos secrets, nos peines et nos joies. Quand... mes louveteaux sont tous... morts... je ne sais pas si tu t'en rappelle... tu étais encore si petit... Mais je ne pouvais plus vous voir, ta mère et toi, je ne supportais pas de voir ce que vous aviez et pas moi. Bien sûr, de temps en temps, nous nous revoyions, Nirath et moi, mais ce n'était plus comme avant.

Un lourd soupir s'échappe de mes babines. Je ne sais pas si j'ai répondu à sa question, mais ça m'a fait du bien, de parler. Mais sa dernière question me torture. Qui est-il ? Un jeune loup ayant perdu sa mère trop tôt ? Qui ne connaît pas son père ? Un Oméga victime de ses camarades ? Celui qu'implicitement j'avais promis de protéger ? Ou même tout ça à la fois ?

Je ne sais pas. Je ne sais rien. Je connais les plantes, les blessures, mais les loups, j'ai du mal.

«On se retrouve encore une fois»
Avec Zenaïs

J’écoutais la douce voix de Nanis. Au début, elle avait l’air d’être surprise que je lui reparle soudainement, mais j’avais besoin de cette chaleur maternelle qui m’avait tant manqué et qui m’avait été sauvagement enlevé. Elle était comme un membre de la famille, maman la traitait comme tel, c’était même tata Nanis, mon frère de cœur, Fenrir aimait beaucoup aussi Nanis qu’il avait fini par l’appeler comme moi.

Mais au fond, je ne savais pas qui j’étais et ce que je devais devenir, rester oméga, ou évoluer pour montrer ma valeur ? Je ne savais pas. Devenir guérisseur à mon tour ? Non cela n’était pas ans ma nature, même si j’étais du genre calme quand j’étais seul.

Je ne savais quoi dire à la femelle, je n’étais plus vraiment moi-même, mes personnalités restaient enfouies dans mon corps et laissé libre cours à mes pensers sans les entraver. J’avais soif d’aventure et connaître mes racines, ais pour aller où ? Et chercher qui ? Je n’étais rien de plus qu’un grain de poussière qui désirait plus que tout devenir un autre chose que ce que j’étais.

Avant j’étais plutôt joyeux tout en restant à l’écart des autres pour pas me mêlait. Je protégeais mes voix, celle que ma mère adorait plus que tout. Elle disait que c’était un cadeau de mon père, seulement, avec cette différence, je ne pouvais pas avoir d’ami, personne ne comprenait ce qu’ils étaient et qu’ils n’étaient pas moi. Ils se moquaient, et j’endurais toutes les insultes qui était à l’égard de ma famille. Sans rien dire, je parcourais les ombres, a la recherche de quelque chose qui n’existait sûrement plus depuis longtemps. Peut-être qu’il m’avait oublié, peut-être qu’il ne m’avait jamais désiré, alors pourquoi ma mère m’aurait-elle menti ? Pour qu’au fond, j’ai le sentiment d’être « normal » ?

« Nanis, qui est mon père ? Le connais-tu ? »

Zenaïs

Nehëmah m'écoute, avec attention même, j'ai l'impression.

- Nanis, qui est mon père ? Le connais-tu ?

Sa question une fois de plus me prit de court.

Son père... Un familier sans nom. J'entendis Nirath en parler tant de fois que j'ai l'impression de le connaître. Mais non. Jamais rencontré. Je ne connais même pas son nom.

- Je ne le connais pas à proprement parler. Je... Nirath... ta mère, elle m'en parlait beaucoup. Mais je ne sais même pas son nom.

Je passe ma patte sur mon museau pour en déloger un bout de feuille resté.

- Et toi ? Tu ne sais rien de lui ?

«On se retrouve encore une fois»
Avec Zenaïs

Je secouai brièvement la tête avec regret.

« Maman me disait qu’il était caché autour de moi, qu’il m’observait, que si j’étais attentif, je pouvais sentir sa présence pres de la végétation, mais je n’ai jamais rien sentit. À force, je commence à croire, qu’elle me berçait d’illusion, mais je refuse de croire ce que les autres disait, que ma mère était une simple louve qui ne refusait aucune avance des mâle. Je refuse de croire qu’elle était ce genre de louve. Mais peut-être que c’est la vérité et que je me voilai la face, la vie n’est pas si rose, c’est tout le contraire même. »

Je me surprenais, pensé ça de ma propre mère, la seule qui m’a aimé, je la traite de louve de joie. Je me dégoûtais. Je pouvais sentir la fureur de Nanis, j’insultais la mémoire de son amie, ma mère par la même occasion. Je ne savais pas ce qu’il m’avait pris, mais j’étais tellement en colère contre mon géniteur, que je n’avais plus aucun respect pour lui. Peut-être que j’avais tors, ou peut-être que j’avais raison. Comment pouvais-je comprendre mes voix si je ne savais pas d’où elles venaient.

