La lune était à son zénith, le calme envahissait la meute, j’étais seul, parcourant la terre gelée de notre territoire. C’était une journée mouvementée, trois de mes congénères étaient venu demander de l’action, j’ai encore fini auprès de Nanis. Elle ne disait jamais rien, ne me demander jamais avec qui ça avait eu lieu. Elle restait silencieuse comme moi, elle me soignait et je repartais sans lui accorder le moindre regard. Elle était triste, je pouvais le ressentir à chaque fois que j’allais la voir. Les mots ne sortaient de ma bouche alors le silence envahissait la tanière de la jeune louve à chaque fois que je me présentais à elle.

Par la suite, je suis retourné fouler la terre de mes ancêtres Kuragari, sans parler à qui que ce soit. Sans me rendre compte, la nuit était tombée, et c’est à cet instant que je repense à ma journée qui était plutôt éprouvante physiquement. Demain sera la même chose avec d’autres camarades qui se disent être ma « famille » cela m’amusait, ils n’avaient aucune honte à dire ce genre de chose, après tout, ils me protégeaient des intrus, mais cela n’était pas une raison.

Mes voix dormaient au fond de mon être, je les entendais respirer. Ils avaient décidé de me laisser tranquilles cette nuit. J’étais comme normal pour une fois. La tête basse, je regardais la neige qui avait recouvert l’herbe verte. Elle était si parfaite, si blanche et si pure. Peu à peu, je m’éloigner de la tanière de Nanis pour m’approcher de celle de la seconde guérisseuse. Je n’avais besoin de rien, ma promenade nocturne m’avait conduit ici sans arrière-pensée. Je ne lui avais jamais vraiment parlé, juste quelques salutations de temps en temps. Elle n’était jamais venue nous voir, nous les omégas. Je ne savais pas qu’elle genre de personne elle était.

La femelle ne dormait pas non plus, elle était assise non loin de moi, mon regard émeraude se posa sur sa fourrure, puis ses yeux violets. Elle était calme et ne bougea pas. Un vent frais parcourrait le territoire, venant se nicher entre chaque poil. Il ne faisait pas très chaud, mais pas suffisamment froid pour s’abriter du vent du nord. Je décidais d’approcher d’elle, vérifiant à chaque pas si ma venue était la bienvenue. Elle ne sembla pas montrer d’agressivité, ce qui me fit comprendre que je pouvais m’assoire à ses côtés. Je le levais la tête pour observer le ciel étoilé, aucun nuage n’était invité.

« C’est une belle nuit. »

Je sentis les prunelles de la guérisseuse se poser sur moi, mais je ne la regardais pas, je restais silencieux jusqu’à ce que sa voix atteigne mes oreilles grise.

« Après tout, c'est un autre monde. Tout change la nuit. Mais j'imagine que tu n'est pas là pour philosopher, est tu blessé ? »

De l’inquiétude s’installait dans ses paroles, une inquiétude qui était propre au guérisseur. Je l’entendais souvent dans la voix de Nanis. Mais c’était la première fois que j’endentais dans la sienne.

« Ne t’en fais pas pour moi, mes plaies ont déjà était pensé. Je ne suis qu’ici pour contempler. Il n’y a qu’a ces heures que je peux être tranquille et moi-même. La douceur. »

En effet, mes voix ne m’empêcher pas de réfléchir, j’aimais le calme plus que tout, souvent, je me dis que la vie en meute n’est pas pour moi, je préfère être seule, mais pour aller où ? Je ne voulais pas quitter mon frère et Nanis, ma mère était née ici, je refuser de quitter sa terre, même si mon bonheur se trouvait peut-être à l’extérieur. Je restais là, à observer les étoiles, la femelle ne me chassa pas, ça me faisait du bien de parler avec une personne autre que mon frère et Nanis, même si je n’étais pas vraiment bavard. Elle avait raison sur un point, toutes les nuits étaient belles, elles me rappelaient la douceur de ma mère quand j’étais petit. J’espérais qu’elle faisait partie de ce monde merveilleux, et que du haut, elle veillait sur moi et mon frère.

« Que fais-tu éloigner de tous ? »

« Ce n’est pas une mauvaise idée. »

Je suivais la louve noire, elle était un peu comme moi, solitaire. On marchait côte à côte, laissant le froid de l’hiver envahir notre pelage. Les insectes nocturnes faisaient des petits bruits, les lucioles illuminées notre chemin. Tout semblait comme dans un rêve, mais c’était bien réel. La louve à corne. C’était étrange en effet, mais moi, j’avais un cerbère dans la tête, j’étais étrange aussi et je restais dans l’ombre comme elle.

« Ma mère me disait toujours qu’on était toussé unique et qu’il ne fallait pas avoir peur de ses différences, mais au contraire en être fière. J’ai toujours voulu être comme les autres, ne pas avoir de voix dans ma tête, mais c’est ce qu’elle préférait en moi, cette partie unique. »

Je ne saurais dire pourquoi je lui disais ceci, peut-être parce qu’elle n’avait pas à être seule. Elle avait tout pour plaire, ses cornes faisaient partit d’elle, une guérisseuse solitaire dans une meute, c’était étrange après tout. Je n’avais pas à me mêler des affaires des autres, elle faisait ce qu’elle voulait, moi-même, je n’étais pas intégré, mais j’étais un oméga.

Au final, on n’était vraiment pas différent. C’est peut-être ça qui m’a attiré vers sa tanière, être au côté d’un loup qui me ressemblait, trouver quelqu’un qui comprendrais mon malaise avec le monde qui m’entourait. Trouver une issue à ma solitude. Une ou un ami autre que Nanis et mon frère. Je ne saurais le dire, mes voix n’étais plus présente pour me conseiller, c’est à cet instant que je me rendis compte de l’importance qu’elles avaient pour moi, sans elle je n’étais rien, une coquille vide.