La malchance était de notre côté en cette soirée. Aucun mammifère en vue de puis le début de la nuit. C'était tranquille, un peu trop tranquille, mais que pouvions nous faire contre les lois de la nature? Absolument rien, alors on restait là, à marcher dans la noirceur de la nuit sans rien dire, sans rien faire...
La pluie s’abattait sur la faune, nous cherchions une tanière, pour s'abriter de ce mauvais temps. Mais encore une fois, on ne trouva rien. Notre vue était moins efficace avec toute cette pluie, alors c'est dans le froid et l'humidité qu'on logea pour la fin de la nuit.
Passant devant une clairière où se trouvait de magnifiques biches. Sans cesse aux aguets, on se faufila à travers les hautes herbes jaunes.
On voulut attraper un petit faon, ils étaient bien plus vulnérable et nos forces diminuait très vite. Au moment de sauter sur la petite femelle, la mère la poussa et nous frappa à l'aide de ses sabots. On ne pouvait pas faire autrement que de partir loin d'eux si on désirait vivre une journée de plus. C'est sans rien trouver qu'on errait sur cette terre sèche. Mais le malheurs venait de disparaître, on trouva pas très loin de nous un blaireau. Bien que se soit des créature nocturne, celui-ci semblait en piteux état, mais notre estomac criait famine, alors on se jeta sur son corps pour le déchiqueter et nous nourrir de ses entrailles.
Encore un jour maudit, un jour de plus nous faisant vieillir, mais rien n’est comparable à la souffrance que l’on ressent dans ce triste monde. C’est en humant l’air que je constate que le ciel a entendu nos prières et qu’une belle biche se trouve devant nous, broutant de l’herbe seule, comme si la horde l’avait expulsé du troupeau. Sans attendre plus longtemps, je cours après la biche qui ne tarde pas à se mettre à courir à son tour. En quelques foulées, on l’avait rattrapé, et mes pattes arrière mirent toute leur puissance dans cet unique saut qui nous propulsa sur son dos.
Sans attendre, mes crocs plongèrent dans son cou et le sang s’incrusta dans notre gueule pour couler dans notre gorge. C’était si doux, cette texture nous impressionnera toute notre vie, on ne vivait plus que pour cela. C’était enivrant, c’était merveilleux. Mais rien n’était fini, on devait encore abattre la femelle qui commençait à faiblir et marcher doucement jusqu’à s’écrouler sur le sol. Sa respiration était forte, Son rythme cardiaque instable et à cet instant, on positionna nos pattes de manière à lui briser la nuque et voir ses pupilles devenir vide.
Notre cœur bat de plus en plus vite, nous sommes en pleine course contre un cerf, il court, il court dans le bois joli. Nous le suivons parce qu’on a faim, mais notre maigreur nous fait perdre de la vitesse et il s’enfuit. C’était la seconde proie de la journée ayant pris la fuite, la première était un sanglier qui nous avait chargé et mit dans un piteux état. Nous étions faibles, mais on ne devait pas abandonner si on voulait se nourrir, on devait trouver la force de chasser pour reprendre de la vigueur et continuer à survivre. On continuait notre chemin jusqu’à croiser un chouette au sol. C’était assez étrange, mais on voyait bien que la pauvre bête était entrain de souffrir. Alors on approcha doucement, elle se releva et tenta de nous crever un œil, mais on esquiva avec assez vite pour ensuite attaquer à notre tour en lui brisant la nuque à coup de mâchoire. On venait enfin de s’offrir un repas, faible certes mais un vrai repas pour survivre.