Nous venons de ta tête, on a respiré le même air que toi à ta naissance, avant on était rien que le néant, on n'existait pas.
Tu nous as donné vies.

Seul Dyros restait muet, on n'avait pas besoin de parler, on était identique lui est moi, mais je ne comprenais pas pourquoi il était là si on était aussi proche. Contrairement à Dagon, qui préférer calculer les angles de chaque attaque et faire des statistique pour choisir la solution la moins risquée, et Diablo, qui est tous simplement simple d’esprit. Qu’est-ce que j’avais en commun avec ces deux-là ?

Notre esprit, tu refuses de l’admettre, mais tu es nous, comme nous sommes toi. Tu te caches sans te connaître, tu nous freines parce que tu as peur.
Je suis celui qui te rend insensible, grâce à mes pensées les plus sordides, tu n'as plus peur, tu oses tout, comme à défié ceux qui ton fait souffrir.
Quant à moi, je suis ton coté intellectuel qui tu as refusé d’admettre. De plus, ce que tu refuses de reconnaître et qui est la vérité…
On est fou de naissance, personne ne peut prédire nos gestes, car nous ne les prédisons pas nous-même.

J’étais complètement absorbé par ce que me disait chacune de mes voix, ils avaient raison et je le savais, chacun représentait une de mes capacités que je refusais de dévoiler. Nanis aussi avait quelqu’un dans sa tête, mais était-ce aussi intense ?

« Comment tu as fait Nanis ? Comment as-tu réussi à être en harmonie avec ta voix ? »

Zenaïs

J'écoute le jeune avec attention. C'est vrai que ce doit être dérangeant. Entendre ses prétentions envers sa mère, ça me met en colère. C'est injuste, je sais, en plus Nehëmah n'y est pour rien. Mais... Quand même ! Nirath, elle était importante pour moi. Et même si je n'ai jamais rencontré son loup, l'émotion dans sa voix prouvait que ce n'était pas une chimère. Ni même une simple passade. Elle l'aimait réellement. Je fais des efforts pour ne pas montrer cette colère qui monte en moi. Et comme d'hab, je ne sais même pas pourquoi je suis surprise, tu remontes toi aussi. Comme d'hab, quand mes barrières retombent sous le coup d'une émotion. Je ravale ta présence, comme on avale une boule de remèdes, difficilement, et ça laisse un goût amer.

Je vois que mon visage a montré cette colère. Nehëmah devant moi a un air piteux sur la face. Mais j'y peux rien aussi si mon visage est plus transparent que l'eau des torrents !

Son regard se fait légèrement vide, lointain. Je sais que le petit a des voix dans sa tête. Comme toi, sauf que lui en a plusieurs, et qu'elles sont pas plus méchantes que ça, aux dernières nouvelles. Je me demande ce qu'elles lui disent. Parfois, j'aimerais bien être dans la tête des autres. Et puis je me rappelle ta présence. Non, je n'aimerais pas être comme toi.

- Comment tu as fait Nanis ? Comment as-tu réussi à être en harmonie avec ta voix ?

Si j'avais été en train de manger, je me serais étouffée. D'ailleurs, je crois que je vais m'étouffer là, juste avec mes pensées qui m'enserrent la gorge.

En harmonie avec ma voix ? Avec toi ? Je ne l'ai jamais été, n'est ce pas ? Contredis moi si t'y crois. A chaque fois, ça a été une position de puissance. Toi qui voulait prendre le contrôle, moi qui voulait le garder. Une lutte de chaque jour, heure, minute. La moindre distraction qui menace de te laisser le passage libre. Mes faibles barrières ne résistent jamais bien longtemps, mais jusqu'à maintenant j'ai rarement été soumise à ton emprise, n'est ce pas ?

Et puis les circonstances funestes de ton apparition ne me laisse qu'un goût de poison sur la langue. La mort de mes bébés. Disparus, et à la place je t'ai reçu toi. Un cadeau cruel. Mais en même temps, je n'ai pas pu me laisser couler. Parce que sinon je t'aurais laissé le champ libre. Et en première ligne, il y avait Nirath et son bébé Nehëmah. Et personne ne devait leur faire de mal tant que j'étais là. Certainement pas une entité habitant mon propre corps.

- Je...

Ma voix se brisa. Je me raclai la gorge. Non, je ne veux pas paraître faible alors que Nehëmah a besoin d'aide.

- Je n'ai jamais été en harmonie avec ma voix, comme tu dis. On... se bat, plutôt. Pour le contrôle du corps. De mon corps. C'est plus... ma voix, c'est un parasite, tu vois ? Quelque chose que je n'ai jamais voulu. Qui me pourrit la vie. Et je n'y peux rien, parce qu'il n'y a aucun remède.

Ca jette un froid dans la tanière.

«On se retrouve encore une fois»
Avec Zenaïs

Mes voix n’étaient pas comme celle de Nanis, ils étaient différents. Je ne pouvais pas l’expliquer, mais ils avaient besoin d’être libre et par être libre, je devais leur laisser le contrôle de mon corps, cela n’était jamais arrivé, il était possible que je perde toute notion et devienne un fou furieux. Je savais plus quoi penser. Leur silence était affreux et pourtant si calme.

Tout comme mes voix, je restais silencieux auprès de la guérisseuse. Le regard vide, sans aucune expression sur le visage. Je n’étais rien sans mes voix, je n’ai jamais eu la force d’avancer, c’est elles qui me poussaient vers l’avant, comme ils me tiraient vers le bas de temps en temps. Il était dur de satisfaire tout le monde. Diablo voulait plus d’action, Dagon chercher à comprendre le mystère de la schizophrénie, Dyros voulais rester transparent aux yeux de tous comme moi. J’ai tant cherché à être « normal », mais je n’ai jamais réussi. Même si on avait tous un point commun, la folie. Plus le temps passé, plus la folie prenait de l’ampleur dans mon corps. Un jour, je ne serais plu capable de les contrôler et ils auront un total contrôle sur mon esprit tourmenté. Un jour je ne serais plus qu’un vieux sac d’os, mais avant ce jour qu’aurais je accomplis mis à part la satisfaction de mes « camarades » ? Ils me le disaient que je valais mieux que ça, mais comment devenir espion si mes voix ne savaient pas rester tranquilles ne serait-ce qu’une journée ? Pour cette raison, je devais rester à l’abri des regards, restais seul jusqu’à ma fin.

Zenaïs

Nehëmah reste silencieux. Je ne sais pas à quelle réponse il s'attendait. Certainement pas à celle là. Je ne voulais pas lui rabaisser le moral. Mais je ne veux pas non plus lui mentir. Je ne peux pas prétendre être en harmonie avec toi alors que je te déteste autant.

J'observe le visage songeur qui me fait face. Il est jeune, mais tellement éprouvé par la vie déjà ! J'aimerais le soulager, mais comment ? Les baguettes magiques ça n'existe pas, et mon pouvoir n'est qu'éphémère. Je lève la queue et la pose doucement sur son épaule. Il sursaute, et moi avec lui. C'est fou, j'ai réussi à me surprendre toute seule !

- Tu sais, tu as du temps devant toi. Essaie de les écouter. De voir ce qu'elles veulent, pourquoi. Peut-être que vous pourrez faire un compromis ?

M'enfin, je donne ces conseils, mais moi même je ne les suis pas. Alors de quel droit je les donne ? Oh crotte de bouse j'arrive à m'énerver toute seule !

Je me lève soudainement et trottine vers mes plantes. Les yeux mi-clos je cherche les fumeurs manquantes pour savoir quoi aller cueillir. On est en hiver, mais pourquoi pas ? Quelques pousses ont pu survivre. Et ça me fera sortir.

Je me retourne vers Nehëmah. Il n'a pas bougé. Je reprends doucement :

- Tu voulais me dire autre chose ?

«On se retrouve encore une fois»
Avec Zenaïs

Nanis me fit sursauter en posant sa queue sur mon épaule, ses paroles remplis de sagesses, mais au vu de ce qu’elle m’avait dit, elle ne devait pas les suivre. Mais des conseil était toujours bon à prendre, alors je l’écouterais et tenterais de vous comprendre mes frères. Elle se retourna pour renifler les plantes et revint vers moi.

« Tu voulais me dire autre chose ? »

« Non, merci pour tout Nanis, à demain comme d’habitude. »

Je sortis de la tanière et remarquai la position du soleil, j’étais resté longtemps avec Nanis, elle avait encore beaucoup de boulot et moi aussi, je retournai sans me retourner à ma corvée d’oméga. Je la reverrais demain, comme si aujourd’hui n’avait jamais exister. Comme les jours passés, j’avancerais vers elle, sans lui parler et repartirais sans dire un mot. Tel était la triste réalité. Je n’en étais pas fière, mais je ne voulais pas à blesser, elle était comme ma mère a présent. Je tenais énormément à cette petite femelle qui était similaire à moi.

Sujet: Re: On se retrouve encore une fois [PV-Zenaïs]

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